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Boris › Attention Please

cd • 10 titres • 42:20 min

  • 1Attention Please
  • 2Hope
  • 3Party Boy
  • 4See You Next Week
  • 5Tokyo Wonder Land
  • 6You
  • 7Aileron
  • 8Les Paul Custom '86
  • 9Spoon
  • 10Hand In Hand

informations

Cet album contient des chansons autoproduites par le groupe, comme à son habitude. Plusieurs d’entre elles ont été retravaillées par un producteur J-Pop pour l’album « New Album », sorti à quelques semaines d’intervalle, et bénéficiant d’une production bien plus dense et « commerciale ». Du point de vue occidental, les deux albums ne sont pas particulièrement grand public, en tout cas pas plus que d’autres disques de Boris comme « Rainbow »…

line up

Takeshi (chant, basse & guitare), Wata (chant sur tous les titres, guitare, clavier), Atsuo (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : Michio Kurihara (guitare 1), Soichiro Nakamura (production), Eiji Hashizume (guitare acoustique 7), Shinobu Narita (effets sonores 6)

chronique

L’album de la discorde ? Pas vraiment. Boris, qui rappelons-le, doit son nom à une autre formation dont maltraiter les fans est un sport favori (Melvins), a déjà, en 2011, perdu l’attention d’une grande partie des doomsters, lassés par les myriades de sorties chères et à la substance parfois bien légère. Passons sur des qualificatifs qui se veulent accusateurs comme ‘electro-pop’ (lol) pour un album où les guitares sont bien présentes, juste précédées de boites à rythmes et d’une production dreampop. Attention Please est en fait un écrin pour la gestuelle élégante et pudique de la mystérieuse Wata, qui chante de son filet de voix anti-bimbo, anti-aguicheuse et anti-émotive sur tout l’album… Autant dire que pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas le groupe, ça a de quoi dérouter. Dès la chanson titre, on est immergé dans cette ambiance de hall d’aéroport, où une étrange jouvencelle apprêtée comme pour une soirée goth spéciale dentelle attend un éventuel prétendant. "Votre attention s’il vous plaît", réclame la voix de l’hôtesse dans les speakers de la zone d’embarquement. Et si l’album s’appelle comme ça, c’est pas pour rien : Attention Please, au mixage trop brumeux sur des enceintes, s’apprécie vraiment au casque et pas autrement, pour que ses basses enveloppent et non obscurcissent. Hope dévale les draps d’un shoegaze rugueux comme le Sonic Youth époque romantique (Goo), la mélancolie améthyste de Wata en prime, doublée d’un mellotron pluvieux. La palme du titre le plus catchy (et le seul à vraiment pouvoir être qualifié de Pop selon moi) revient bien sûr à Party Boy, lové autour du beat le plus basiquement binaire possible, à un point tel qu’il faut vraiment de la mauvaise foi pour ne pas sentir le frémissement du sourire en coin du trio, eux qui affectionnent tant les roulades de batteries d’Atsuo… Wata toujours impassible, s’autorise un refrain electro-pop (seul du disque), tandis que les Party Boys semblent hypnotisés par ses pas de danses, liquides, glacés et engourdis. Mais la belle est capricieuse et s’enferme soudain dans un mutisme au bois dormant très probablement inspiré par les disques de la muse ambient Ai Aso, femme de Michio Kurihara, avec laquelle Wata a d’ailleurs sorti un split. C’est donc le ventre mou du disque, seulement entrecoupé du sensuel et presque My Bloody Valentinien "Tokyo Wonder Land", avec cette boite à rythme hoquetante. On a le droit de trouver le reste un peu chiant (c’est de la musique de sieste, hein), jusqu’à ce que l’on retrouve la classe vocale et guitaristique de Wata sur Les Paul Custom ’86, dont la guitare fait encore et surtout "Sonic Youth ‘91", avec une énooorme dose de fréquences basses en plus, ce qui n’est pas pour déplaire. Encore un tube, sensuel et dédaigneux, qui débouche directement sur les vertiges de Spoon, qui continue de revisiter le rock 90’s le plus badass avec un voile de candeur imputrescible. Hand In Hand semble un endormissement à la belle étoile, retour à l’ambient sous une nuit tokyoïte zebrée par le lointain ronron des avions… Tout sauf un disque indulgent et bidon, Attention Please est un petit album délicat et à la démarche étudiée, 100 fois plus distingué et classe que tous les disques arty ou hipsters surfant sur le revival shoegaze.

note       Publiée le lundi 9 décembre 2013

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    Fryer Envoyez un message privé àFryer

    Je n'avais écouté que New Album à l'époque de leur sortie et j"avais été déçu. J'ai découvert ce disque récemment et j'ai été conquis. Highlights : Attention Please, Tokyo Wonder Land, Les Paul Custom '86 & Spoon.

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    yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
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    Ce n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux ! (cette remarque s'appliquant aussi bien à l'album en objet qu'au Kitkat au thé vert). A part ça, j'ai écouté les derniers, en effet.

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    kit-kat au thé vert, c'est passible de peine de mort en France !! quelqu'un à écouté les tous derniers Boris (Yog S. ?)

    Wendy Scabtree Envoyez un message privé àWendy Scabtree

    A écouter en prenant le métro à Tokyo et en dégustant des kit-kat au thé vert, ça fait son petit effet !

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    C'est vrai qu'il est particulièrement cotonneux et propice à une écoute au casque. Depuis les morceaux sur Rainbow, Altar et BXI, on savait que Wata pouvait assurer le chant éthéré aussi bien que les riffs gravitationnels, il était temps qu'ils s'y mettent sérieusement à la dream pop, d'autant que leur dernier essai Heavy sentait franchement la fatigue. Il m'évoque aussi les derniers albums de Blonde Redhead. A écouter au chaud sous la couette du futon en regardant les lumières noctambules de Tokyo.