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Howe Gelb › Confluence

cd • 17 titres • 55:45 min

  • 13 Sisters04:08
  • 2Saint Conformity04:22
  • 3Pontiac Slipstream03:49
  • 4Sputter00:24
  • 5Blue Marble Girl04:05
  • 6Source00:20
  • 72 Rivers01:23
  • 8Available Space04:14
  • 9Pedal Steel and She'll04:19
  • 10Cold03:24
  • 11Can't Help Falling in Love02:58 [reprise d'Elvis Presley]
  • 12Hatch04:18
  • 13Shadow of Where a River Was02:13
  • 14Vex (Paris)03:39
  • 15Vex (Tucson)02:20
  • 16Hard on Things04:16
  • 17Slide Away05:27

informations

Enregistré à Tucson dans les studios Old & New Wavelab par Craig Shumacher et Howe, par Howe dans sa salle de bain et son salon, à Bristol par John Parish, à New York par Kevin Salem, mais aussi à Woodstock, à la radio WFMU dans le New Jersey et à Paris à pied en allant vers la Gare du Nord.

line up

Howe Gelb (chant, guitares acoustiques et électriques, radio, casio, walkman, piano, farfisa, slide guitar, harmonium)

Musiciens additionnels : Joey Burns (choeurs, guitare, basse), John Convertino (batterie, basse, shakers), Grandaddy ((sans doute Aaron Burtch & Jim Fairchild)), John Parish (un peu de tout), Kelly Burd (basse), Scott Yoder (basse), Rich Mercurio (batterie), Jason De Corse (guitare), Nick Luca (guitare), Jon Rauhouse (pedal steel guitar), Sofia Albertsen Gelb (choeurs), Winston Watson (batterie), Joe Peña (choeurs, guitare électrique), Saholy Diavolana & Laureline Prod'homme aka Candie Prune (chitchat & choeurs)

chronique

  • alt-country bricolée de guingois

La fin des années quatre-ving dix pour Howe Gelb, c'était la merde. Il perd son meilleur ami, presque son frangin, Rainer Ptacek, à la suite d'un cancer du cerveau. Terrassé, il a toutes les peines à enregistrer Chore of Enchantment, considéré par la suite comme un chef-d'oeuvre, alors que Giant Sand se déchire de l'intérieur, Burns et Convertino se consacrant de plus en plus à leur projet Calexico qui connait un succès inattendu. Bref, c'est pas la joie, ça sent la fin des haricots. Gelb avait toujours considéré ses albums solo comme des terrains d'expérimentations, d'essais où il le laissait aller encore plus que sur ceux de Giant Sand à sa propension à sauter d'une idée à une autre, à gribouiller des esquisses sans devoir les retravailler nécessairement. Alors qu'une morosité plombante plane au dessus du gourou du désert-rock de Tucson, Gelb prend la route, enregistre un peu partout, de sa salle de bain jusqu'à Bristol (chez un nouvel ami le producteur John Parish), rameute quelques potes ici et là, parfois assemblant des bandes prises sur le fait en différents lieux. De bric et de broc, se souciant comme de l'an quarante du rendu plein de grésillements, d'approximations et d'improvisations alcoolisées, Gelb se livre à nu, son souffle grave se mêlant à celui des micros plus ou moins bien réglés. Depuis quelques années son chant jadis énergique et volontier tempétueux s'est muté en une brise poussiéreuse qui vient siffler dans les oreilles, une voix qui commande l'attention par sa façon de baisser le ton. Economie de moyens comme sur les albums les plus foutraques de son groupe, beaucoup de sonorités acoustiques troublées par des ondulations électriques dissonantes, de guitare noisy et de claviers ivres. Des phrases tarabiscotées et des images mythique de l'Amérique qui se percutent au hasards des visions excentriques de Gelb, comme quand il jongle entre Bill et Marilyn Monroe, le bluegrass (de Bill) et le Grassy Knoll (d'où l'amant de Marilyn fut assassiné), il trace des portraits à coup de formules que lui seul peut imaginer "she went from small town looker to dressing like a myopic optimistic hooker", dans un mélange d'humour pince-sans-rire et d'acuité de représentation. Des images qu'on oublie pas pour peu qu'on arrive à les saisir un minimum. Comme toujours le principal reste dans l'humeur, l'atmosphère, et c'est peu dire que ce "Confluence" en regorge, déjà dans les quatre premiers morceaux, tous superbes, riches en angles morts et en détours mélodiques. Une ouverture sur le rapeux et grave "3 Sisters" aux parties assemblées à partir de plusieurs sessions, où la touche singulière de John Parish se fait entendre. Le très sombre "Saint Conformity", austère et plein d'écho, en simple guitare acoustique, succède à l'étrange et polyforme "Pontiac Slipstream" évoqué plus haut, qui trouve son accroche dans un refrain presque évident, au milieu d'une piste bien accidentée et caillouteuse. Sur "Blue Marble Girl", Gelb démontre qu'il peut signer des chansons directement accessibles et émouvantes, malgré tout son attirail de bidules lo-fi branchés autour de lui, une boucle toute pourrie et des bruits lancés d'un Walkman à ses pieds. Gelb bricole, expérimente, ne soigne rien, c'est l'instant présent qui compte, comme ce bout de country cramée chantée à la radio, "Pedal Steel And She'll", magnifiquement intime, directe, la bière posée sur le côté de la pedal steel de Jon Rauhouse. Une impression d'être assis sur le vieux canapé en face du manitou, dans une atmosphère en suspension, "Available Space" et ses nappes tremblotantes de Casio psychotropes. Parfois Gelb se lève et va frapper son piano, alors que les fantôme de Burns et Convertino apparaissent à ses côtés, parfois on le retrouve dans les toilettes à entonner un vieux tube d'Elvis, fantôme toujours. Parfois on entend des voix en français derrière une mélopée d'harmonium, prises sur le vif dans une autre ville, des filles (celles de Candie Prune, éphémère comète garage-pop) qui entre deux imitations du guignol de Francis Cabrel (véridique) reprennent les mots du manitou, les mêmes que lui chante dans sa salle de bain, à Tucson. Drôle de sensation de saisir Gelb à gauche à droite, il semble partout chez lui, et bien que privé plus qu'à raison de son groupe, ça ne l'empêchera pas de faire rougir les potards avec des potos. A Tucson il connaît tout le monde, ça jamme du blues-rock bien crasseux et ça se termine comme du vrai Giant Sand, en grosse formation à guitares flambées sur "Slide Away". Gelb n'est jamais vraiment seul et quand bien même, tout le monde est le bienvenu chez lui. Quelques bibines à partager et de l'alt-country de guingois, un petit sourire toujours au coin des lèvres, malgré la vie.

note       Publiée le mercredi 5 février 2014

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    Et du coup j'ai l'impression d'avoir été un peu dur sur la note, à vrai dire !

    necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

    Une note à 6 boules sans hésitation.

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