Roxy Music › The thrill of it all

Surement le meilleur moyen de découvrir ce groupe fabuleux, ce florilège de clips et de titres live qui recoupe toute la carrière de Roxy Music de manière égale… L’intérêt est donc d’écouter à la fois des titres studios lors des playbacks (les scopitones et apparitions tv du groupe sont similaires à s’y méprendre : tout est dans les sapes et le maquillage), à la qualité sonore lustrée typique du son Roxy, ainsi que des lives à l’instrumentation toujours assez rock, même lors de la longue période disco du groupe, largement documentée puisque très connue en son temps. Aujourd’hui, il est clair qu’on se penche plus volontiers sur la première période glam, surtout celle avec Brian Eno, qui faisait ici ses tout débuts, en savant fou queer tournant des boutons tel Riff Raff retournant sur la planète Transsexual à toute berzingue dans son astronef. Ah, cette dégaine. Et je ne parle même pas de ce gros cabotin de Brian Ferry, sponsorisé par Colgate, qui se paie même une virée en France dans le clip de The Main Thing (82), avec Clémentine Célarié en guest-groupie ! Autre temps, autres mœurs… On matera quand même les clips de cette époque, dont Avalon et More Than This, très bon dans leur registre "atmosphère fellinienne/décadence feutrée", avec braseros et nœud pap à l’appui. Mais bon, pour ceux qui découvrent, le truc à voir en priorité reste ce monstre qu’est In Every Dream Home a Heartache, interprété par un Ferry au sommet de son jeu d’acteur. Fellinien aussi, mais Fellinien sordide, presque Kubrickien dans sa description clinique d’un homme schizoide du 21ème siècle qui – déperdition ultime – prend goût à sa propre déchéance. Après cette claque – Bowie essaiera de faire aussi bien jusqu’aux années 80 - des titres plus dansants s’imposent, comme ces terriblement glamrock Remake/Remodel, Do The Strand et surtout Virginia Plain, le tube-ovni. L’occasion de constater que cette bande de folles avait une garde-robe à faire pâlir les New York Dolls. Et aussi qu’efficacité et expérimentation font parfois bon ménage, et que quand ça marche, c’est quand même le top.