Lisa Hammer › Dakini

Étape numéro un: l'excitation. Lisa Hammer, LA Lisa, celle qui officiait comme vocaliste au sein des cultissimes Requiem in White, Order of the NC's et Mors Syphilitica, qui nous sort son disque solo. Des compositions personnelles ainsi que des interprétations de textes sacrés et profanes. Étape numéro deux: la perplexité. À moins d'être le dernier des butors ou d'avoir de la crotte dans les oreilles, l'auditeur ne pourra que reconnaître la beauté délicate et mystique du chant, jusque là, pas de souci. On note même une certaine diversité de climats nous conviant à voyager entre Orient et Occident avec la même grâce. D'où vient donc ma retenue et mon manque d'exclamations dithyrambiques ? Eh bien aussi magnifique que soit la voix, le parti pris d'épurer les arrangements pour en faire l'instrument principal ainsi que la longueur de certains titres dans le but de créer une forme de transe finissent par lasser. Je m'explique. Oui, plusieurs pièces sont à couper le souffle tant elles sont belles ('Eleison', 'In Taberna quando sumus', 'Be not afraid' ou encore 'Bardo') mais pour une raison qui m'échappe (si ce n'est peut-être que je suis bien le dernier des rustres), s'enfiler les dix-sept pistes de cet album s'avère une expérience fatigante. Ces démonstrations vocales, sans beaucoup de percussions ('Yaksha' s'avère une bouffée d'air bienvenue), débouche sur une impression non de tourner en rond mais de ne pas décoller. À moins d'écouter l'album comme une forme de liturgie ? Toujours est-il que j'ai généralement tendance à l'écouter par paquets de six ou sept morceaux avant de passer à autre chose afin de me gorger de beauté sans passer par l'indigestion. Ressenti personnel, d'autres y trouveront pleinement leur compte, mais tant qu'à donner mon opinion, ce disque est trop long et c'est dommage. Le plus est toujours l'ennemi du bien ; navré Lady Hammer...