'Thanks so much for coming, I hope we don't disapoint'...C'est par ces mots que le chanteur ouvre ce live, le dernier en théorie des Murder City Devils. Tout au long du show, il se montrera communicatif, annonçant les morceaux, remerciant chaleureusement la foule, tirant de brefs bilans ('So this is it, it's the last time we ever gonna play'.). Etrange impression que de découvrir un groupe au travers de son testament, impression que je me suis toujours refusé à troubler en me limitant à ce témoignage live, moi qui d'ordinaire ne raffole pas forcément de l'exercice. Pour situer les choses, j'avais appréhendé le combo comme une forme de palliatif aux géniaux et regrettés Phantom Limbs. Comme eux, même si de manière moins magistrale, il mêle post punk, garage, punk, une larmounette de hardcore avec un doigté spécial pour la mélodie. Comme eux, même si de manière moins barrée, il nous croise des rythmiques folles, des guitares gonflées d'électricité et un orgue aux mélodies entêtantes qui fait la différence. Comme eux, ils ont un vocaliste charismatique. Certes, Spencer Moody n'est pas Lotto Ball mais son timbre écorché jamais hurlé dégage cette touche sur le fil du rasoir qui personnellement me touche tant chez les Murder City Devils. 'R.I.P' est un enchaînement de tueries dès le premier titre, l'excellent 'Bear away', qui ne se dément pas. Comme l'expliquent les musiciens, 'les enregistrements en public capturent le meilleur et le pire d'un groupe (...) tant de choses peuvent mal se passer au cours d'une soirée (...)' et c'est exactement ce que transmet cet album: la passion, les bruits de micro qui tombent, l'émotion et la fatigue, la communion avec le public, les chocs contre la batterie, etc. Dix-neuf morceaux, une heure de musique, cinq ans de carrière, quatre disques et une nuit pour résumer tout ça. Miam.