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The Roswell Incident › Escape

cd • 2 titres • 56:58 min

  • 1Escape I 29:15
  • 2Escape II 27:43

informations

Composé et performé en Décembre 2013. Mixé et retravaillé en studio au printemps 2014

On peu trouver plus d'informations sur ce groupe en visitant le lien Bandcamp suivant:http://theroswellincident.bandcamp.com/ Il y a aussi un site web, mais j'ai eu beaucoup de difficulté à le rejoindre. Il y a aussi une vidéo promotionnel

line up

Jan Buytaert (Prophet 08, Yamaha MOX8, Waldorf Microwave, Micro Korg, Korg MS20 et Softsynths de LogicPro) Koen Buytaert (Andromeda A6, Korg Wavestation, Yamaha TG77, Novation Nova, Waldorf Blofeld, P3 stepsequencer, Absynth, Reaktor, Scanner et XT)

chronique

J'adore cette sonorité de flute enchanteresse qui s'extirpe des griffes du néant! Elle chante une ode séraphique et ses charmes solitaires appellent d'autres flûtes, plus timides, à se joindre afin de donner un petit concert aux douces brises séraphiques. Il y a une délicate gradation dans ces mélodies ambiantes, de sorte que l'intro effleure par moments des éphémères touches dramatiques qui me font penser aux naissances des rythmes un peu confus de Ricochet. Cela donne plus de relief à cette toile ambiosphérique qui se tiraille constamment avec des éléments plus éthérés. Les chants astraux se vêtent d'harmonies sibyllines lorsque des miroitements aux reflets métallisés diluent les chants des flûtes pour amener "Escape I" dans un passage plus intense où les ambiances accouchent d'un rythme difficile à mettre à terme. Et il pointe le bout des séquences. Vers la 5ième minute il se met à tituber avec des ions séquencés un peu gauches, lourds mais succincts et dont la cadence relativement ambiante dessine une lent cha-cha morphique qui se déplace sous une nuée de couches de synthés aux brises prismiques et aux lascifs voiles violonés. Les ambiances deviennent ambiocosmiques et ornent une lente marche séquencée où sifflent et ventent une nuée de lignes aux couleurs astrales. "Escape I" se déhanche comme un esprit en transe soporifique dans un jardin de miel où les étoiles sont à portées de mains. Les nappes de synthé sont aussi amoureuses qu'éthérées et leurs caresses réconfortent une ouïe qui n'attend que le rythme devienne un peu plus accentué. Et le néant aspire les éléments soniques. Seuls des vents obscurs qui font tinter des carillons maladifs règnent sur ce passage très méditatif. Et c'est la guerre des ondes. La guerre des lignes de synthé dont les grésillements se perdent dans des poussières d'étoiles où seuls les faibles tintements résistent aux vents. Ces tintements finissent par former une ossature de rythme sphéroïdal. Ils se permutent en un ballet de séquences avec des doubles qui dansent en parallèle dans des éclats soniques un brin dramatiques. Si on écoute attentivement, on entend ces séquences miroitantes qui faisaient danser nos rêves dans Mirage. Sauf que le rythme se détache et fait trotter d'autres séquences plus basses qui cognent avec de plus en plus de vigueur. Des chants chtoniens envahissent ce rythme puissant et linéaire dont le galop coule avec une belle fluidité sous des solos de synthé aux arômes de spectres hurlants. Les hurlements des ondes Martenot se mutent en superbes envolées violonées avec un ardent mellotron dont les airs sibyllins poursuivent les courbes d'un rythme qui roule à vive allure avec un très beau maillage de séquences avec des ions qui entrecroisent leurs accords et dont le chevauchement forme un rythme électronique avec une fluidité qui rappelle énormément Klaus Schulze dans Body Love. Nous sommes rivés à notre fauteuil, les oreilles en alerte à suivre ce vif tempo d'où la seule issue semble inévitablement être un crash. Un crash qui conduira les dernières secondes de "Escape I" dans un amas de métal et de miroir qui éclatent entre des oreilles qui n'ont jamais appréhendé ce genre de finale. Pourtant si on se rappelle bien des ambiances de Body Love…
Avec deux longs titres aux intros savoureusement ambiantes qui débouchent sur des rythmes bataillant constamment avec des ambiances intensément cosmiques, ce dernier album de The Roswell Incident est un solide opus qui ravivera la flamme de nos souvenirs de Klaus Schulze et Tangerine Dream dans leurs belles années 70. “Escape” est le produit d'un concert donné par les frères Jan et Koen Buytaert dans le cadre du B-Wave Festival, tenu en Belgique, en Décembre 2013. The Roswell Incident y a repris les compositions pour les retravailler en studio avec un résultat qui atteint les paramètres du très bon The Crash. Oui il s'agit de MÉ rétro. Encore! Dirons certains… Sauf que The Roswell Incident appose un sceau très personnel avec une approche cosmique qui permet de fusionner à merveille les rythmes et ambiances de ces 2 icones de la MÉ allemande. Et ainsi va "Escape II" et son de rythme ambiant qui s'appuie sur de sombres battements. Les ambiances sont très ténébreuses et irradient d’un étrange dialogue des sons métalliques qui flottent comme des cerceaux sans fins dans de sinistres lignes de synthé aux tortueuses harmonies spectrales. Une note de piano tombe vers la 5ième minute. Hésitant, ce piano dévoile ses notes nues et dessine une sombre mélodie passive et méditative, ajoutant encore plus de mysticisme à "Escape II" qui prend vie avec de sombres séquences feutrées. Le mouvement devient nerveux. Les ions sautillent et palpitent dans une chorégraphie rythmique assez indisciplinée. Des superbes solos aux harmonies fantomatiques et acérés surplombent ce rythme anarchique alors que d'autres séquences, nettement plus incisives, redirigent la structure de rythme vers une phase plus méthodique. J'entends du Under The Dome, dans The Demon Haunted World, ici. Et "Escape II" découvre son splendide schéma rythmique avec un amalgame de séquences dont les lignes entrecroisées laissent entendre une figure de rythme aussi entrainante qu'harmonique. Le débit s'accentue avec des ions qui palpitent dans une arythmie à perdre haleine. Même les solos de synthé peinent à le suivre. Des brumes aux bruines métallisées ululent au-dessus de cette frénésie qui fini par faire cavalier seul afin de se jeter dans un oasis de sérénité où des éléments ambiosphériques en retiennent sa puissante vélocité.
Une des grandes qualités dans la musique de The Roswell Incident est cette facilité que le duo Buytaert a pour mélanger des ambiances tant gothiques que cosmiques à des rythmes qui deviennent vite des objets de séduction. Les mouvements des séquences sur “Escape” sont aussi séduisants que les ambiances qui les domptent. Et ce petit clin d'œil, tout discret, aux maîtres de la MÉ analogue des années rétro ajoute une dimension très attachante à une musique qui n'en n'a pas vraiment besoin de cela pour se tailler une place enviable parmi ces grands. Si on aime du gros rock cosmique avec de beaux arômes de psychédélisme, vous allez passer un superbe moment avec cet “Escape” de The Roswell Incident. Très bon et fortement recommandable!

note       Publiée le vendredi 12 septembre 2014

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