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Octavius › Audio Noir

  • 2003 • Mush MH-222 • 1 CD

cd • 9 titres • 45:04 min

  • 1Monochrome
  • 2Surprisingly Concerned With One Another
  • 3Cellophane
  • 4Vacant/Panic
  • 5Momentum/Parisian War Song
  • 6Speed Limit
  • 7Sudden And Increasingly Strange Behavior
  • 8Artificial Sparks Of The Electrical Stripping
  • 9Before You Go Away

informations

La photographie de la pochette a été prise par Jesssica Miller, à Terezín en République Tchèque, lieu mémorial du camp de concentration. (notes du livret)

line up

William Marshall (voix, claviers)

Musiciens additionnels : Nathaniel Eras (claviers), Jason Manuel (guitare)

chronique

  • acherontia atropos abstract

Le jour de ma première - et indigeste - chronique en ces augustes archives (Earthling >< Humandust), un de nos membres me conseilla dans les commentaires ce Octavius >< Audio Noir. "Démerde-toi avec ça, tu en sais déjà trop", pour le sous-texte. Salaud. Un album signé sur Mush et chez lui chez eux, mais comme sorti d'une autre dimension, à dire vrai. Avant même que j'en aie esgourdé la moindre note je sentais le piège, le truc qui allait faire gouffre mental et qui allait me coller en empêchant mes doigts de taper quelque chose de suffisament juste pour en traduire l'extrême et pourtant si familière différence. Et ça n'a pas loupé... A ma découverte, je fus plus que décontenancé. Octavius est définitivement autre, malgré tous les liens musicaux sans doute objectifs que je pourrais établir pour faire mon malin, j'aurais la sensation de vous mentir. Malgré qu'au moment de sa découverte j'étais déjà rompu à Throbbing Gristle, Pan Sonic ou Alan Vega : je n'ai rien saisi à Audio Noir, j'ai été simplement pris au piège d'un cauchemar, comme prisonnier de cette image à la fois moderne et atemporelle. Et me voici six ans après la découverte, toujours troublé, paumé à son écoute, ne sachant qu'en dire, mais étant toujours assailli de visions... des visions gutsiennes, évidemment. "Hip-hop de camp de concentration" ? Mfff non... trop racoleur... trop facile... Quelque chose comme un regard maléfique - celui de William Marshall ? - m'empêche de lui ôter l'étiquette hip-hop, pourtant... car après tout c'en est - même si Octavius ne ressemble à rien de connu dans le hip-hop. Et c'est normal : ça n'en est pas seulement, voir c'est beaucoup plus. La sensation hip-hop nous revient, oui, mais comme une lumière fossile... ça l'est, par rares bribes de flow qui métastasent ça et là. Mais ça s'en éloigne, par des évasions ambient et downtempo dont le fil conducteur n'est connu que de son créateur, William Marshall. Plus loin que le Tricky du "Tricky Kid" (dont il livre une version indus sur "Vacant"), plus loin que Clouddead (dont il teinte le mauve des nuages en noir charbon), plus loin que Boards Of Canada... Octavius les a tous dans son sillage comme la monstruosité vaporeuse et désinvolte qu'il est. Protéiforme - et pourtant salement homogène, tenu par une ambiance aussi cohérente que la famine du début à la fin. Rongé par les reverbérations et samples non-identifiables passés aux filtres industriels comme par une maladie sublime... pesant, et pourtant, en lévitation, sur tant de passages qui transforme toutes ces petites aiguilles en une sorte de coton... onirique, oui, sans le doute d'une ombre. Audio Noir creuse comme un trou de Ver entre Californie et Europe de l'Est. Tant de moments éthérés dans cet album, qui font reprendre le souffle en nous hissant dans les parties molles de la stratosphère, avant de nous renvoyer brutalement mille mètres plus bas dans le granuleux du bitume... Dès le fascinant "Monochrome" et jusqu'au prologue folktronica aussi apaisant qu'une prise massive de benzodiazépines, on n'aura aucune réponse limpide à ce jeu d'ombres. Il se dégage donc de ce specimen artistique-expé une forme de beauté, pour ne pas dire de poésie, un peu comme dans un film de Grandrieux. Flip urbain libéré de tout carcan, album idéal pour s'avachir dans un pouf aux dimensions de goliath après trois nuits d'insomnie (testé et approuvé), Audio Noir est ce moth aux battements d'ailes archaïques, passant de réverbère en réverbère dans une ville où le pic de pollution a atteint le stade critique. Lumière pénétrant Ombre. Nul ne vous aidera si vous cherchez à vous agripper à ce lep-hip-hop-tère : il faudra suivre votre instinct. Ne pas chercher à saisir, seulement ressentir. Transpercer le flou gaussien, remonter à la source de la fractale. Comprendre le Mutant.

note       Publiée le jeudi 27 mars 2014

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    commentaires

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Régularisé pour deux euros, quel pied

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Ouah j'avais jamais capté qu'il était là lui ! Bourbier massif et noir

    Note donnée au disque :       
    Reflection Envoyez un message privé àReflection

    Vous êtes en forme ! Merci pour la piqure de rappel, il faut que je le ressorte !

    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    7 ans, déjà...