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M.O.B.S. › Aus dem Nichts

  • 2014 • SynGate CD-r MOBS • 1 CD

cd • 3 titres • 63:04 min

  • 1Anfang 20:20
  • 2Mitte 21:00
  • 3Ende 21:44

informations

chronique

En Allemagne il y a le Geheimdienst et l’ISBSTF; Intelligentzia of the Secret Berlin School Talk Force. Projet très secret et initié à l’ombre d'un festival de MÉ en Allemagne avec la complicité du label SynGate, M.O.B.S. (Man Of Berlin School) est une véritable incursion dans l'âge d'or de la MÉ analogue des années vintage. Un étonnant voyage dans le temps où tout sonne comme à la belle époque. Selon la rumeur, “Aus dem Nichts” serait une œuvre d'un artiste très connu qui a un grand faible pour la MÉ de style Berlin School. L'idée serait venue de nulle part, d'où “Aus dem Nichts” qui veut dire à partir de rien, et aurait cheminée jusqu'à ce festival où cet artiste a rencontré Kilian CabGuy, le président de SynGate Records. Le résultat? Au-delà de mes attentes. Dès les premières secondes de “Aus dem Nichts” nous sommes plongés dans les doux parfums musicaux de notre tendre adolescence où la MÉ respirait de ses premiers souffles.
Et c'est par des vents creux, dont la force soulève des pépiements électroniques, que s'ouvre "Anfang". Déjà, l'auditeur habitué aux fragrances soniques de la Berlin School peut identifier des réminiscences de Klaus Schulze et de son album Totem. Des particules d'iode crépitent et palpitent dans des nuages d'éther alors qu'un étrange nuage de radioactivité flotte entre deux sphères morphiques et qu'une ligne de séquences fait osciller ses ions aux teintes et aux formes archaïques. Le rythme est cosmique avec des touches de clavier dont les harmonies brouillonnes grésillent dans un mouvement oscillatoire troué de fines imperfections qui tracent un long serpent sonique finement stroboscopique. Ce rythme ambiant passe d'une oreille à une autre, d'un haut-parleur à un autre, défiant une gravité musicale qui amasse ses petits bijoux ici et là. Les ambiances sont autant méditatives que psychotroniques avec des nuages et des brumes remplis de gargouillis électroniques nasillards qui, par moments, ralentissent la croissance d'un rythme toujours anesthésique. Un rythme qui fini par trouver refuge sous de superbes solos aux savoureux parfums analogues. Des solos qui virent et virent, chantent et chantent tout le décorum des belles œuvres ambiantes des années vintage. Savoureusement magnétisant! Les ambiances de "Anfang" servent de toile de fond à “Aus dem Nichts”. Elles nourrissent ses 63 minutes avec des parfums et des bizarreries des années analogues et sont le berceau du superbe "Mitte" qui débute avec un rythme ambiant tissé dans des accords de guitares dont les harmonies flottantes croisent leurs chants à des pulsations qui débordent d'une façon aléatoire. Ici la guitare est reine. Elle fait rouler de simples accords qui tournent en boucle dans des vapeurs d'éther. Des cliquetis de cymbales forgent la base d'un rythme minimaliste qui sautille chétivement dans une sphère ambiosonique inondé de gaz bleu et de gargouillis psychotroniques. Une batterie très Teutonique mâche ce rythme spasmodique qui délie un filament stroboscopique, enroulant "Mitte" dans une structure rythmique tressée par des percussions sobres, des séquences sphéroïdales et des pulsations gargouillantes. La guitare revient un peu après les 8 minutes (je ne peux m'empêcher de penser à Max ''Maxxess'' Schiefele ici) dérouler de superbes solos incisifs dont les torsades se lovent sous les frappes d'une batterie libérée de son joug robotique. C'est très bon, possiblement le meilleur titre du genre Berlin School depuis fort longtemps. On croirait entendre du Gottsching sur les axes minimalistes saccadés de Pyramid Peak. L'introduction de "Ende" nous plonge dans les sphères ambiantes et psychédéliques de Klaus Schulze et Pink Floyd avec une monstrueuse nappe d'orgue qui étend un lourd manteau ténébreux. Des éléments soniques cosmiques à la Jarre survolent cette ambiance tétanisante. Des chœurs chtoniens flottent au-dessus d'une mare de gargouillements électroniques qu'une ligne de synthé caresse de sa larmoyante agonie. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce décor sonique hallucinatoire est émouvant. On sent une peine, un grand désarroi. Comme on peut aussi entendre ces nappes de synthé à la Pink Floyd (dans les 7 minutes, je plonge dans Wish You Where Here) gémir dans les rondeurs agressives d'une ligne de basse qui reste somme toute assez passive. Et un rythme éclot. Un rythme teinté d'une apparence aussi innocente que diabolique fait dandiner ses ions avec des délicats pas flottants qui s'entrecroisent avec des tonalités aussi graves que de verres dans des brumes éthérées. Et comme ça, le rythme devient harmonique. Il tisse un soyeux ver d'oreille dont les réminiscences vont aussi loin que John Carpenter dans Halloween et Mark Shreeve dans Legion. Ce rythme si docile devient pris dans une tourmente rotatoire et tournoie dans des chœurs sombres et des gazouillis électroniques, créant une confusion chez un auditeur médusé par la tournure de "Ende" et de sa finale qui repose dans les harmonies solitaires d'un clavier et d’une guitare acoustique. Un peu comme si on voulait nous faire remarquer que Robert Schroeder a aussi marqué la très belle éclosion de la MÉ des années vintage. C'est enivrant et toxique. Et alors que l'on en veut encore, on constate que “Aus dem Nichts” vient d'égrener ses dernières secondes. Mais il y a un titre en bonus qui traîne quelque part sur le Net. Ce titre (Danach – Zukunft) est disponible seulement sur les 42 premiers CD de “Aus dem Nichts”. Parions que ce titre va venir hanter les interstices du Net très prochainement et que les bonzes de SynGate auront compris qu'une œuvre de cette dimension mérite une énorme visibilité. J'ai vraiment cru que j'étais dans les années 70! Brillant. Superbe. Magnifique!

note       Publiée le lundi 19 mai 2014

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