Andi Sexgang m'intrigue; ses nombreuses références obliques à des personnages germaniques pas forcément connus du grand public ('Mauritia Meyer', 'Barbarossa'...) m'amènent toujours à m'interroger quant à sa manière de puiser son inspiration...Ou n'est-ce que moi qui cherche trop loin ? Arco-Valley...Une référence à la vallée du Tyroll ou au personnage de Anton Arco-Valley, une de ces figures historiques bourrée de contradiction: anti-sémite bien que de descendance juive lui-même, assassin du socialiste Kurt Eisner mais opposé à l'idée centralisatrice du parti nazi...Probablement toujours ce goût des situations ambiguës et complexes en termes de symbole. Bref, c'est plutôt du côté du glam que les influences musicales se font sentir, ce qui n'est pas étonnant vu le partenaire choisi pour l'aventure: Mick Ronson. Ce dernier s'investit dans la quasi intégralité de l'instrumentation, exception faite de la batterie, ce qui devrait ravir les fans de T.Rex car c'est bien sur ces terres-là qu'oeuvrent les deux compères. La voix nasillarde de Sexgang fonctionne à merveille dans ce registre et apporte une touche de décadence batcave discrète en complément, notamment sur les compositions plus axées sur le piano et l'univers cabaret. On citera obligatoirement la magistrale reprise de 'Les Amants d'un jour' de Edith Piaf (homme de goût que cet Andi), 'Belgique Blue' ou 'Christian Circus Joe'. Plusieurs chansons sont devenus des hits bien connus des amateurs comme '7 ways to kill a man' ou 'Assassin years'. Fort de son expérience et du talent de ses collaborateurs (ses ex-potes de Sex Gang Children Nigel Preston et Cam Campell), Andi démontre que cette musique, ce feeling, sont une seconde nature chez lui et pas juste un gimmick. De quoi damner le pion à pas mal de formations plus jeunes de l'époque.