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Three-6 Mafia › Mystic Stylez

cd • 16 titres • 73:41 min

  • 1Da Beginning
  • 2Break Da Law "95"
  • 3Da Summa
  • 4Live By Yo Rep (Bone Dis)
  • 5In Da Game
  • 6Now I'm Hi Pt. 3
  • 7Long Nite
  • 8Sweet Robbery (Pt. 2)
  • 9Back Against Da Wall
  • 10Fuckin Wit Dis Click
  • 11All Or Nothin
  • 12Gotta Touch 'em (Pt. 2)
  • 13Tear Da Club Up
  • 14Big Bizness (Screwed)
  • 15Mystic Styles
  • 16Porno Movie

informations

line up

Gangsta Boo, DJ Paul, Juicy J, Lord Infamous, Crunchy Black, Koopsta Knicca, MC Mack, Lil' Fly (Playa Fly), La' Chat, Skinny Pimp, Lil Gin

Musiciens additionnels : Ann Hines (chant)

chronique

  • underground > memphis horrorcore

Mystic Stylez est culte mais surtout, Mystic Stylez est mou. Objectivement et techniquement, c'est plat.... c'est mauvais... c'est même nul, sans aucune puissance, raaah mais qu'est-ce que c'est MOU ET CHIANT... pfff.... arrêtez de lire cette chronique et allez plutôt écouter du Wu-Tang ou du Mobb Deep, ça au moins c'est efficace ! Arrêtez de lire je vous dis, allez, ouste, vous perdez votre temps tas de charognards badauds, en plus je lui mets que 4/6 à la fin ! Puisque vous expliquer en quoi ce skeud me tient salement à la gorge à sa façon désintéressée est un challenge proche de l'asphyxie, autant éviter d'avoir trop de regards malsains... car l'album l'est déjà suffisamment. Les minutes défilent au ralenti sur Mystic Stylez, qui en fait 73, mais dont presque chacune contribue modestement à nous enfoncer davantage le blair dans ce chiotte turc du gangsta rap. Obsessivement. Répétitivement. Three-6 Mafia sont fouisseurs et faibles, et il se complaisent dans leur faiblesse de taupes du hip-hop 90's. Pouilleux comme cette ré-interprétation horrorcore du g-funk qu'il délivrent en première vitesse et armés de synthés de récup'. Il doit y avoir une bonne dizaine de protagonistes, mais c'est comme si y en avait qu'un seul. Et puis ce son de caveau, ce chopped & screwed des origines... C'est vraiment de la merde ! Ces flows de déchets thugs : de la merde. Cette gamme de beats aisément la plus pathétique du hip-hop des années 90 : de la merde !!! Cette chose vient d'où du reste ? Memphis ? C'est nettement moins jazzy-dark que NYC, niveau karma, Memphis... vu du hood, c'est pas "carte postale" comme dans la chanson de Schmoll : ça schlingue sévère l'incapacité technique et la modernité, c'est un genre de Detroit en second, dans le genre propice aux émanations rapistiques druggy et rachitiques (on pense à Esham en effet, dont ils sont sur ce skeud les plus proches cousins - tout autant qu'à une version poisseuse de Brotha Lynch Hung). Que ce soit "Da Summa" avec son sample ramolli-dégueu de Rick James et cette cymbale parasite, seul instant de mélancolie mais puant le crack (et sur lequel je bloque à chaque fois) ou leur recyclage crasseux du générique des Feux de l'amour sur "Tear Da Club Up" : ça pue l'amorphe, le torve en torpeur, la volonté de nuire mais sans lever son cul. On est dans le versant le plus moite et ramolli du casque du southern rap : la version pas funky, pas groovy et pas divertissante du tout des Geto Boys. L'album qui nous dépeint à la gouache une vie de loose totale, de déprime soignée aux fêtes sordides et aux errances urbaines... Apathie et antipathie dans la brioche morose d'un peura qui pue le vécu derrière ses provocs satanistes puériles, Mystic Stylez est définitivement de ces albums rap qui se complaisent dans le caniveau et dont les productions semblent parfois malgré leur intégral amateurisme avoir la capacité de dilater le temps. Les deux albums suivants du 3-6 tableront sur la même formule cheesy, en allant de plus en plus vers un son accessible jusqu'à ce qu'ils deviennent ce groupe totalement sans intérêt mais qui vend... de toute façon ça ne pouvait marcher qu'une seule fois, le coup du k-hole g-funk. Ici, ce qui fait le caractère obsédant et l'ambiance très "bad taste" du skeud, ce sont aussi ces sons parasites, entre ricanements maniaques, ou cette espèce de trompette-jouet intrusive sur "I Gotta Touch'em part 2" (sans parler du flow obscène de Koopsta Knicca, le Tekila Tex de l'horrorcore ?), ou ces onomatopées qui s'étirent comme pâte à mâcher sur le dernier quart.... Obsessif. Mystic Stylez, c'est en fait le seul album de pur hip-hop qui me donne l'impression tenace de me réveiller exsangue. Vous savez, avec un (ou deux) bras sans vie, après avoir dormi dessus et coupé la circulation avec la tête ou le thorax posés dessus qui ont fait garrot... le laps de temps court mais long avant que le sang n'y afflue de nouveau avec les stimuli nerveux, ce moment trouble où, comme un tiers de cadavre hébété et sans la moindre force, vous avez l'impression un peu flippante que vos bras ne vont jamais re-fonctionner... eh ben Mystic Stylez, c'est un peu la version hip-hop de cette sensation.

note       Publiée le mercredi 2 avril 2014

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Note moyenne        4 votes

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Copacab Envoyez un message privé àCopacab
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D'ailleurs, cet aspect "foule indéterminée de MCs" continue de compter beaucoup dans mon appréciation du disque. Ils sont impossibles à compter et leurs intentions sont ambivalentes, entre déconnade qui fait rire jaune et menace voilée, et tout cela continue de m'inquiéter lors de ma réécoute annuelle...

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Copacab Envoyez un message privé àCopacab
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J'ai longtemps eu le projet de remonter la note, proposer un autre point de vue plus raccord avec le caractère ultra culte de ce disque et son influence souterraine incalculable... Mais en fait tu as 100% raison Raven, et tu mets bien le doigt sur l'aspect mi-figue mi-raisin de ce qui se passe ici. En fait, si ce disque est bien le roi de la flopée de sorties de cette scène aux effluves aussi éphémères que, au pif et parce qu'il s'agit d'un autre espace-temps qui me tient à coeur, la jungle de 93 à 95, il s'agit d'un roi fainéant, avachi sur son trône. Il y a plus essentiel dans l'ombre (pour poursuivre ma métaphore boiteuse, les faiseurs de rois), à commencer par les discographies des membres de Three-6 : la mixtape Smoked Out Loced Out, le solo de Koopsta Knicca déjà cité en commentaires, et tout un tas de tapes de DJ Paul, Juicy J et Lord Infamous...

Pour revenir à Mystic Stylez, un paquet de morceaux tape tout de même fort : le diss de Bone Thugz N Harmony "Live By Yo Rep", No I'm High Part 3 (sa meilleure version) et surtout Porno Movie, où le groupe est plus haut que jamais en matière de pouvoir de fascination/répulsion. Elle m'évoque des voyeurs tapis dans l'ombre, ou le regard de Patrick Dewaere dans les Valseuses qui se serait incarné en trois entités pas vraiment distinctes... (Lord Infamous, DJ Paul et Koopsta Knicca, donc)

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azfazz Envoyez un message privé àazfazz

J'aime beaucoup cette scène poisseuse de Memphis, ce disque en est un peu le porte-parole même si, en effet, ce n'est pas le plus pervers, de loin. Outre les exemples cités par Rendez-moi, jetez une oreille sur Tommy Wright III ou Al Kapone...

Il y a quand même de sacrées ambiances sur ce disque, mais plombées par des titres plus légers qui ont du coup peu d'arguments pour eux... Environ un sur deux, en fait, ce qui limite assez l'intérêt de l'album sur la durée. Mais il y a de bons titres dans tous les premiers disques de la mafia 666... Le morceau "Live by Yo Rep" est terrible, je ne suis pas du tout d'accord avec Ntnmrn, c'est la dissonance qui fait tout dans ce titre !

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Rendez-Moi Envoyez un message privé àRendez-Moi

De ce que j'ai farfouillé de Memphis, Three-6 c'est limite gentillet propret. Pourtant Koopsta Knicca du groupe a un solo produit par les mêmes gars, et là c'est vraiment hypno-dégueux. Y a aussi Immortal Lowlife pour un trou noir à lente cascade de boue...

E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

Bof, les deux suivants maintiennent encore vaguement l'ambiance de caniveau mais dès le 2e c'est déjà bien plus fade je trouve...

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