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Poison Idea › Feel The Darkness

cd • 13 titres • 39:23 min

  • 1Plastic Bomb
  • 2Deep Sleep
  • 3The Badge
  • 4Just To Get Away
  • 5Gone For Good
  • 6Death Of An Idiot Blues
  • 7Taken By Surprise
  • 8Alan's On Fire
  • 9Welcome To Krell
  • 10Nation Of Finks
  • 11Back Stab Gospel
  • 12Painkiller
  • 13Feel The Darkness

informations

line up

Jerry A. (chant), Mondo (guitare, basse, piano), Tom "Pig Champion" Roberts (guitare), Thee Slayer Hippy (batterie), Myrtle Tickner (basse)

chronique

Tu la sens ma ténèbre espèce de sale petit hippie grunge castré par la marijuana et les fanfreluches, hein, TU LA SENS MA TENEBRE ?! Sur Boyaux des Ténèbres, nous ne pouvions décidément pas éluder ce groupe hardcore culte qu'est Poison Idea, adulé par les bons métalleux comme par les médiocres (traduction : par Pantera comme par Machine Head). Comment décrire Feel The Darkness ? "Porter une crête et des cheveux longs en même temps" est la définition la plus juste que je pourrais vous donner, même si pas suffisante. Traduction : le chant de Jerry - effrontément punk et sociopathe - est la crête ; les riffs et les solos de Pig Champion (r.i.p.) - généreusement cuirés - sont les cheveux longs. On nous a tellement appuyé le côté punk de Poison Idea qu'on en oublie cette évidence : sur ce troisième ils sont tout autant métal, plus que les vieux guerriers Discharge dont ils sont les enfants en surcharge pondérale - et en même temps plus hXc qu'aucun autre groupe d'alors, à la lisière du crossover thrash, tant je bous intérieurement de les renommer Homicidal Tendencies. Déjà dix piges de galères derrière eux quand déboule ce Feel The Darkness... ça vous forge un caractère. "Plastic Bomb" - trompeuse comme en témoigne cette intro au piano de manoir qui irait mieux sur un vieux Paradise Lost - nous met pourtant sur la voix d'un album choral et bon enfant. Hélas, c'était sans compter sur la nature insoumise de Poison Idea, qui se libèrera pleinement dans la seconde moitié de l'album, débouchant sur de véritables punitions. Punitions découlant elles-mêmes d'un sentiment trop connu : la frustration sociale, le moteur de toute cette merde qui nous ruine lentement et qui en conduit actuellement certains à se shooter à coups de speechs d'Alain Soral. Comme Michael Douglas dans Falling Down, le gros Jerry a pas pu tenir longtemps dans sa bagnole... trop de pression, trop d'injures ravalées et d'humiliations... d'humiliations hiérarchiques ou du sexe opposé... ça devait péter. Fallait pas se moquer de l'homme qui gronde sous la graisse, de celui qu'on a trop longtemps brimé. Poison Idea exhale donc l'odeur du vécu, de la rue. Ses récits urbains de loose, de drogue et de mort ont cette odeur de vrai qui nous colle : quelque chose d'authentique et de positivement viril en 1990, comme un bon coup de pied au cul à l'heure du désabusé viral en provenance de Seattle et de tous ces insupportables junkies travestis et hilares qui finissent en posters dans les chambrées (sentence purement abusive j'en conviens... mais tellement agréable à taper tandis que je m'envoie un petit "Just To Getaway"). Feel The Darkness, c'est le disque HxC qui tape dans le summum qualitatif pour répondre à une humeur très particulière s'il en est : celle où on se sent pas assez intello pour les angles ciselés de Black Flag et du Rollins Band, trop métalleux pour accepter d'écouter The Offspring, pas assez pop pour Therapy? ni assez toxico pour le vomi pâteux du premier Eyehategod, trop bourrin pour encaisser la subtilité retorse de Fugazi (je ne fais même pas allusion au blase de Ian McKaye qui finira sur une paire de fesses écartées en guise de pochette d'un de leurs skeuds) ou pas assez hip-hop pour le mauvais goût de Bodycount, même si Poison Idea semble partager une aversion comparable pour la flicaille comme en témoigne "The Badge", paroles que feraient bien de potasser pas mal de petits branleurs du rap game avant de la ramener. Mais au final... ces considérations d'étiquettes ne pèsent pas bien lourd à côté de ce qui reste peut-être LE morceau-qui-tue de Poison Idea, le genre de titre qui font les groupes indispensables direct sans préavis : "Alan's On Fire". Si, avec cette expression la plus pure du sentiment qui doit étreindre un homme avant la déflagration de son attentat-suicide, tu ne ressens pas illico la sensation grisante de recevoir en pleine tronche l'éclat métallique de la frustration accumulée tout au long d'une vie de raté... c'est qu't'es déjà mort, ordure.

note       Publiée le samedi 22 février 2014

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Note moyenne        4 votes

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Si je me souviens bien, j'ai lu il y a quelques années que cet album avait été écrit juste après que la copine du chanteur se soit faite assassiner... Mais je n'arrive pas à retrouver l'info...

Rocky Turquoise Envoyez un message privé àRocky Turquoise

Megateuf

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Solvant Envoyez un message privé àSolvant

On ne menace pas Tiny Tim impudemment !

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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J'avais bien saisi cher coullègue, et je te le répète : couplet ultime du MC en question, une punition - mais référence nullement consciente de ma part.

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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"J'ai les neurones affectés et le cœur infecté, fatigué de lutter, de devoir supporter la fatalité et le poids d'une vie de raté"... OUep, c'est celle-là qui m'a fait soupçonner, en fait, ta phrase de conclu. Mais je crois que c'est moi qui ait été influencé (aussi ?) inconsciemment par la présence du flingue sur la pochette, ouep.

(La différence étant bien sur que chez les Enntéhem c'est le gars qui se fait sauter le caisson lui-même à la fin alors que les Poisonaïdy s'apprêtent plutôt à te, euh... Rendre ce service d'accord ou pas, ce qui fait une petite différence d'approche, c'est sûr).