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King Biscuit Time › Black Gold

cd • 10 titres • 39:55 min

  • 1C I AM 1503:15
  • 2Izzum04:17
  • 3Impossible Ride04:31
  • 4Kwangchow03:35
  • 5Lefteye04:29
  • 6All Over You04:56
  • 7The Way You Walk04:04
  • 8Paperhead04:08
  • 9Rising Son05:08
  • 10Metal Biscuit01:21

informations

Produit et enregistré par Stephen Mason à Metal Biscuit Studios.

line up

Steve Mason (chant, instruments)

Musiciens additionnels : Topcat (chant 1), Pete Rankin (basse, guitare électrique 8), Helena McGilp (chant 9)

chronique

Du Beta Band, groupe culte (et maudit) écossais de la fin du millénaire, laboratoire de pop expérimentale et psychédélique, le plus familier était la voix de Steve Mason, à la diction un peu monocorde, parfaite pour les ruminations mélancoliques du quatuor d'Edimbourg. Avant même la séparation du groupe en 2004, Mason avait sorti deux EP sous le nom de King Biscuit Time. Voici donc le moment de se lancer dans une redoutée carrière solo et de réactiver cet avatar pour la première sortie post-Beta Band (le premier album des Aliens, formation purement psyché où le "Lone Pigeon" et membre fondateur Gordon Anderson retrouvera ses anciens comparses, sortira l'année suivante). Forcément, avec l'empreinte vocale de Mason, par ailleurs à tous les postes, ce "Black Gold" sonne un peu comme du Beta Band light, c'était inévitable alors qu'il s'ancre directement dans la même lignée musicale, entre boucles répétitives, rythmiques de guitares acoustiques (comme sur les premiers EP) et touches électroniques à tendance cosmique. Et cette tessiture familière, en couches d'harmonies vocales qui fait flotter des paroles pleines de désabusement et de solitude dans un éther scintillant de surprises mélodiques. Mais on ne retrouve pas chez King Biscuit Time ce fourmillement d'idées et d'arrangements démultipliés, faute de personnel qui s'échangeait les instruments à qui mieux-mieux lors de sessions qu'on imaginait volontairement chaotiques, mais des morceaux plus simples s'inscrivant dans une veine comparable. Du coup, ça se compare et ça pèse parfois un peu léger, d'autant que règne une atmosphère de langueur dépressive qui n'augure pas du meilleur pour le moral de Steve Mason. Les chansons sont assez belles, rien à dire sur les mélodies ni les arrangements qui tendent à bercer la psyché jusqu'au bord d'une douce torpeur. Mais l'album traverse définitivement une sorte de ventre mou avant d'atteindre au seul morceau qui justifie à lui seul son écoute, le fabuleux "Paperhead", digne des meilleurs pièces du Beta Band. Comme éclairé en alternance par une lumière de phare synthétique, la voix de Mason débite son texte morose au refrain en leitmotiv hypnotique, alors que les claviers pleins de souffle délitent une mélancolie nocturne en arrière des harmonie vocales toujours plus envoutantes. Le tout trouvant son apex dans une courte irruption de riffs électriques (rarissimes sur l'album) avant de se noyer à nouveau sous les sombres nappes. A ce moment là, Mason retrouve l'inspiration totale de son ancienne formation, qu'il effleure aussi sur les étranges "Kwangchow" ou "Izzum" qui constituent de très honnêtes placebo pour les fans de Beta en manque. Autre instant de grâce en flottement, "Impossible Ride", qui s'écoule tel un spleen humide au son d'un mélodica bien tristos. C'est qu'il ne respire pas la joie ce "Black Gold", malgré une entrée en matière qui promettait plus d'excentricité, Mason mixant dans ce "C I AM 15" son amour pour les rythmiques électro et hip-hop avec son folk-néo-psyché, l'inattendu survenant à la moitié du morceau dans une intervention de la légende dancehall & jungle de Manchester Topcat, qui vient poser son flow ragga en une diatribe politique et moqueuse contre les deux sbires va-t-en-guerre du milieu de ces années 00, Bush Jr. & son petit caniche Blair. Mason trouve ainsi dans les sons de clubs plus d'inspiration et de dynamisme qu'en essayant de recréer en homme orchestre le Beta Band, et ce n'est sans doute pas un hasard si il conclu son album sur une courte mélopée strictement électro. C'est de là que viendra plus tard son salut. Car après ce King Biscuit Time en demi-teinte, Mason, sombrant dans la dépression, annonce qu'il arrête la musique une fois pour toute. La malédiction du Beta Band semble ne pas vouloir trouver de fin.

note       Publiée le dimanche 23 mars 2014

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