Quel rapport entre la campagne anglaise, l'architecture, les chants grégoriens, l'Italie ? Une chapelle ? Une cathédrale ? Sonore alors car c'est d'un album de John Foxx dont je vais vous parler, le second en solo et fortement influencé par les éléments précités. La première surprise vient de la proximité musicale avec son ancien groupe, Ultravox. Alors qu'avec 'Metamatic' produit un an plus tôt, Foxx s'éloignait d'eux pour se concentrer sur l'expérimentation et l'utilisation des synthés, de l'électronique, le voilà qui fait appel à une formation complète pour le seconder. C'est donc tout un lot d'instruments plus conventionnels qui fait son apparition (guitare, basse, piano, batterie, percussions) sans pour autant rejeter synthés et boîtes à rythmes. Souvenons-nous avant de progresser plus en avant que la conception 'Metamatic' avait été fortement marquée par la lecture d'ouvrages tels que 'Crash' mêlant sexualité, machines, ferraille, avec pour résultat un disque intimiste et sec. Comme pour explorer l'envers du décor, Foxx se tourne vers la spiritualité et la nature d'où une impression plus organique à la première écoute. Rien n'est pourtant joué sur l'échiquier car notre Anglais examine ces éléments au travers d'un prisme moderne. Oui, 'The garden' est plus ample en termes de production et riche quant à ses orchestrations, plus épique aussi mais le goût de l'expérimentation n'a pas disparu comme en témoignent 'Pater Noster' dans lequel Foxx revisite des airs liturgiques avec chant au vocodeur, mélodies synthétiques et 'The garden' plus atmosphérique et contemplatif, évoquant l'espace mystique contenu sous les arches d'une cathédrale mais version futuriste. L'artiste semble tisser des ponts entre une spiritualité millénaire et un avenir marqué par la technologie. Une réussite totale en ce qui me concerne; cette conclusion est d'une beauté et d'une paix réellement positive. Pour en revenir au parallèle avec Ultravox, il n'a rien de surprenant puisque la seconde chanson, 'Systems of Romance' date de la collaboration de Foxx avec le groupe. Non finalisée à l'époque, elle est ici enfin achevée. On note également la présence du guitariste Robin Simon. Si 'The garden' peut sonner plus conventionnel que le révolutionnaire 'Metamatic', il n'en est pas moins excellent, avec des lignes d'une grande qualité et un chant que l'on sent empli de passion. La version entre mes mains étant la réédition de 2008, elle propose un second cd avec des versions alternatives mais aussi des pièces instrumentales apportant un certain éclairage sur les travaux purement ambient de l'Anglais. Le livret propose également ce que je subodore être une brochure réalisée par Foxx (photographe à ses heures perdues) nommé 'The Church' proposant des montages photographiques et des textes. De quoi se sentir comblé.