Les Enfants avaient-ils l'ambition de concurrencer U2 ? Ou n'était-ce qu'un coïncidence , les deux formations étant originaires de Dublin ? Questions à la con. Toujours est-il que nos 'Bambins', à défaut d'avoir marqué l'histoire du rock nous ont laissé un album ('Touché', savourez le titre) mais surtout ce bon single les inscrivant dans cette délicieuse catégorie que l'on qualifiait de rock héroïque dans laquelle excellaient les formations du Royaume-Uni ou d'Irlande, U2 et Big Country en tête. 'Slipaway', c'est le genre de morceau qui te porte à croire que tout est possible, qui te donne envie de te lever de ton divan quand tu n'en as pas envie, qui te fait arriver au boulot avec la patate. Le secret réside dans le refrain épique à souhait et surtout dans le chant de Derek Herbert, passionné avec juste ce qu'il faut de gravité pour porter ce sentiment flamboyant. Hélas, comme en témoignent les deux chansons de face B, Les Enfants font partie de ces groupes qui n'ont eu du génie que sur un morceau. Si 'Slipaway' est excellent, les autres morceaux ne sont pas du même tonneau, pas foncièrement mauvais mais très lambda, un peu dans le genre de Simple Minds à leur mauvaise époque et même le timbre de Derek, seul élément torturé, ne suffira pas. Tournées intensives mais le succès ne se concrétisera pas et le split suivra. Reste ce 'one shot' à déguster pour se remémorer cette tradition de rock héroïque morte avec les 80's...Triste symbole.