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Skin Area › Rothko Field

cd • 9 titres

  • 1Threshold 1:54
  • 2In The Skin 7:44
  • 3Rothko Field 8:17
  • 4Hypnagoga 4:14
  • 5Void 8:06
  • 6Hypnagoga (2) 3:02
  • 7Rothko Field (2)17:10
  • 8In The Skin (2) 6:21
  • 9Threshold (2) 0:55

informations

line up

Magnus Lindh, Martin Bladh

Musiciens additionnels : Mikael Oretoft (basse sur 'Rothko Field 2')

chronique

Rothko Field est une oeuvre convergente dont la cohérence frappe d'autant plus que le double album de 2005 paraissait fragmenté voire dispersé aux oreilles de certains. C'est un point focal à la croisée de thématique récurrentes – la dualité (comme en attestent les titres en miroir), la métamorphose, la tension intérieure tant psychologique que picturale, par l'exploration de thèmes chers à Mark Rothko dont les théories trouvent ici un écho plutôt singulier, Martin Bladh resserrant toujours plus l'écart entre l'impact du son et celui de l'image. Aux engloutissants monochromes répond un assortiment de drones faisant office de coups de pinceaux dont les variations se révèlent de plus en plus à chaque écoute. Inspiré en partie par le projet Body Lovers de Michael Gira, Rothko Field en conserve l'esthétique (bruits de radio, crépitements) et une certaine musicalité mais sous une forme beaucoup plus concrète, tactile – pour citer Francis Bacon, "l'image coagule la sensation pour la faire durer." Bien sûr ici l'image est mentale et la sensation, évoquée ; il n'empêche que le rapprochement avec le toucher n'a jamais été aussi proche, souvent bien au delà de la violence supposée de l'oeuvre – le lumineux doublé 'In The Skin' avec sa seconde partie toute en percussions explosives, tandis que le tandem éponyme tendu comme une trique sur vingt-cinq minutes fait péter les guitares post-tout ce qu'on veut, black metal, shoegaze, noise ; au choix et sans interruption, tissant des boucles insidieuses sur un jeu de batterie agonisant dans toute sa splendeur. Et, comme Alan Dubin avec Gnaw, Martin Bladh se prend au jeu des effets à outrance, donnant à sa voix un ton sentencieux et métallique (la redoutable intro 'Threshold'), tremblotante mais déterminée par un tremolo devenu presque sa marque de fabrique ('Rothko Field II', 'In The Skin II') voire derrière un mégaphone ('Rothko Field') ; il habille et hante ces champs de drones électriques par d'intentes déclarations qui ressemblent à des listes de symptômes de plus en plus obscurs. Il reste, au centre de ces cercles convergents, à parler des 'Hypnagoga', ballades sussurrantes sur fond de parasites radiophoniques où le fredonemment douteux à la Genesis P-Orridge fait écho à des bruits de bébés. Et au beau milieu, 'Void', le fameux point convergent, fonctionnant par strates qui se font lentement suite, jusqu'à une montée centrale terrible pour le passage de l'autre côté du miroir. Dans le joyeux monde des musiques extrêmes Skin Area a encore réussi à faire du neuf avec du vieux, proposant avec Gnaw deux antipodes du bruitisme à base de guitares et de vivisection sonore – l'un plongeant dans la chair avec solennité, l'autre l'arrachant avec voracité.

note       Publiée le mercredi 20 mars 2013

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