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O.C. › Word...Life

cd • 14 titres • 53:12 min

  • 1Creative Control
  • 2Word...Life
  • 3O-zone
  • 4Born 2 Live
  • 5Time's Up
  • 6Point O Viewz
  • 7Constables
  • 8Ga Head
  • 9No Main Topic
  • 10Let It Slide
  • 11Ma Dukes
  • 12Story
  • 13Outtro (Sabatoge)
  • 14Born 2 Live (Remix)

informations

1993-1994

line up

O.C. (MC), Buckwild (production)

Musiciens additionnels : Lord Finesse (production), Organized Konfusion (production), Prince Po (MC), DJ Ogee (production), Prestige (production), Pharoahe Monch (MC)

chronique

  • pure brooklyn shit

Je me souviens avoir lu dans je ne sais plus quel bouquin ou sur je sais plus quel blog, que si cet album était sorti avant Illmatic, O.C. aurait effacé Nas des encyclopédies. Il faut quand même pas exagérer... mais ces propos étaient pleinement mesurés et on ne peut plus justes. Bon ok, O.C. est un rappeur plus "classe moyenne" que Nasir du Queens, le panache est pas le même, mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas efficace loin de là, dans le genre MC "fin de l'âge d'or", entre les egotrips rakimiens à la "regarde comment je gratifie le Mic" et le style qui sera appelé à devenir prédominant côté Est : la "street credibility". O.C. est sans excès de confiance ni egotrip traumatisant un tueur appliqué, c'est le MC new yorkais typique, organique, franc-tireur, exhibant ses "skillz" lyriques comme d'autres portent le feutre ou l'écharpe. Word...Life jouit aussi (surtout) de ses instrus de matériaux nobles ; une production au summum de qualité organique pour ce qui se faisait à l'époque signée Buckwild, qui sera un des responsables un an plus tard du Lifestylez de Big L, dont Word...Life n'est le rien de moins que l'aîné, moins thug, moins hardcore, plus "carnet de voyage hebdomadaire du MC, limité au quartier". Mise à l'étrier logique vu que O.C. est un des darons du D.I.T.C. (Digging in the crates : "Ceux qui creusent dans les piles de vinyles", pour rappel), moins racaille sauvage que le Big L, plus du coté Lord Finesse de la force. O.C. se dit aussi "ossi", et si j'aimais les jeux de mots foireux - ce qui n'est pas le cas - je vous sortirais une excentricité gastronomicomélomane du genre "O.C. nous jette des rimes vertes, dures et en nombre copieux comme les petits pois d'Aucy", mais hélas pour la face de ma pose lyrique son flow tient plus de la châtaigne : chaud, un peu pâteux, rondouillard, pas exceptionnel pour deux sous mais putain de rassurant pendant les longs automnes urbains. Word...Life est nocturne et sans défaut du début à la fin, même si y a les moments ronronnants et les sorties de piste avec victimes collatérales et que les sorties de piste avec victimes collatérales sont moins nombreuses. Au début, intro smooth jazzy signée Organized Konfusion : on s'avachit dans le canapé corona en pogne, tout se pose tranquille comme la crème fouettée au somet de l'irish coffeee, net et sans bavures, un vrai plaisir d'amateur, un hip-hop east coast mid-90's des plus boisés et vernis au pinceau. Pis d'un coup sans prévenir, v'là-t-y-pas qu'un beat plus lourd qu'une pêche de Mike Tyson après trois jours de régime protéiné vient te cribler les tympans sans prévenir. "Time's Up", s'pèce de petit bouledogue abasourdi dans sa panière ! Hit imparable et tant pillé... La truffe humide, tu passes "Point Of Viewz" et là re-chboum : second coup de boule dans le cervelet (me dites pas comment on peut recevoir un coup de boule dedans sa tête, c'est aussi ça la magie du hip-hop, des phrases incohéloquentes qui te viennent comme des pets mentaux): "Constables". Et là je vais rien dire de descriptif pour te le décrire car j'ai pas envie sale lecteur invisible, je n'utiliserai donc que huit mots dans l'esprit de nos plus fines plumes académiques : POUTRELLE DE CHANTIER DANS TA COCHLÉE PTIT CON. Le reste ? Le reste est brun-ocre-gris comme sa pochette qui ne paie pas de mine mais sent l'authentique parfum des bas-fonds, le pont de Brooklyn vu du dessous... ça flatte le palais comme une bonne lampée de XO, avec comme seul îlot de douceur "Ma Dukes" et sa légère touche féminine, ah ça pour sûr à l'époque on savait diluer sa gnôle, sans confondre le sucre et l'édulcorant - et enchaîner sur un "Story" où le style sinueux et envoûtant opéré par DJ Ogee rappelle celui des Beatminerz (qui seront recrutés sur le suivant, comme quoi y a une logique). Un album SOLIDE et encore trop méconnu de ce côté-ci de l'Atlantique, avec des beats d'ébéniste, des samples de joailliers... merde, il va falloir que je recycle mon vocabulaire... mais c't'album c'est tellement l'évidence, la bien portance et la qualité certifiée cousue main des vieux artisans new-yorkais, y a rien à rajouter de plus, spread the word comme ils disent. Classic.

note       Publiée le lundi 12 août 2013

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Réécoute enchainée des deux premiers. Comme il y a 15 ans j'aime beaucoup Jewelz mais clairement pas autant que celui-là qui est un de mes albums rap préférés. Là dedans y'a ce côté hardcore new-yorkais ET une grande "" musicalité "", bref une matrice parmi d'autres de ce son brut et organique des 90's qui puisait dans le jazz et la soul et distillait une atmosphère bien particulière. "No Main Topic" m'a toujours gonflé mais globalement c'est du grand art avec quelques moments vraiment vibrants.

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
    avatar

    Time's up m'avait bien marqué mais j'ai fait une petite overdose de Buckwild à une époque. Il faut que je réécoute ce Word...Life avec des oreilles un peu plus fressssh.

    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    One Love "aussi faible", mon cœur saigne...

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    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Illmatic possède des merveilles mais j'ai toujours été perplexe qu'on en fasse le chef d'oeuvre du hip hop. Les chef d’œuvres n'ont pas de titres aussi faibles que "One Love".

    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    dimegoat: blaspheme.

    sinon oui une perle

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