Serengeti › Kenny Dennis LP

Anticon, 2013... Le disque qui ne ressemble à rien : une miette. Un poil. Peut-être encore plus que l'E.P. au même blase... En même temps, Serengeti, qui en est à quoi, son dixième (?) album, n'a jamais sorti de skeud qui ressemble vraiment à quelque chose, à mon avis pas humble... Ni de skeud exactement "fini" genre "peaufiné". Plutôt des torses d'albums. Serengeti c'est un peu la renault 4L des rappeurs, ses titres sont autant de polaroïds dégueu'... Serengeti, pour le situer de façon grossière, est un genre de cousin de Aesop Rock fini à la pisse de chat (vu que son blase est celui d'un genre de serval ça tombe bien)... un peu le emcee genre Gummo : cheum, semi-rural, semi-drôle et que surtout que t'as pas envie de mieux connaître tellement il t'évoque le bidule à usage unique. Même si le gusse a clairement un état d'esprit et tout : c'est plutôt de gabarit mouche vicelarde que délire ornementé à la Deltron, pour du rap alternatif. Depuis 2006, Serengeti comme il s'ennuyait a décidé de se trouver un alias cryptico-référentiel à lui : il s'est collé une moustache de la taille d'un accordéon et s'est fait appeller Kenny Dennis. Un rappeur quinqua, chicagoan, fan de Brian Dennehy et Tom Berenger... Quelque part entre MF Doom et Alphonse Brown, pour situer le niveau d'inintérêt relativement créatif et surtout complètement branlatoire-subjectif du trip... Puis Kenny a demandé à une espèce de comique téloche (Anders Holm) de venir ponctuer son "album" d'un petit surplus de déconne-relou-autiste. Autiste ouais... Serengeti fait du rap indie, totalement indie dans le sens où tu sens le petit délire dans la chambre du MC souterrain de l'ère internet... mais c'est surtout du rap autiste... même si plus accessible que celui d'un Sensational (qui est plus le Jandek du rap), on en est ptetre pas si loin, on est chez un pur subjectif de l'alias et du emceeing. MC-phasme, avec son moignon de flow, le mec est tout juste capable d'égrener un flow, quand il ne trébuche pas avec entêtement sur les couplets, qui sont pour lui comme autant de marches d'escalier quasi-infranchissables recouvertes d'une moquette épaisse et glissante. Objet rapistique maniaque et pas clairement identifié, dopé aux prods bien rugueuses, "pixellisées" et typiquement boisées-baveuses de Odd Nosdam, égal à lui-même en bon beatmaker aussi tongue-in-cheek que sordide, dans ca capacité à faire fleurir du groove sous l'épiderme terne et repoussant du lo-fi... pas mal de beats gaulés pour ghetto blaster, finalement, même, sous ce filtre monomaniaque et miteux comme une énième excroissance métastatique de cLOUDDEAD. The Kenny Dennis LP ne vous emmènera nulle part... mais son insistance maniaque en fait plus qu'un simple gadget. Le kingpin de cet album et l'exemple parfait de cette maniaquerie de maigrelet con et buté pouvant être socialement analysé par les journalistes plus sérieux, "Directions", va clairement dans ce sens : Serengeti rend le malaise de perclus chicagoan plus proche de la farce belge : un humour pas très salbure, tendance consanguin... You go up you go left yo go down you go left you go right you go up you go down you go up you go right you go down you go left.....aaaaargh... raaah - le truc à usage unique que t'écoutes en boucle... mais que tu vas jeter... sauf que non... même si... non. Oui. Mais en fait nan. Serengeti, espèce d'enfoiré, remballe ta croûte et arrête de coller comme ça... parasite !