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Rodolphe Burger › This Is A Velvet Underground Song That I'd Like To Sing

cd • 12 titres • 60:01 min

  • 1Intro01:04
  • 2Waiting for My Man07:21
  • 3Rock'n' Roll04:59
  • 4Sunday Morning04:11
  • 5All Tomorrow's Parties06:51
  • 6Stephanie Says03:16
  • 7Sweet Jane05:24
  • 8Venus in Furs06:06
  • 9The Gift08:28
  • 10After Hours02:26
  • 11Sister Ray04:03
  • 12Das Lied Vom Einsamen Madchen05:57 [reprise de Werner R. Heymann]

informations

Enregistré par Joël Theux au Studio Klein Liberau, Sainte-Marie-aux-Mines.

Tous les titres exceptés l'intro et le dernier sont des reprises du Velvet Undergroud. D'oh !

line up

Rodolphe Burger (chant, guitares), Geoffrey Burton (guitare), Julien Perraudeau (basse, claviers), Alberto Malo (batterie), Joan Guillon d'EZ3kiel (claviers, sampling), Black Sifichi (spoken word), Sarah Yu Zeebroeck (chant)

chronique

  • hommage électrifiant

Si il y en a un qui est crédible pour reprendre le Velvet, c'est bien Rodolphe Burger. Et même si il a toujours revendiqué son amour pour le groupe underground new-yorkais par excellence, la comparaison aura pesé un peu lourd sur sa propre formation. Faut dire que c'était tentant, avec son noyau formé autours de musiciens venus du free-jazz et des musiques improvisées (Phillipe Poirier) et d'un ex-prof de philo qui aura connu l'épiphanie en écoutant Ornette Coleman et James Blood Ulmer. De suite taxé de froid et cérébral, voir d'intello pour les critiques les plus cuistres, Kat Onoma se démarquait franchement de toutes les autres tentatives de rock français dont le modèle naissant à l'époque était Noir Désir, autant dire son absolu opposé. Depuis le début donc, le Velvet aura été la grande figure tutélaire de Burger et de son groupe, un peu à leur corps défendant, trouvant la référence à la fois écrasante et très réductrice même si ils se risquaient à reprendre régulièrement "Over You" sur scène. Aujourd'hui, n'ayant plus rien à prouver et riche d'un parcours polymorphe, Rodolphe revient à ses premières amours et ose l'exercice de l'hommage assumé à fond, d'abord sur scène puis recréé en studio, selon le même processus que son album précédent. "This is a Velvet Underground song that I'd like to sing." entend-on en exergue, un désir exprimé par Nico aussi bien que par Jeanne Balibar, sur un instrumental du même nom tiré de l'album Meteor Show. Et il y va. Le piano martelé, les guitares au jeu anguleux, bruitiste, dérapant, libre de se barrer en torpilles à tout moment. La voix chaude de Burger qui se love à la place du ton glacial de Lou Reed et qui confère à sa musique terrifiante un aspect plus accueillant, d'autant que défile une série de morceaux qui aujourd'hui ont nature de classiques, de mélodies qui nous ont accompagné depuis longtemps, dont on connait d'avance la rouerie et les sales détours dans les sombres impasses new-yorkaises. Du coup, la jubilation de Rodolphe et de son groupe à se glisser dans ces écrins du rock underground le plus influent de l'histoire devient vite communicative. Hommage oui, mais vivant. On n'est ni à la messe, ni au cirque, il s'agit de saisir l'esprit des morceaux et de les triturer avec une vivacité noisy qui lance des shoots d'adrénaline à chaque couplet et riff attendu avec fébrilité, même plus besoin du dealer au coin de la rue, ça coule tout seul dans les veines, c'est une énergie totalement virale. Quand Burger chante "My life was saved by rock'n roll", c'est aussi sincère que pour Lou Reed. Aucune esbroufe, si le son est aujourd'hui plus puissant, plus ample, c'est simplement parce que ces morceaux-là ont tous traversé le temps comme des flèches, en gagnant de l'inertie, et relancés au passage par de tels arbalétriers, ils transpercent sans peine leur cible. Peu importe l'accent parfois un peu hasardeux, le chanté-parlé de Burger s'attache aux mots de Lou Reed tout naturellement, avec un supplément de gravité bluesy dans le fond de la gorge. Cette tessiture profonde et propre à coller des frissons se prête particulièrement bien aux chansons les plus douces du Velvet comme "Sunday Morning" ou "Stephanie Says" (qui trouvera sa forme définitive sur "Berlin", avec un prénom différent). Elle fait aussi forte impression quand elle s'applique à donner un équivalent masculin à Nico sur "All Tomorrow's Parties", aux textures de guitares particulièrement évocatrices et fascinantes. Jouant globalement sur la fidélité aux originaux sans chercher à faire le finaud, il faut bien avouer que "The Gift", aussi bien narré soit-il par Black Sifichi, n'est pas la reprise la plus pertinente (l'original tient beaucoup sur ce mix guitare noisy dans une oreille, voix blasé de Cale dans l'autre, et sur le dénouement de l'histoire qui, une fois entendu, ne fait plus le même effet), alors que "Venus in Furs" transposé dans une version pour le coup assez différente passe à côté, perdant sa nervosité insidieuse. Burger délègue l'adorable "After Hours" à une voix féminine plus sensuelle que celle de Tucker, et c'est à nouveau Black Sifichi qui fait résonner les indécents "she's busy sucking on my ding-dong" sur un "Sister Ray" abrégé dans la durée seulement, Burger envoyant tous les décibels se cogner dans les murs dans une dernière giclée d'électricité libératrice. Pour en finir sur une touche beaucoup plus sensible, désignant aussi la direction de ses prochains travaux, c'est en Allemand qu'il entonne avec Sarah Yu Zeebroeck "Das Lied Vom Einsamen Madchen" qu'avait coutume d'interpréter Nico (originellement chantée par Hildegard Knef dans le film "Alraune"), sur des accords de guitare plus purement "burguien", une façon de s'éloigner délicatement du Velvet, de le saluer d'un peu plus loin. Comme quand la magnétique Allemande déclarait sur scène "This is a Velvet Underground song that I'd like to sing"…

note       Publiée le mercredi 12 février 2014

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    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    Beaucoup mais alors beaucoup aimé !

    Note donnée au disque :       
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    don't forget Candy

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Entre Caroline Says et Stephanie Says, c'est la même mélodie et le refrain est strictement identique. Seules les paroles des couplets ont été modifiées.

    Ca sert à quoi ? Ben a entendre Burger interpréter les chansons du Velvet tiens. Pour peu qu'on soit fan des deux, c'est du tout bon. C'est plus intéressant, jubilatoire et pertinant qu'un énième revivaliste psyché, garage ou blues-rock qui pond des titres "originaux" qui ne sont que des copies de copies de copies. Les chansons sont faites pour être chantées, les morceaux interprétés. C'est en ça aussi que c'est de la musique populaire finalement. Et quand c'est bien fait par quelq'un qui a à la fois une vraie légitimité et une nécessité de le faire, je vois pas le problème.

    london calling Envoyez un message privé àlondon calling

    Ouais, c'est un peu l'Ecole des fans le disque de reprises ... A quoi ça sert ? A mon avis à pas grand-chose, et c'est pas les extraits de celui-ci qui me feront changer d'avis ...

    Sinon, Lou Reed fait beaucoup parler les femmes dans ses titres de chansons ... Avant Caroline dans Berlin, il y a eu Lisa (sur le Live 69 au Max's Kansas et sur le Cd d'inédits "VU") et Stéphanie (sur "VU") ... Même s'il y a des similitudes, c'est pas les mêmes morceaux ...

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Pffiou, ben vraiment merci merci pour ces compliments ! J'en serais presque embarrassé, à la Japonaise… j'essaie de faire de mon mieux en tout cas.