Merciful Nuns › Exosphere

Exit les contemplations intersidérales, les océans cosmiques et leurs marées stellaires, les Merciful Nuns sont de retour avec un album nettement plus rythmé et mordant que son prédécesseur. Le son lui-même est plus agressif, plus compact et moins dépouillé que de coutume. Toujours aussi classe cependant, n'ayant crainte mais il est indéniable que le jeu de batterie est moins sec, plus riche en cymbales, que le chant de Artaud louche plutôt du côté des Fields que des Sisters, que les guitares ont une attaque franche et électrique, comme si nos Allemands avaient souhaité se lâcher un peu au sein de structures old school. L'atmosphère générale reste soignée mais davantage organique. Très bien, voilà qui diversifie le propos au sein d'une thématique à priori immuable car l'étude du cosmos et la possibilité d'autres civilisations inspire encore et toujours le sieur Artaud décidément en forme derrière son micro et sa plume. Le trio ménage des plages plus méditatives permettant à l'auditeur de digérer les compositions plus saturées, c'est ainsi que des chansons comme 'Astral plane', plus lentes, plus cristallines en matière de guitare, remplissent cette fonction à merveille en rappelant les belles heures des Fields of the Nephilim aux fans éperdus de gothic rock. A priori donc, le syndrome de la page blanche, ce n'est pas pour demain; j'en veux pour témoins les 'Blackbody', 'Ultraviolet' ou 'Vimana machine' et ses climats orientaux. La formule est clairement bien rodée sans vrai temps mort (encore que le final 'The passing bell' soit trop long) et pour peu qu'on en goûte les ingrédients, les Merciful Nuns nous fournissent clairement de quoi nous rassasier.