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Gustaf Allan Pettersson (1911-1980) › Concerto pour violon n°1 et quatuor à cordes

  • 1995 • CPO CPO 999 169-2 • 1 CD

cd • 7 titres • 60:11 min

  • Concerto n°1 pour violon et quatuor à cordes (1949) | 30:19
  • 1Moderato5:06
  • 2Lento10:25
  • 3Allegro moderato14:48
  • oeuvres de chambres
  • 4Quatre improvisations pour violon alto et violoncelle (1936)9:47
  • 5Fugue en mi majeur pour hautbois clarinette et basson (1948)14:07
  • 6Fantaisie pour alto (1936)2:37
  • 7Lamento pour piano (1945)2:29

informations

Enregistrés les 17 et 18 septembre 1993 (1-3), les 13 et 14 décembre 1993 (4,8), le 17 septembre 1994 (5) et le 19 décembre 1994 (7). Ingénieur : Claus seyfarth. Producteurs executifs : Günter Georgi, Lothar Hübner (5).

line up

Ulf Hoelscher (violon), Manderling Quartett, Albert Schweizer Quintett, Michael Scheitzbach Banfield (piano)

chronique

"Dans le milieu où j'ai passé mon enfance, j'ai absorbé la douleur des hommes: ils étaient pauvres, loqueteux et malades et, le pire, définitivement subjugués". Moi, on ne cesse de m'opprimer, mais je suis libre. Je ne dois rien à personne. Ce que je suis je l'ai forgé en luttant, sans cesse, sans faiblir. Ce poste d'altiste me dégoûte, même là on me contraint. À quoi ça sert d'être un surdoué si mes missions de soliste me prennent le temps que je souhaiterais consacrer à la composition ? À quoi sert cette bourse récompense, ce voyage à Paris pour étudier encore, si les troupes allemandes m'en chassent ? À 38 ans, à quoi me sert une telle science des instruments à cordes si c'est pour n'avoir eu le temps d'écrire que quelques pièces de chambre ? Je n'ai pas plié quand mon père me tabassait, je ne plierai pas face à ce simple chef d'orchestre... je veux avoir du temps, et je veux composer. "Enfant, je ne suis pas resté auprès d'un père compositeur, à me prélasser sous le piano... non, j'ai appris à transformer le fer chauffé à blanc avec le marteau de la forge. Mon père était forgeron ; il ne disait pas non à l'alcool, mais il le disait à Dieu. Ma mère était une bigote qui jouait et chantait avec ses quatre enfants". J'ai la mémoire du vacarme, des esclaves de la misère parmi lesquels j'ai erré toute ma jeunesse ; ce qui me vient dissone, dérange, agresse ; il faut que les archets arrachent la musique des cordes comme leur peau ; je ne trouve aucun réconfort dans la tonalité ni la musique plaisante. Tout, jusqu'ici, a été luttes et douleurs ; et plus je grimpe vers l'ivresse nauséeuse de l'accumulation atonale, plus je dérange ma partition d'obliques, de contre sens, d'aigus assassins et de quarts de ton toxiques, plus les instruments s'accélèrent autour de leurs lignes étrangères et divergentes... et plus je crois que le repos existe. On ne cesse de m'opprimer, oui : mais je suis libre ! Mon père m'a roué de coups ? Alors à 12 ans j'ai travaillé en cachette pour me payer mon premier violon ; et c'est en autodidacte secret que j'ai atteint l'excellence nécessaire pour entrer au conservatoire. Mon prof de violon était un sale con ? Alors je me suis mis à l'alto, et j'ai changé de cours. Mon chef d'orchestre ne peut pas m'encadrer ? Alors je me suis fait porter pâle, et j'en profite, enfin, pour composer. Si le repos existe, c'est au fond de l'abîme, et c'est là que je vais. Le soliste n'est jamais tranquille, ses lenteurs solitaires sont des agonies, lentes et malades. Ses conversations avec les quatre autres sont des engueulades, des rivières de mauvaises foi, de moqueries, de dénégations et de mépris. J'en ai donc fini avec ces petites pièces, ces lamentations courtes, ces aimables repentances ; voici mon "concerto pour violon et quatuor à cordes", en français dans le texte, et que je l'aie ou non voulu : il est déjà impénétrable. L'auditeur en mal de plaisirs n'aura qu'à se repaître jusqu'à l'excès de ma maîtrise acoustique, je n'ajouterai pas à la splendeur du son la délicatesse de notes élégantes, la dynamique heureuse de rythmes engageants. Je suis plein à craquer et il faut que ça sorte... des gouffres de silences tendus, inquiets et moribonds, des éclosions ralenties et funèbres, des discours incohérents et des poussées d'angoisses, des tergiversations incompréhensibles... j'aurais aimé atteindre le calme tonal, la douceur mélodique et y trouver le repos. "Une paix au-delà de toute raison : j'aspirais vers elle mais, atteinte, elle me paraissait informe et je ne pouvais la faire vivre. La douleur ne trouvait pas de repos, on ne pouvait la faire taire - elle était comme les hommes subjugués que j'avais connu autrefois."

note       Publiée le lundi 11 novembre 2013

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    Chris Envoyez un message privé àChris
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    Yeeeeeeeeeeehooooooooo !

    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

    Sympa, espérons que ça ne soit pas qu'un passage en coup de vent !

    Nicko Envoyez un message privé àNicko
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    Bordel de merde ! He's back!!!!! :D

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ouch ! Dix d'un coup ! Retour ou simple de-passage - salut Camarade Khan, en tout cas - y'en a qui font pas les choses en petit ! Je viens de m'atteler à la lecture de ces dix chapitres d'autobio apocryphe... Bravo, je dis ! Je vais je pense les continuer d'une traite. (Et je ne connais pas du tout ce compositeur mais sa musique me semble tomber parfaitement dans la saison qui vient - pas précoce mais pas douce, disent les remous et la couleur de la flotte quand on passe sur les ponts).