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Screaming Trees › Dust

cd • 10 titres • 44:14 min

  • 1Halo Of Ashes
  • 2All I Know
  • 3Look At You
  • 4Dying Days
  • 5Make My Mind
  • 6Sworn And Broken
  • 7Witness
  • 8Traveler
  • 9Dime Western
  • 10Gospel Plow

informations

line up

Gary Lee Conner (guitare acoustique, guitare électrique, chant, sitar), Van Conner (basse, chant, guitare), Mark Lanegan (chant, guitare), Barrett Martin (percussion, violoncelle, batterie, conga, harmonium, tabla, djembé)

Musiciens additionnels : Mike McCready (guitare), Jeff Nolan (guitare), Milori (violoncelle), Brian Jenkins (choeurs), Chris Goss (choeurs)

chronique

On a pu lire plus d'une fois de l'ultime Screaming Trees qu'il est l'album du crépuscule, de la fin, de l'automne, des feuilles mortes, avec le deuil de Cobain et la fin du grunge en toile de fond. Ce genre de conneries pour critiques sensationnalistes. Faut-il un corbeau pour dire à ces vautours de faire la différence avec le one-shot de Mad Season sur lequel Lanegan a posé juste avant ? Ce Screaming Trees n'a pour ainsi dire aucun rapport avec le grunge, en dehors peut-être des guitares de l'immortelle "Witness". Et, si on excepte le lien assez évident avec le Down On The Upside de Soundgarden sorti un mois avant dans le genre "dernier album plus ciselé voué à finir dans l'ombre des précédents", tout ce qu'il a d'automnal à la rigueur ce sont ses arrangements de cordes façon chamber pop, aussi aimables et réconfortants que des petits beurres. Il faut dire que Dust est confectionné avec l'amour d'une maman préparant le goûter : tout y est intensément doux et chou, sans doute aussi grâce à l'attirail de roadie flower power de Barrett Martin. C'est un album printannier. Diurne et floral, même : un disque d'amoureux des oiseaux et des bacchanales, bref : un putain d'album de hippie. Néo-psychédélique ! Il a les bras étirés au réveil et roule au vent sans se soucier le moins du monde de la fin de quoi que ce soit, les premiers crassement garage de la fin des années 80 sont plus à portée de vue. Dust sonne radieusement fin des 60's - début des 70's. Et c'est un plaisir, écoutez-moi donc ce "Traveler" aussi choupinou que du Mercury Rev ou du XTC perdus dans leurs songes ! Dust aurait sans problème aucun pu sortir en même temps que le troisième Led Zep'. Il s'en dégage une coolitude et une gourmandise pour le retro bien plus proche d'un Monster Magnet sur ses moments fumette & encens, voire des Flaming Lips dans leurs moments les moins foutraques, mais dans le fond pour être le plus juste, cet album m'évoque encore davantage rien de moins explicite que... Les Beatles. Je dirais même que peu de groupes rangés dans la britpop n'ont aussi élégamment sonné Beatles que ce groupe ! J'imagine que je ne suis pas le seul à avoir cerné la filiation, tant ça vous saute aux oreilles dès "Halo Of Ashes" et son simili-orientalisme insouçiant qui embaume à des miles à la ronde le séjour des Fab Four dans leur âshram. Sans parler de "All I Know" avec ses choeurs aussi harmonieux qu'un parterre de fesses nues alignées dans un champ de fraises, ou de la tout aussi anglaise à s'y tromper "Sworn and Broken". Même si derrière ce fumet d'Albion en fleurs, Dust reste un foutu album de ricains, m'en soit témoin ce "Dying Days" qui cocotte le Lynyrd Skynyrd. Je ne connais pas sur le bout des ongles la discographie des Trees pour en déduire que Dust est leur album le plus beatlesien et psychédélique, ceci dit... mais il est au moins le plus désinvoltement décontracté et classieux. Du néo-psychédélique en pantoufle, robe de chambre, et qui nous tend sa jolie tasse de space-vin chaud. J'sais pas vous mais moi, j'adore le vin chaud, même si l'alcool s'en évapore hélas, quand les épices sont bien dosées c'est un régal, on y trempe des petits beurres à satiété. Et puis Mark Lanegan quand même. Il n'était bien rien de moins qu'un des hippies les plus décomplexés des 90's, sur cet adorable amour de mignonnet disque, le Marko. Bien sûr, on sent gronder un peu le Lanegan plus grave de la carrière solo déjà entamée, le buveur rêveur ("Look At You"), mais il n'est qu'amour ici. Dust peut vous passer au-dessus - dans le fond c'est du Screaming Trees, ça n'est pas forcément du genre à accrocher violemment par les tripes - mais il vous veut pour ami... quand arrive le final "Gospel Plow" et ce "If you wanna get to heaven let me tell you how" désarmant lâché par cette canaille de Mark, on sait qu'entre lui et nous c'est un peu pour la vie. Putain d'album de hippies au firmament. Dur d'en expliquer toute la beauté et ce qui fait qu'on s'y attache... sous sa tiédeur, cet album reste une beauté méprisée des 90's, et j'en suis chagrin. Allez, bande de gros sinistres mal embouchés, je vais vous chanter ma toune préférée pour vous donner envie (Mark est complètement imparable et fondant dessus) : Shine your lonely light on meeee, I'll be theeeere to howwwld the mirror ! I can take you down with meee, show you lonely lonely lonely... (lonely lonely lonely !) Z'avez vu, comment je chante trop bien ?

note       Publiée le lundi 12 mai 2014

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Note moyenne        8 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Eh mais y a pas que "Sworn and Broken", là-dessus, qu'on sent bien passer à travers le palpitant : "Look at You" aussi, dans le genre traîtreuse nunucherie beatles-ienne, pardon !

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Le 2ème cd de la réédition est au top, dites !

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torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

RIP Van Conner

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Rikkit Envoyez un message privé àRikkit

Je veux pas y croire….

Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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One by one they fall, it always breaks me down

Pfffff.