Panacea › Twisted Designz

S'attaquer à Twisted Designz revient à vouloir faire un bras de fer avec un carcajou cyborg de Kuzutetsu : il va y avoir de la casse. À première vue la bête est moins rafistolée que sur Low Profile Darkness mais si vous pensez qu'elle est moins affamée, vous vous trompez. Elle a simplement troqué sa ferraille cabossée pour des textures plus cybernétiques, des kicks plus denses (si besoin était) venant farfouiller dans la gabber ('Menhater') et une approche mélodique un peu plus prononcée mais toujours éreintée entre divers pads de plus en plus déformés, enflant bizarrement comme de la mousse expansive ('Anti-Funk') autour d'une rythmique toujours plus frappadingue, empruntant moins à la drum'n'bass traditionnelle qu'à de la techstep rutilante, voire parfois au breakbeat dopé à la techno indus. On retrouve encore un sample du break 'Anvil Vapre' d'Autechre sur 'Unglory' (déjà entendu sur l'album précédent), au détour d'une infinité de déviations soudaines, d'angles abrupts, de syncopes inhumaines, de concassage systématique. Puis arrive 'Motion Sickness', le bien nommé, étourdissant et abrutissant passage à tabac au détour d'une usine désaffectée dans laquelle une dernière machine pneumatique secoue encore le béton déjà bien affaibli. Le temps d'une respiration ambient c'est 'Tobsucht' qui nous la remet encore bien profond, et comme Querelle face à Nono, on s'incline et on serre les dents. Malheureusement Mathis Mootz ne remettra pas vraiment cela avant une douzaine d'années remplie de disques plus ou moins (surtout moins) inspirés, avant de remettre la gomme en 2010 avec le carnivore Chiropteran.