Vous êtes ici › Les groupes / artistesSDidier Super › Ben quoi ?

Didier Super › Ben quoi ?

  • 2008 • V2 530 736-9 • 1 CD

cd • 22 titres • 52:27 min

  • 1Comme un enfant au Brésil02:53
  • 2A bas les gens qui bossent03:08
  • 3Introduction01:04
  • 4Petit anarchiste02:20
  • 5Trique trouille03:08
  • 6Putain d'chinois00:32
  • 7Je veux être une star (3e tentative)02:21
  • 8Rebecca Duhamel02:54
  • 9Vois sur ton chemin01:24
  • 10Le nouveau président01:42
  • 11Bonne blague01:59
  • 12Chanson qui va avec la bonne blague04:05
  • 13J'ai pas trouvé de titre à celle-là03:04
  • 14Chanson contre la musique00:29
  • 15Jingle préventif00:37
  • 16La cabrette00:14
  • 17Petite chanson dunkerquoise00:26
  • 18Une toute fin de soirée dans un théâtre de merde07:22
  • 19Plage où y a rien (à part la fin)03:40
  • 20On va tous crever (live)02:49
  • 21Pourquoi "comme au Brésil"?03:26
  • 22A bas les gens qui bossent (version repas de communion)02:39

informations

Enregistré en partie au Théatre le Temple et au Bataclan

Dixit Didier Super : "Ils n'arrivent plus à le vendre donc sers toi (j'pense qu'ils diront rien) : " http://didiersuper.com/site/ben-quoi-sers-toi/

line up

Didier Super (chant, guitare, basse, sifflet), Olivier Courtin (basse), David Baclet (batterie), Jérôme Jolicart (flûte à bec), Simon Tylsky (guitare), Phillipe Iebaro (basse, basse synthé, programmation), Pete Sputnik (batterie), Pascal Morel (clavier, programmations, solo d'aspirateur), Christophe Nègre (flûte, sax flute, saxophone, bombarde), Vincent Aubert (trombone), Marjorie Delle Case aka MA (choeurs)

chronique

  • groslandcore

Blague à part, Didier a bossé. Et je ferais bien de faire pareil, ça va deux minutes les chros avec des blagues toutes pourries tout ça pour faire raccord avec la vieille tradition du poisson, qui sent un peu la marée elle aussi depuis le temps. Ce sera donc une chronique très chiante. Car la comédie est une chose trop sérieuse pour la laisser aux bouffons. Olivier Haudegond vient du spectacle de rue, autant dire que le format album, il n'en a rien à taper. Juste une façon comme une autre de faire venir du public à ses représentations, alors quand Universal rachète V2, il se retrouve dans The Major avec trois albums à pondre. Pas chié, il leur refilera une resucée de son premier album en version "pour les vieux" et une série de reprises punk à chien de grosse varièt' franchouillarde datant de l'époque de Zeu Discomobile, son premier spectacle musical. Deux albums de gros branleur en somme, histoire de se libérer de son contrat avec Universal dont il utilise les murs comme pissotière (authentique). Reste ce troisième opus, un peu plus travaillé, fouillis où se percutent chansons en studio et bouts d'extraits de spectacles, parfois au sein du même morceau. De son propre aveux, Didier Super ne colle que ses plus mauvaises chansons sur ses galettes, réservant les meilleures pour ses prestations en live. Ce n'est pas qu'une provocation de plus, pour l'avoir vu en chair (surtout au niveau du bide) et en os, avec sa guitare pourrie et son intermittent du spectacle feignasse derrière la console, Didier Super ne donne pas dans le déroulage de "tubes" en chaîne, la grande majorité de ce qu'il fait entendre sur scène n'est en effet pas enregistré ici, ni ailleurs. D'ailleurs le côté prod un chouia chiadée ne rend pas le meilleurs du bonhomme, qui n'est jamais aussi à l'aise que pataugeant dans son auge de chanson-punk approximative concoctée au petits oignons moisis servie sur un plateau moche. Donc autant dire que les bidules kitschouilles débilos genre "Trique Trouille" avec allitérations neuneus et "Rebecca Duhamel" où le plus drôle reste le titre-patronyme ne sont pas du plus grand cru de vinaigre. Au mieux le reggae-pop de "À bas les gens qui bossent" se placera comme honorable successeur du "Sois feignant" de Coluche. Dans le genre Super bien produit, la power-ballade ignoble avec saxo dégoulinant et chœur de connasse (genre "Great Gig In the Sky", en moins dégueux quand même) "Chanson qui va avec la bonne blague" est quand même assez fendarde, misogyne et bas du front à souhait. Même registre, mais nettement plus drôle encore, le haïku infâme "Petite chanson dunkerquoise" fera hurler toute Chienne de Garde aux indignations mal placées (pléonasme). Car est-il besoin de le préciser, on ne rit jamais *avec* Didier Super, enfin jamais complètement, le personnage glissant toujours sur plusieurs degrés de lecture. Globalement c'est un odieux beauf qui trouve sa nature profonde dans le subconscient d'une France pas jolie jolie, pas si éloignée finalement de l'OSS 117 de Jean Dujardin, misogyne, raciste, rétrograde et parfaitement inconscient de sa propre bêtise crasse. Un personnage dont on rit. Sauf que Haudegond sait ménager l'ambiguïté en plaçant le même personnage sur une ligne plus sarcastique encore, incarnant aussi et du même coup un esprit punk anti-conformiste au point de se foutre à dos tout la marge de son public de lycéens tendance sticker anar sur le cartable ainsi que la faune accompagnée de clébards et de packs de Kro du genre qui pullulait au Festival de Grosland à Quend. Faux rebelles fils à sa maman ou vrais punks à chiens, il finit toujours par trouver un moyen pour filer une claque dans la gueule à tout public tenté par la démagogie, dont il use avec délectation dans de petites perles du genre "Le nouveau président", caduque seulement jusqu'en 2017. Franchissant le point Godwin à qui mieux mieux, l'écriture de Didier Super, dans ses meilleurs moments, n'est pas loin de tendre vers le triple retournement qui fait toute l'ambiguïté et l'intelligence du fameux "Rednecks" de Randy Newman, par exemple. Ou de certains textes de Desproges. Je pousse sans doute un peu, mais il y a de ça, dans son propre registre de langage. "Comme un enfant au Brésil" est un monument de méchanceté absurde qui plairait sans doute à W.C. Fields (Monsieur "Quelqu'un qui déteste les enfants et les animaux ne peux pas être totalement mauvais"). Et puis Didier a quelques trouvailles vraiment géniales, comme ce "Putain de chinois", encore un haïku à la con mais qui recèle pourtant une grande pertinence hilarante : fâché par son CD qui saute, Super s'énerve sur ce produit manifestement fabriqué en Chine, et balance sur un seul riff indus (et induit par le lecteur défaillant) "Putain d'chinois ! Putain d'chinois ! Il travaille pas cher ! Et il s'applique pas !". Pas mieux. C'est pas du Beckett, mais c'est quand même poilant.

note       Publiée le mardi 2 avril 2013

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Ben quoi ?" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Ben quoi ?".

    notes

    Note moyenne        7 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Ben quoi ?".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Ben quoi ?".

    Melas_Khole Envoyez un message privé àMelas_Khole

    L'album a plus de six ans, mais il accuse une bonne longévité pour un objet de ce genre. Après, il y a des titres laaaaargement plus dispensables que d'autres et il accuse une longueur de quasiment une heure, difficilement supportable d'un bloc pour ma part. Mais il y a quelques pépites : "A bas les gens qui bossent", "je voudrais être une star", "Putain d'anarchiste".

    Note donnée au disque :       
    NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

    La pochette la plus moche de gutsofdarkness, oh yeah !

    london calling Envoyez un message privé àlondon calling

    Mieux vaut un 45T des Olivensteins que l'intégrale de ce type ... sans intérêt ...

    Alptraum Envoyez un message privé àAlptraum

    La chanson des majorettes est quand même bien marrante

    Note donnée au disque :       
    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    exellente la chronique! pas écouté mais son passage sur france o est aussi classique que le mythique passage de brigitte fontaine au journal de france 3 au début des 90's