Lustmord › Rising 06.06.06

Brian Williams, plaisantin dans l'âme, n'a pas pu refuser l'offre que lui a faite l'Église de Satan de jouer en ouverture d'une messe noire qui a eu lieu le 06 juin 2006... Heureusement, malgré le postulat de départ et le respect des codes orthodoxes de LaVey via les intitulés, rien de bien navrant ne viendra troubler l'heure et quelque de tension atmosphérique que propose ce disque live, enregistré directement depuis la console. Il s'agit plutôt d'un recyclage efficace de certains objets sonores chers à Lustmord ; depuis l'inévitable coup de cor dans le vide d'Heresy aux fréquences interstellaires de The Place Where the Black Stars Hang, on passe lestement d'une épreuve à l'autre dans un calme tout relatif, parfois interrompu par un son de cloche ou un martèlement soudain. On se promène à dos de Bête dans un vide qui se remplit parfois des chants de Metavoid, à moins qu'il ne pénètre dans le microcosme des souffles, comme dans 'Lust', expiré par la respiration de Jarboe. Les sonorités nouvelles lorgnent déjà dans le tout-digital, troquant la saleté des textures originales pour une profondeur infinie des résonances. Pour une première performance depuis 25 ans Lustmord s'en sort plutôt très bien – et l'avantage du CD, c'est que l'on n'a pas à souffrir du visionnage du rituel (qui est en ligne sur YouTube, si vous insistez).