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Frank Zappa › The dub room special

dvd • 11 titres • 64:28 min

  • 1A Token Of My Extreme (Vamp)
  • 2Stevie's Spanking
  • 3The Dog Breath Variations
  • 4Uncle Meat
  • 5Stink-Foot
  • 6Easy Meat
  • 7Montana
  • 8Inca Roads
  • 9Room Service
  • 10Cosmik Debris
  • 11Florentine Pogen

informations

Enregistré à KCET, Los Angeles, 27 Aout 1974 sauf Stevie's Spanking et E.Z. Meat, enregistré au Palladium, NYC, Halloween 1981.

DVD Supervisé et monté par Dweezil Zappa - Ingés-son : Bob Stone, Kerry McNabb - Notes de pochette par John Frusciante !

line up

Napoleon "Murphy" Brock (Flute, saxophone et chant), George Duke (claviers et chant), Tom Fowler (basse), Chester Thompson (batterie), Ruth Underwood (xylophone, percussions), Frank Zappa (guitare, voix, percussions)

chronique

T’en veux, du dvd indispensable, inévitable, idéal pour se prendre son bourre-pif mental et avoir envie d’acheter les 50 albums de la disco dans la foulée (tous chroniqués ici) ? C’est juste un concert filmé pour la télé, mais le spectacle donné par Zappa, déjà drôle et très attachant visuellement et théâtralement, est entrecoupé des incroyables animations de pâtes à modeler de Bruce Bickford, toutes plus dégueu et déjantées qu’un clip de Primus. Mais que les allergiques au bizarre (il y en a, même qui nous lisent, si si), ne s’inquiètent : ici on s’étonne toujours dans une allégresse qui n’appartient qu’à Zappa, à ses mélodies divines et lumineuses, tel ce Dog Breath/Uncle Meat placé en intro. Qu’il est doux de démarrer sur cette mélodie, ici dépouillée de ses tournures cartoonesques pour n’en garder que l’élégance, avant que la rigueur d’Uncle Meat ne se mêle aux images frappadingues de Bruce Bickford, dont j’aimerais avoir une interprétation, tant elles sont barrées. Room Service est un petit (quoique) sketch fort marrant entre Zappa et son charismatique nouveau musicien vedette : le génial Napoleon Murphy Brock. On est en plein dans les thèmes satiriques de 200 Motels, mais pourquoi diable avoir inséré ce sketch au début du dvd, au risque de faire fuir tous les non-anglophones ? Si dans le cadre d’un show télé (ce que devait être ce film à la base), le naturel et la maestria des Mothers est indéniable, il est clairement plus judicieux de commencer par regarder Florentine Pogen ou Inca Roads. Et c’est un peu le même problème avec Approximate, même si ici humour, musique savante et improvisation libre n’ont jamais été aussi bien mariés. Ce n’en est pas moins l’une des pièces les plus conceptuelles et difficiles d’accès du répertoire Zappaïen… Mais il faut reconnaître que voir Zappa torturer ses musiciens en leur faisant chanter, puis mimer cette partition ubuesque a quelque chose de jouissif (surtout la blague sur Blood Sweat & Tears). Autre interlude, plus immédiatement drôle : la fessée de Steve Vaï, chanté par une sorte de super-héros crooner bodybuildé tout droit sorti d’une série télé des années 80. Rappelons qu’il s’agit ici des tout débuts du guitariste virtuose-lourd, qui n’avait ici que 19 ans.‘Tengo Na Minchia Tanta’, encore une interlude-chanson, et voilà donc l’origine de cette féroce parodie de disco, en mode "tiens toi le pour dit, si c’est pourri, c’est Galbani", qui se retrouvera égarée sur la réédition CD d’Uncle Meat. Elle semble n’avoir été écrite que pour les besoins de ce mini-sketch, et chantée très faux par une espèce de Sicilien ressemblant à Super Mario. Stinkfoot est encore un blues déconstruit bien lent et poisseux, où la voix de Frank est trafiquée pour descendre encore plus bas dans les graves, avant l’habituel solo acrobatique. E.Z. Meat devient vite un prétexte à la débauche instrumentale d’un Zappa plus que jamais décidé à endosser le costume du virtuose que beaucoup lui voient. Flakes possède une intro coolos à la Miami Vice, mais le reste saoule vite. Montana, elle, n’a jamais autant brillé qu’ici, poussée par les yodels dadaïstes de Murphy Brock… Impossible à décrire, il n’y a rien qui ressemble à ça, même au sein du fantasque répertoire Zappaïen. Et que dire d’Inca Roads ; un des sommets de l’Œuvre, issu de ce régal d'album qu’est One Size Fits All, qui n’allait sortir qu’un an après. Le morceau est pourtant ici déjà maîtrisé sur le bout des doigts par un Murphy Brock sidérant à la flûte, et surtout un George Duke qui, tel un Frank Black vraiment black, médite sur la venue ou non des ovnis dans le désert de Nazca, où les Incas ont gravé leurs fameux dessins visibles du ciel. Le solo Zappaïen est une dernière fois illustré par un Bickford au sommet de son art, atteignant même des sommets de biscorgnerie et de folie, décuplés par le montage épileptique, qui cache toutefois habilement les quelques petits passages obscènes de la pâte à modeler (Bickford a toujours aimé modeler des bites, tout comme Christia Plaster Caster). Que dire si ce n’est que la musique flatte la partie la plus haute de notre cortex tandis que les images sont aux petits soins pour les plus basses pulsions de notre inconscient décrépi. Cosmik Debris, un blues funkadelique et tubesque issu de Apostrophe, est ici joué avec une emphase parfaite et illustré par un solo saxophone wah-wah (si si) démentiel… . Le concert se clôt sur Florentine Pogen, chanson extatique littéralement portée à bout de bras par Murphy Brock, qui vit ça avec encore plus d’intensité que si c’était son propre morceau. On ne dira jamais assez à quel point le Zappa de ces années-là devait tout à ses musiciens, investis jusqu’à la déraison dans ce grand cirque qui prend ici des allures de plus grand groupe du monde, au carrefour des musiques noires, blanches, jazz, rock, classiques, satiriques, désuètes et virtuoses. Notons qu’à deux reprises dans ce live, Murphy Brock joue un solo de fumigateur à abeilles, objet complètement incongru dans ce contexte. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

note       Publiée le dimanche 8 décembre 2013

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Rien à voir, mais entre Stink-foot et Stinkfist, moi je dis que Zappa aurait bien aimé la grivoiserie de l’humour Toolien.

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    trognz Envoyez un message privé àtrognz

    Merci Dariev de raviver une vieille flamme, en voilà donc un chouette objet qui manque à ma compulsive collection! Et sinon, les deux horreurs que je t'ai filé?? :-)

    Rendez-Moi Envoyez un message privé àRendez-Moi

    Citer Akhenaton pour une chronique de Zappa, la classe.