La Peste › Sexe/Mort Vs. Rupture/Structure

Souvent, il arrive que mes amis demandent à se trémousser à qui mieux-mieux. Parfois même, c'est à l'extase dionysiaque qu'ils en appellent avec ardeur. L'heure est alors venue pour moi de tutoyer cette inénarrable épate totale dont ils se souviendront toute leur vie ; l'heure est venue pour moi de sortir le grand jeu : La fuckin' Peste. Et là, tout le monde déguste. La face A ? Dans ta face hilare. Un rire en boucle, libérateur bien sûr, même s'il file un peu la nausée, le saligaud. Un catalogue de pieds bien crades, à différentes vitesses, superposés ou déchiquetés. Des breaks là où t'en avais pas envie, des changements de vélocité comme pour mieux te larguer sur le bord du trottoir temporel. T'en perds toute notion de gravité, du coup. Ça se danse ce machin ? M'enfin non, et c'est pour cela que mes amis se régalent. Parce que, là, tout le monde gesticule, trébuche, s'éclate les dents sur le parquet ciré, joue au concours du plus balourd, glisse sur du vomi de petit four, laissé là par quelque altruiste en trop-plein d'amour. Parce que là, tout le monde se marre, et qu'à cette drôle de transe, il n'y aura ni laissé pour compte, ni billet retour. La face B ? Dans ta face livide. C'est un trou sans fin, une pluie de pilules multicolores, un vortex à la rotation impeccable. Au fond du trou, le béton où t'iras te viander comme un exocet neurasthénique: te voilà un putain d'expert en balistique pour quelques millisecondes, la classe, dude. Tu te sens pas bien, relax, fais une pause. T'as envie de chialer ? Champagne et dépression, le mélange fatal. Pas de vomi : on ne vomit qu’à plusieurs. Tiens, prends un beauf, donne-lui à goûter un rocher de l'ambassadeur et un praliné Patrick Roger: il ne fera pas la différence. Mes amis, évidemment épatants, si. Je peux compter sur leur bon goût, où je veux, quand je veux. C'est pour ça que, La Peste, ils en redemandent. Et toi, veux-tu être mon ami ?