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Eazy-E › Eazy-Duz-It

cd • 12 titres • 50:00 min

  • Street Side
  • 1(Prelude)
  • 2Still Talkin'
  • 3Nobody Move
  • 42 Hard Mutha's
  • 5Boyz-N-The Hood (Remix)
  • 6Eazy-Duz-It
  • Radio Side
  • 7We Want Eazy
  • 8Eazy-Er Said Than Dunn
  • 9Radio
  • 10No More?'s
  • 11I'mma Break It Down
  • 12Eazy Chapter 8 Verse 10

informations

line up

Eazy-E (MC), Dr Dre (production)

Musiciens additionnels : DJ Yella (scratches), MC Ren (MC)

chronique

  • gangsta rap

Hahaha, cette nano-intro, avec ce gémissement de morveux, ce synthé dégueulasse et ces croassements (yo cousins)... s'ensuit ce funk-rap décérébré mais d'une incurable vilainie. Eazy-E, rappeur-vermine, cliché du petit gangsta jusqu'à sa canonisation GTA, déchet cartoonesque des bas-fonds de L.A. Quelle bêtise, quelle jouissive et malodorante connerie funky, cette musique qui a été mitonnée pour ce blaireau en 88 ! Car en effet, Eazy-E n'a absolument rien branlé là-dessus. Sinon cracher son rap de canard connard, ce flow complètement médiocre et grotesque mais jouissivement loser, ces egotrips sans tête ni tête. "Bête et méchant" n'a jamais été aussi approprié. Sur ce pur produit Ruthless, Eazy-E tenait le mic désinvolte secondé par le non moins vulgaire MC Ren, pendant que Cube écrivait les - hem - textes, avec Le D.O.C... tandis que l'autre Doc (Dre), le gros cerveau de l'affaire avant traîtrise, concoctait les instrus. Et ces instrus sont du même niveau d'efficacité hard-funk que sur Straight Outta Compton (l'album-frangin), balafrées des scratches parasites de Yella. Oui, Eazy-Duz-It était bien officieusement le second album de Niggaz Wit Attitude. Eazy-E n'était que le petit du crew, qui venait se la jouer par-dessus, mais ce con avait un charisme à sa manière encore plus collant que celui de Cube. Le charisme de la petite raclure vile et violente mais néanmoins attachante dans le film... tu sais, comme Joe Pesci dans Goodfellas - du reste leurs timbres sont assez proches - si touchant quand il rend visite à sa tendre maman... en laissant des affaires dans le coffre le temps d'un repas. Eazy-E est ce genre de glorieuse ordure. La seule chose qu'il aie jamais été : le sidekick malsain de Dr Dre. Ce queutard nettement moins safe-sex (ceci est une métaphore... aussi), ce baltringue artistiquement impuissant, qui aura un destin encore moins rose que celui du triste D.O.C. avec son larynx, en finissant avec le sang tout pourri et sans amis. Pas étonnant car son hip-hop sentait le sexe sale, les piaules pas aérées. La profonde et totale agressivité, le rap vu le plus bas possible. Le gangsta-rap est une musique d'abrutis essentiellement faite pour des abrutis. Mais c'est si bon, d'être un abruti, quand on a la sensation que le funk nous fait tenir un uzi... Quand les prods claquent leur sexe sur le comptoir pour demander l'addition, quand les punchlines sont aussi indigentes mais déclamées avec l'assurance authentique du psychopathe, cette débilité en est juste motorisée jusqu'aux baffles et au thorax, à rendre Ice-T poète en comparaison mais en étant (paradoxalement ou pas) bien plus classieux niveau son. Résister à cette vilainie funky serait futile. Regardez juste cette pochette... Bien sûr, que c'est de l'art : l'art de la défense de son secteur. Le rap west coast tel qu'il existait en 88 sous la bannière Ruthless était une musique sale. Eazy-E était un rappeur sale... cool, mais sale. Et puis pourquoi "mais", du reste ? Le groove du funk des racines n'était point chose aseptisée. Alors le gansgta rap, qui greffe vicieusement des bouts de son cadavre les uns après les autres pour déblatérer des insanités par-dessus, ne saurait être plus propre. C'est pire. Le gangsta-rap des origines tel que sur ce skeud était juste aussi gutsien que le black-metal, par essence : c'était une musique axée sur la pure méchanceté, la défense tribale par l'agressivité. Quoiqu'en pur déchet urbain, Eazy-E défendait surtout sa petite carcasse et ses putes, traitées avec l'affection de la marchandise payée avec l'argent du deal. Eazy-Duz-It a l'odeur de ce vécu de déchet sans morale. Sa simplicité est celle de la lose avec des dents. Les premières secondes de "2 Hard Mutha's" sont juste cultes, dans le genre débile, ricain et joussif... les mecs n'ont pas de boîte à rythme et t'assurent le beat rock le plus génial de tous les temps (du moins à ma connaissance) avec ce riff micropénien aussi vil qu'un rat vitaminé. C'est pas du génie mais pas loin. Même toppo pour le titre épo avec sa ligne de basse outrageusement bandante et sa reverb ignoble sur le final. Le titre de hood "Eazy-Er Said Than Dunn" parvient même à dégager une forme de classe, de luxe, malgré ses synthés muzak tous pourris...la subtilité de la patte Dre. L'ultime "I'mma Break It Down" avec sa prolongation pseudo-biblique invite à relancer cette merde. Un petit disque, mais un grand skeud. Eazy-Duz-It est bien l'album d'un détritus... mais ne le jetez pas à la poubelle... il pourrait vous servir.

note       Publiée le jeudi 8 mai 2014

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    vigilante Envoyez un message privé àvigilante

    Parfait pour faire des pompes. Surtout Boyz N The Hood avec son feeling vicelard de la petite connerie sur le feu.

    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
    avatar

    "Mais c'est si bon, d'être un abruti, quand on a la sensation que le funk nous fait tenir un uzi... " : exactement l'effet que me fait ce disque! Sale, débilo, envie de se transformer en pimp morbide.

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