Jawbox, on va même pas se prendre la tête à tenter le namedropping pourtant de rigueur, tant la rouille qui les portent suinte à n'en plus finir de bactériologique nineties. C'en est à ce point que c'est salaud. J'écoute ce disque je sais même pas tout à fait si je le fais parce que ce groupe je le trouve cool, ou si c'est parce qu'avec un son pareil y'aurait bien pu y avoir marqué Nicki Minaj sur la pochette que j'aurais adhéré en baissant mon froc comme à un péage d'autoroute. Mais tout de même, rendons à César. Jawbox, si vous me passez l'expression, c'est encore un groupe de ouf. Surtout quand à côté je tentais de me refaire les Unwound qui se surpassent pour m'ennuyer toujours un peu plus à chaque nouveau tour de Nascar. Jawbox eux c'est tout le contraire. C'est du Grand Tourisme dans les Alpes au volant d'une Lamborghini jaune. Ils t'en font voir de la nature en veux-tu. Ils savent te jouer du Fugazi sans filet (bon d'accord c'est produit par Ted Niceley, du coup c'est quand même vachement plus simple), et toute capote relevée sur leur bolide, envers et contre cagnards. C'est la frime au riff quoi. Toutes grattes dehors et paie ta rythmique sèchement boisée de feu de forêt. On s'emmerde pas. On dérape dans les virages et on pousse le bouton du volume de l'autoradio pour chasser les chevreuils trop téméraires dans les lacets. Jawbox c'est ça. Et c'est même pas la coquetterie de signer sur une major avec ce disque, tout droit sortis du mythique Dischord Records qu'ils étaient, qui modère la rutilante de leur enjoliveurs. Ça couine, ça braille, ça jute, ça roucoule, ça vous chante à l'oreille comme avec un Lanegan prof de guitare.