Futur Ultra de Delkom devrait être culte passée l'ère electroclash, mais ce genre d'albums "bis", d'exploitation, sont aussi très bien comme ils sont, planqués dans nos archives comme des vieux hors-série newlook ou des VHS de JF Cherche Appartement dans un vide-grenier de 200m². Quelques phrases en anglais alignées tels des slogans avec un fort accent germanique par une Saba Komossa aussi sensuelle qu'un écran minitel, linéaires comme des répliques de Brigitte Lahaie pendant une interminable levrette contre le mur blanc et froid d'une salle d'exposition d'art abstrait. Des rythmiques et motifs synthétiques coincés en 1990 donc entre deux époques (l'ère EBM mourante et la golden era de la vague house, soit pile avant les outrages de l'eurodance). Toujours fonctionnels et suffisants pour assurer une ambiance de club souterrain moite et froide. Transcendant parfois ce simple statut pour atteindre des fréquences plus troubles que celles des stroboscopes ("Sato Agrepo", "Tanzen Ist Schön", "Join The Delkom User Club", qui garantiront une hypnotrique convenable aux amateurs de Liaisons Dangereuses). Un Gabi Delgado-Lopez aux apparitions plus qu'économes, parfait dans son rôle de maquereau distant mais contrôlant froidement la machine. Il n'en faut pas plus pour puer la proto-dance underground de l'Est, et émoustiller les sens du goth en quête de dancefloor un tant soit peu exigeant. Mais il ne faut pas en réclamer plus.