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José Mauro › Obnoxius

  • 1970 • Quartin LP-RSQ-1 • 1 LP 33 tours
  • 1995 • Far Out CDRSQ 1 • 1 CD

cd • 11 titres • 00:00 min

  • 1Obnóxius
  • 2Tarde De Núpcias
  • 3Memória
  • 4Ponto De Chamada
  • 5As Aventuras Sentimentais De Espiroqueta Camargo
  • face b
  • 6Talismã
  • 7Arraila Da Lua Cheia
  • 8Ancoradouro
  • 9Cancão Da Casa Iluminada
  • 10Apocalipse
  • 11Exaltacão E Lamento Do Último Rei

informations

Arrangements par Lindolfo Gaya

line up

Paulo Moura (saxophone alto), Dom Salvador (Organ, Piano, harpsichord), José Mauro (guitare acoustique, voix), Sebastião Marinho (basse), Roberto Quartin (direction d'orchestre, producteur, arrangements de cordes), Wilson das Neves (batterie), Altamiro Carrilho (flûte), Geraldo Vespar (guitare), (tambora (gaita)), Maurilio (trompette)

chronique

Éclats de cuivres antédiluviens, portillon en fer forgé qui grince, harpsichord nostalgique et rouillé… écho d’une lassitude infinie. Comme pour beaucoup de disques produits par Robert Quartin ("Coisas" de Moacir Santos par exemple, ou "Os Afro-Sambas de Baden Powell et Vinicius), cet album semble se dresser tel un mirage, exhumé d’un passé incroyablement lointain, échoué sur les rivages désolés du réveil, après une longue nuit de songes. On entre dans Obnoxius comme dans un manoir planqué entre les ormes et les cèdres, où les toiles d’araignées accrochées aux auvents ont vu naître ton arrière-grand-père… C’est aussi un invraisemblable coup de maître de pop baroque, genre de Scott Walker forcément ombrageux et latin, même si la première référence qui vient ici pour qui connaît sera immédiatement Edu Lobo. Pour la voix comme pour le mystère épais comme une cloison de forteresse, mais aussi pour ces allusions aux saints, au kyrie eleison, sur le perturbant "Memoria". On y voit un jeune inventeur reclus, penché sur les reflets du temps, contemplés à travers une étrange machinerie de cristal et de nacre. "Pontos de Chamada" est comme ouvrir à grand peine un grand coffre à jouets séculaire, pour entendre résonner l’écho de la voix de l’enfant qui hantait les lieux, comme dans une boîte à musique qu’on ouvre. Ce disque, c’est comme une bibliothèque souterraine dans laquelle le temps se serait arrêté, s’animant soudain au détour d’un chant de guerre médiéval ("Apocalipse", toile de maître évoquant quelque royaume portugais oublié). Comme le vent dans les blés capturés dans un tableau décrépi, ou dans un travelling sépia de Tarkovski… La différence d’avec Edu Lobo (celui du du transcendant "Missa Breve", donc) est là : ici les grands espaces sont intériorisés, et si le jazz et la folk sauvages sont bien présents, ce ne sont plus que réminiscences d’une splendeur passée, entre lesquels sauge et chardons ont poussé. C’est quand les violons et cuivres se font le plus rococo que la marque du temps se fait le plus sentir… Ce que je veux dire, c’est qu’Obnoxius est une relique. Pas dans le sens suranné ou dépassé du terme, mais dans le sens d’une pièce inestimable, ouvragée, à la valeur mystique… Couvert de gloire et de poussières d’étoiles.

note       Publiée le jeudi 3 juillet 2014

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