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Depeche Mode › Delta Machine

cd • 13 titres • 57:56 min

  • 1Welcome To My World
  • 2Angel
  • 3Heaven
  • 4Secret To The End
  • 5My Little Universe
  • 6Slow
  • 7Broken
  • 8The Child Inside
  • 9Soft Touch / Raw Nerve
  • 10Should Be Higher
  • 11Alone
  • 12Soothe My Soul
  • 13Goodbye

informations

Sound Design (Santa Barbara, CA) / Jungle City Studio (N.Y.C.) mars-octobre 2012.

line up

Andrew Fletcher (Andy Fletcher) (claviers, synthétiseur), Dave Gahan (chant, biniou), Martin Gore (claviers, piano, synthétiseur, choeurs, basse, guitare, theremin)

chronique

Même si je voulais y croire, j'ai accueilli l'objet Delta Machine avec une certaine circonspection, je dois l'admettre. Le single-pilote "Heaven" pour commencer : laid-back à la Exciter, et gospel à la façon Songs of Faith & Devotion, ni honteux ni mémorable, n'était pas de meilleur augure. La pochette et le titre parfaitement indignes, ensuite, qui ne pouvaient résolument recueillir un album renversant, mais laissaient voir un groupe de pop de plus de trente ans, ce qui n'est pas exactement rien, qui n'en a définitivement plus rien à cirer de l'emballage. Qui n'en a plus besoin depuis Violator, au moins. La découverte du livret n'a pas non plus été des plus engageantes, pour finir : Corbjin aux photos, noir et blanc obligé, Dave Gahan un peu empâté et l'œil las, Martin Gore coiffé d'un bonnet en fourrure de sconse avec son sourire de débile satisfait, et Andy Fletcher qui... bah qui tire la gueule, quoi. À l'écoute, merci Jésus merci Marie, mes doutes et mes questionnements dignes d'un journaliste people se sont dissipés comme épines dans les flammes. Delta Machine jouit d'un équilibre, d'un feng shui remarquable, osons, et je ne sais pas si on doit ça au retour de Flood ou à une alchimie retrouvée (un peu forcée ?), donc c'est à Martin et son stock de bécanes que j'envoie mes fleurs : il reprend les effets utilisés par les dernières générations (minimal tech, witchhouse, whatever), et il les fait siens, ingérés-incorporés-appropriés, comme ses lectures UG type Neubauten dans les jeunes années. La classe, tout simplement. Jusqu'à subtiliser crânement les gimmicks polaires de Covenant ("Soothe My Soul"). Il reprend même une gamme d'effets de synthétiseurs déprimants typiques qui nous avaient manqué, et un chouia de cordes blues-rock toujours, évidemment ("Slow", "Goodbye") - on changera pas les petites lubies américaines de nos anglais - mais la saveur qui prédomine ici est bien celle du club. Un club de haute sélection dont les darons de la synth-pop font leur quartier maître le temps d'une savoureuse soirée, mi-costard des grands jours tragiques, mi-plénitude soul peinarde. Bien sûr il y a encore un peu ce feeling riquiqui et gadget qu'il y avait sur Sounds ici, sublimé toutefois ("Soft Touch / Raw Nerve", et ses airs de regard un peu amusé dans le rétro). Dave évolue dans les eaux troubles de sa cinquantaine, les cicatrices de ses années de downward spiral paranoïaque réapparaissent, il essaie de balayer large. Sûr de lui, languissant, et puis menaçant... encore capable d'étendre des refrains définitifs, mais surtout un peu amusé de lui-même. C'est peut-être le crooner de "It's No Good" que j'ai eu en vision sur cet album de vieux beau, un type qui pourra essayer de jouer les beaufs tant qu'il voudra on y croira pas, trop d'élégance trop de romantisme en ébène laqué, surtout vu la tessiture - la quoi ? - la texture, le timbre, eh oh, la voix ! Gahan, quoi. Depeche Mode est bien de retour a ce son profond, dense, à son spleen et à son sens du drame sans pareils. Et c'est une réjouissance. Certes, quelques morceaux sans consistance ("The Child Inside" restera pas parmi les plus fameuses berceuses de Martin, par exemple) viennent un peu plomber mon enthousiasme, mais je préférerais m'attarder sur les grands moments : "Welcome To My World", "Angel", "Secret To The End", "Alone", "Soothe My Soul". Depeche Mode, ça n'a jamais été qu'une affaire d'aura. Et cette aura est un voile omniprésent et crânement porté sur Delta Machine, là où elle n'était que le mouchoir planqué dans la veste, sur le précédent (sur lequel j'admets aujourd'hui avoir eu la dent dure, à défaut d'autre chose). Pour sûr, nous avons là affaire à un 'grower', ce terme un peu laid pour ces disques qui se ressortent rarement mais de plus en plus fébrilement. L'heure n'est pas à l'engouement aveugle, donc, mais bien au plaisir douillet de retrouver de vieilles connaissances, dont le coup de fatigue est déjà tout pardonné. À la vôtre, messieurs.

note       Publiée le jeudi 27 juin 2013

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Allez, obligé de le rebouler d'une.

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allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Excellente celle là !

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Bon, tant pis.

Message édité le 14-04-2023 à 18:43 par nicola

allobroge Envoyez un message privé àallobroge

J’opte pour le tempi sans ”s”, merci maître Cappegoulot ( et moi qui voulais faire chicos, gasp :) !

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Up tempi ou up tempos, il faut choisir.

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