Paul Roland & Midnight Rags › The Werewolf of London

Hourra ! Maintenant que Paul Roland est de nouveau tout motivé et ressort des albums tous les deux ans, le voilà dans la foulée qui réédite enfin son album avec Midnight Rags datant de 1980 déjà. Pour les fans, beaucoup de ces chansons sont connues déjà puisque retravaillées en solo ou présentes sur l'excellente compilation 'House of dark shadows' mais n'en demeure pas moins un paquet d'inédits à se mettre sous le croc. A l'époque, notre Paulo tout jeunot est encore très influencé par la new wave et cela se sent dans les sonorités des claviers notamment ('Brain Police'). La musique du groupe ne dépareille pas dans le contexte de l'époque mais on sent pourtant un travail poussé, une identité thématique mais également musicale, à tel point que l'on se demande pourquoi le succès n'a pas été plus évident. Niveau paroles, notre Anglais est déjà obsédé par les excentriques et les bizarreries de l'ère victorienne, les films d'horreur en noir et blanc et nombre d'éléments qui caractériseront ses albums solo. Comme mentionné précédemment, plusieurs de ces pièces se retrouvent telles quelles ou presque sur 'House of dark shadows' ('Blades of Battenburg', 'The puppet master', 'Flying ace', le très bon 'Werewolves of London'...) mais 'The ghoul' sera par la suite rebaptisé 'Green glass violin' et sonnera plus abouti dans les arrangements, une impression d'inachevé se dégageant de ce premier jet; de même 'Mad Elaine' muera en 'Madelaine' en conservant ses belles orchestrations acoustiques. Quant aux 'inconnus', on retiendra un 'Sword and sorcery' électrique et frisant le gothic rock, 'The cars that ate New York' et 'Brain police' clairement influencés par Gary Numan. Pas radin pour un clou, Paulo nous rajoute quatre inédits: 'The old dark house' en droite ligne de son amour pour T.Rex mais version obscure, 'Angel', un rock poreux mal remis des années psychédéliques, 'Cavalier' dont les orchestrations annoncent les travaux à venir en compagnie du Hellfire Club notamment et un 'Jack Daniels' déjà offert en bonus dans la plus pure tradition glam. Question décisive et difficile, cette réédition est-elle purement destinée aux fans et leurs larmes nostalgiques ? Un peu mais pas uniquement. Un peu anachronique dans ses sonorités, ce disque satisfera les amateurs du Londres de la fin des 70's tiraillé entre les derniers hoquets glam, les débuts du punk et les premiers émois new wave, la touche gothique des thèmes en plus.