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Curve › Pubic Fruit

cd • 13 titres • 58:53 min

  • 1Ten Little Girls04:27
  • 2I Speak Your Every Word03:55
  • 3Blindfold04:32
  • 4No Escape From Heaven04:21
  • 5Coast is Clear04:01
  • 6The Colour Hurts04:35
  • 7Frozen03:59
  • 8Zoo03:51
  • 9Clipped04:14
  • 10Die Like A Dog04:41
  • 11Galaxy03:57
  • 12Cherry05:50
  • 13Faît Accompli (Extended Extended Extended)06:24

informations

Enregistré à Todal et à Eastcote Studio. Les trois EP (1 à 12) produits par Curve et Steve Osborne, mixés par Alan Moulder. 13 produit par Curve et Flood, mixé par Alan Moulder.

Design : Flat Earth.

line up

Toni Halliday (chant), Dean Garcia (guitare, basse, claviers, programmations)

Musiciens additionnels : JC-001 (rap 1)

chronique

  • pourvoyeur d'orgasmes

Il y a deux sortes de groupes de rock. Ceux qui se cherchent, qui tâtonnent avant de trouver leur son, qui débutent avec quelques essais à moitié convaincants et qui finissent par sortir enfin un album qui sera considéré comme leur apogée, stylistiquement parlant, avec les grands morceaux espérés. Et puis il y a Curve. Un groupe qui ne cherche pas, parce qu'il a déjà trouvé. La compilation de ces trois premiers EP, sortis en l'espace de huit mois en 1991 le prouve, très clairement, Curve avait déjà tout mis sur la table, il n'y avait plus qu'à l'auditoire d'être sidéré. Autant dire que cette compilation ne va pas franchement aider à résoudre le mystère Curve, c'est à dire pourquoi sont-ils encore à ce jour un groupe culte toujours absents du canon officiel des sommets de ces années quatre-vingt dix naissantes. Alors bien sûr, rien ne ressemblant plus à un morceau de Curve qu'à un autre morceau de Curve, l'enquillage en série des trois EP peut donner à première écoute inattentive un effet de similarité, même si le troisième mini-album est le plus contrasté du lot (et peut-être un petit chouia en-dessous des autres, pour sodomiser les diptères). Mais c'est que Curve se mérite un peu, si leur son est prêt à faire saigner les blasters, c'est aussi un délice auditif dont on ne goûte vraiment les subtilités et la multiplicité de tons qu'avec un casque sur les oreilles. Sous la cacophonie sonique, les mélodies pop; sous les textures abrasives en boucle et les riffs cinglants, une rythmique rompue au dancefloor pas si loin de beat hip-hop assez martiaux pour sonner aussi indus sur les bords. Et une voix, celle de Toni Halliday, qui non sans évoquer les plus belles sirènes arty du label 4AD, dégage une sensualité à faire fondre direct les glaçons du cocktail. Curve, c'est du Bloody Mary, l'attaque de la vodka, la douceur du jus de tomate, la froideur de petits icebergs flottant en surface et une bonne dose de tabasco pour relever le tout. Les vrilles en boucle et masses de nuages orageux sortis des guitares de Dean Garcia peuvent s'aligner avec n'importe lesquels des meilleurs groupes de shoegazing de l'époque, les lignes de basses élastiques et rampantes confèrent aux morceaux un groove hypnotique et glacé, d'autant plus frappé par des touches électroniques très sombres, à la limite du caveau cold-wave ou gothique. Alors il est où le problème ? Justement dans cet assemblage de styles à priori irréconciliables, trop pop et charismatiques pour les mornes shoegazers dépressifs, trop agressif et noisy pour les adeptes des dancefloor, trop de beats groovy pour les corbeaux ? Triste infortune d'être arrivés cinq ans trop tôt surtout. Arrivés avant la bataille, ces EP ressemblent pourtant bien à un alignement de tueries. Dès les premiers secondes de Ten Little Girls, c'est sabrage de champagne, open bar de tourneries qui ne respirent pas le potentiel, c'est déjà là, dans les coupes, ça pétille du grand cru et ça provoque une ivresse immédiate mais durable, d'autant que si accroches pop il y a, la formule de Curve consiste à laisser durer le plaisir, décantation sur la longueur, on laisse perdurer l'orgasme au-delà des trois minutes fatidiques. Mises bout à bout jusqu'au plus tarabiscoté "No Escape From Heaven", l'effet est garanti par la maison. Le deuxième EP propose après un premier morceau à l'avenant des ambiances plus downtempo, au point que quelques années plus tard on aurait presque pu parler pour "The Colour Hurts" ou "Zoo" de shoegazing à relents trip-hop, histoire de faire mode. Sauf qu'en 1991, Curve est dans le ton trop tôt, et si il sonne aujourd'hui aussi familier, c'est tout à son honneur de perdant, celui d'avoir été pillé sans vergogne. Un dernier pour la route, The Cherry EP qui démarre peut-être de façon moins éclatante, mais que le menaçant et abrasif "Die Like A Dog" rend indispensable, avant une dernière gorgée plus éthérée qui explose en bouche en tempête électrique. Et une cerise de plus sur la gâteau, un mix bien étiré de Faît Accompli, peut-être le morceau le plus sexuel du Doppelgänger à venir. A ce jour, Curve n'a toujours pas été réhabilité comme un des grands groupes de son époque. Au boulot les oreilles.

note       Publiée le lundi 3 juin 2013

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    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    A préciser que Clipped est en vérité un bonus et ne fait pas partie de l'édition originale de Doppelgänger.

    Sinon cette compilation est mon disque préféré de Curve. Je me vois mal retirer un seul morceau tant tout ce qui est dessus est parfait.

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    TribalCrow Envoyez un message privé àTribalCrow

    Sur cette compilation de ses 3 premiers EP, le duo a déjà trouvé son style. On n'a pas tout a fait l’incandescence du double maléfique à venir mais déjà un feu sacré avec ses crépitements, ses jets de flamme et ses charbons encore chaud, on approche de la canicule plusieurs fois. Et on n'oublie pas les quelques épices exotiques (le chant rapé sur "Ten Little Girls", une certaine utilisation d’électronique et de samples qui seront manipulés de façon un peu différente, voir d’un autre point de vue par la suite). The Blindfold EP garde un petit peu de timidité touchante des débuts, The Frozen Ep sera sa suite logique, mieux produite et avec un groupe plus sûr. Quand au Cherry EP, plutôt que de transition on peut dire que c’est une indication vers la voie que suivra le groupe ("Clipped" que l'on retrouve sur Doppelgänger, "Cherry" sonne déjà comme les ambiances de l'album Cuckoo).

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    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Bordel, il y a t-il un seul morceau qui ne soit pas génial sur cette compil ?

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    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Ah si seulement...

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    cyprine Envoyez un message privé àcyprine

    On dirait du Madonna ! Pas sa meilleure période en plus !

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