Même sans jeter le moindre coup d'oeil aux titres, les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsque l'on écoute 'Winter ruins' sont: brume, froid, nature, automne, tristesse mais également paix, calme...Typique du dark folk, me direz-vous. Effectivement Arduinna (du nom d'une divinité celte de la nature) s'inscrit pleinement dans cette démarche en proposant une musique instrumentale au croisement du dark ambient et des influences neofolks où se mêlent guitare sèche, nappes grises et pesantes, notes de piano glacées, quelques percussions sourdes et un sentiment de beauté dangereuse. Cette nature-là est sauvage et ne s'apprivoise pas, elle se mérite comme le rappellent quelques pièces plutôt rituelles ('Dream') avant de pouvoir s'abandonner quelques instants dans la plénitude et le sérénité ('The last winter'). Les amateurs du genre seront servis vu le pouvoir évocateur de la musique; si vous avez goûté aux premiers essais de Apoptose, Desiderii Marginis, vous apprécierez probablement ce disque sincère plutôt bien ficelé dans ses ambiances. Le problème est que cette démarche n'a rien de neuf et que les projets officiant dans un registre semblable sont légions actuellement. Dans cette foison, beaucoup d'ivraie reste à trier et si l'on classera sans hésitation Arduinna du côté du bon grain, le manque d'originalité et d'un certain relief (pas de faiblesse mais pas de moments forts non plus, exception faite de l'excellent 'Eryri') dans les compositions pourrait nuire au projet, d'autant que l'album me semble un brin trop long dans son ensemble et qu'avec sept ou huit morceaux uniquement son efficacité s'en serait trouvée renforcée. Pas une raison suffisante pour ne pas se plonger dans cet univers envoûtant et mystique. 3,5/6