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Jmenfous › S'la Pète/Ukulélé

lp • 13 titres • 28:29 min

  • Face A : CDr « S’la pète »
  • 1Just Got Up2:37
  • 2Chains1:22
  • 3Depression2:56
  • 4The New Europe3:21
  • 5And Theres Nothing1:55
  • 6Corporate Fe$tival2:33
  • 7One More Party2:38
  • Face B : Mini CD « Ukulélé »
  • 8The Coffee1:52
  • 9Quiet Place1:42
  • 10Vicious Circle2:07
  • 11The Nice Squatters2:20
  • 12Fed Up2:33
  • 13Loser0:49

informations

« Sl’a pète » : enregistré plus ou moins en live, au studio Lizard Lounge d’Alex, un après-midi en mars 2006. « Ukulélé » : enregistré en mai 2007 par Alex au studio Troke On Trent.

Ce disque réunit les morceaux précédemment parus sur le CDr (autoproduit) "S'là Pète" (2006), sur la face A du vinyle ; et du mini-CD (également autoproduit) "Ukulélé" (2007), sur la face B. L’insert de l’édition vinyle reproduit les paroles des chansons et une interview du groupe en finnois. Collages (pochette et pochette intérieure) : Tom Reck. Accumulation de flyers (pochette intérieure) : Zéjo (gUrdUlU).

line up

Simone Aubert (batterie), Max (voix, paroles), Titi (guitare), Roberto (basse sur la face A), Fonk (basse sur la face B)

chronique

Oh le joli motif. Son presque clair, semi acoustique, allez. "OK", on se dit trois secondes ; "c’est parti pour du math-rock à chouettes mélodies, alors" ; du genre qui aligne les plans joués à vitesse synchrotron mais qui nous reposerait à la fin, même pas décoiffés, d’où on était parti ? (kronkronkronkronkron…). Tiens, curieux ce bruit. Le bassiste se prend un coup de fantaisie tordue, ou quoi ? Il s’est trouvé une râpe à bois ? Trois secondes de plus. Et profitez. Parce que tout de suite après… MAINTENANT ! FRACTURE OUVERTE ! Et de cascader les gnons, sur toutes les bandes de fréquences – grand huit sans la ceinture de sécu qui vous rattrape tronche en avant dans le baquet d’acier au passage, à la courbe basse de la boucle suivante. La voix de cartoon coreux a paumé ses antispasmodiques – alterne le parlé-tendu au timbre blanc-sec, le dégueulé grind en crise de palpitations, le keupon rauque qui fait des bonds pile en phases avec les flashes du stroboscope – réglage "aléatoire/séquence d’une mesure un quart et trois images". Et puis Simone, l’emmerdez pas : elle cogne ! Juste et dur ; des directs uniquement mais l’angle entre le plan de départ et vos cartilages et autres détails friables se calcule selon des fonctions et dérivées trop balèzes pour vos neurones, vos carcasses, votre état – dans le ventre, l’architecte. Les riffs fractionnent par dessus tout ça. Une sorte de lamineuse à deux étages : la gratte qui scalpe et récolte les incisives et la molaires ; la basse qui fauche les rotules, chope aux hanches, aux jarrets, vous balance la Saint-Guy par là où ça prend. Jmenfous portait si bien son nom, en fait. Premier degrés ou par antiphrase. Même : les deux, assez nettement. Parce que oui, vraiment : rien à secouer de ce qu’on est censé faire, de comment c’est prévu, des limites. Parce que c’est bien assez furax et que ça n’a pas que ça à foutre, cette musique : de lire le mode d’emploi ou de vous expliquer pourquoi. Parce que ce n’est pas incongru, comme ça – et pas seulement la blague – que leurs phrases d’appel pour embrayer sans frein après les breaks se décline en "ta gueule", "j’t’emmerde" voire – tiens, bizarre celle-ci dans le contexte ? – en "Attention… mon intro elle est kel-ni". D’ailleurs non, pas déplacée plus, cette dernière : parce qu’elle est parfaitement vraie ! En réalité tout tombe – tout pleut plombé – en place, au micromètre, aucun crash qui loupe sa visée. Jmenfous était au vrai un pur groupe de squats, semble-t-il. Question de tournées acharnées dans ceux-là, dans les bars et leurs sous-sols, dans les cantons – le groupe était suisse, au fait – ou en dehors, partout. DIY aussi parce qu’indépendant au sens le plus tenace et têtu. Du genre aussi – si on en croit nos oreilles une fois durcies à ce qu’ils envoient, l’écoute dé-tuméfiée (ça peut venir vite) – à ne pas lâcher l’affaire jusqu’à ce que ça sonne, leurs pelotes d’angles accidentés et de trajectoires jamais trébuchées. Un certain sens de l’impossible comme prémisse à contredire et pratiquer. L’inclination certaine pour le mal embouché, l’allergie aux manières pour rien, à l’optimisme comme au cynisme. Il suffit de tendre l’oreille – l’accent, ça n’a jamais tué le sens ; d’attarder l’œil sur les faces externes de la feuille pliée glissée en insert (pour les volets intérieurs je ne saurais préciser : mon finnois est à ce jour inexistant) : ça raconte direct, sans farce, côté textes à travers la braillante. L’aliénation et lui dire non, et lui dire merde sans se faire des films, des bobards. Les groupes qui tirent la gueule aux festivals où ça se vend, l’alterno désinfecté – pas pour marquer un désaccord : pour ressembler à la photo promo. La Nouvelle Europe et les levers quotidiens – et pour quoi, et pour rien. Alors comment tout ça ne tourne pas grisaille ? Cette énergie, peut-être ! Cette tension qui voit rouge, la mâchoire qui se serre tant que les vaisseaux saillent dans le blanc de leurs yeux ; et quand le gars nous hurle à bout portant qu’on ferait mieux de ne pas pioncer, c’est dans nos rétines à nous qu’elles s’impriment : toutes les couleurs des formes pétées, amalgamées, coupées, gluées – gros bouts d’arts et débris de robots, de flics et de vocabulaires et d’autres machines à abrutir. (Bel objet, en passant, avec sa pochette intérieure où s’entassent les flyers sur une face, où la radiographie se réinvente façon gloire des fanzines à la main, au revers). Ça sent l’espace caché, saturé, prix libre, distro au bar. Et je le répète, j’insiste : c’est polychrome bien plus qu’à la surface. Et s'ils se permettent un interlude 8bits et clavier-jouet entre deux averses de gravats – le temps d'affiner l'ajustement du différentiel – vous finirez bien par comprendre que c'est ça, aussi, qui est bon. Autant vous dire qu’en terme de carrière, de débouchés commerciaux, c’était conçu direct pour le mur. Du point de vue de la musique pas du tout, par contre ; question de buts ; si ceux de Jmenfous était de craquer la camisole et d’arracher le capitonnage, c’est réussi ; outre mesure. Le groupe n’est plus, à ce jour. J’ignore si Max, Roberto, Titi et Fonk en ont formé, fomenté, d'autres projets. Simone joue dans Massicot. Dès ici où ils sont tous, ne laissez quand-même pas traîner trop vos phalanges en leur poussant le papelard quand ils en sont au façonnage : ça tranche, on vous répète, le couperet véloce au va-et-vient. Ce n’est pas qu’ils soient méchants : c’est qu’ils ont des raisons.

note       Publiée le lundi 15 septembre 2014

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    et puis il y a encore des jeunes suissesses qui s'appellent Simone, façon de ne pas les mélanger avec des françaises à l'accent douteux.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Les recommandations tu veux dire ? Pour Crass et The Ex je trouve un rapport sonore ET dans ce que ça raconte ((EDIT : pour The Ex surtout pour le propos, OK) c'est très squat et pas mal anar, encore une fois, sur le fond, si j'en crois les textes) et pour les autres... Ben c'est qu'à Jmenfous je leur trouve très nettement un côté grind, vraiment, dans la voix mais pas que. (Après bien sûr : le son est nettement moins métal ici que chez les deux... Mais bon, y'a aussi ce côté "on fait ce qu'on veut et BOUM break de ouf' qui les rapproche du carnage céphalique et puis encore une fois l'ambiance ni dieu ni et pas que pour mortaunapalm...). Ça veut pas dire que je ou qu'on puisse tous les confondre hein, c'est sûr !

    (Et vérif' faite, Simone est bien guitariste, dans Massicot, et non batteriste. Je note en passant que pour toi toutes les Suissesses se ressemblent... Bien).

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Ah j'ai pas raté ça à la Miroit, surtout pour des suisses ça valais le coup hum. Et je ne me souviens plus de qui était à quelle place sur scène, elles se ressemblaient vaguement toutes physiquement (pour ne les avoir vu qu'une fois). Et pour revenir à "on s'en tape", c'est violent ce que tu as mis comme liens quand meme.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ouip, j'avais vu cette vidéo... Pas mise en lien parce que la qualité est assez moche (son et image) mais c'est vrai qu'au moins ça rend bien l'énergie du truc. (Raté Massicot, ça me rappelle, en passant... Passées à Lyon y'a quelques jours, arf).

    La même Simone donc à la batterie alors chez eux que désormais (EDIT : en fait non, elle serait à la guitare, dans Massicot, je vois sous la vidéo... pas évident de trouver des infos fiables) chez elles...

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Dreadus vs cheveleux qui va gagner? https://www.youtube.com/watch?v=6Rz8bPLKc7o. Ca se passait pas tellement loin de chez moi, ce truc sauvage, d'ailleurs.

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