2002 et Invasion Planète ne faiblit toujours pas sur la qualité de ses productions. Voire, ce split entre Karl Kubler (side-project de Porn.Darsteller) et Raison Future reste pour moi l'une des meilleures sorties du label, venant chatouiller l'excellence du Syndicat Electronique, hands down. Karl Kubler démarre les hostilités avec une première face qui nous entraîne dans les troubles recoins d'un laboratoire scientifique, où l'on s'adonne vraisemblablement plus à l'expérimentation transgressive à base de clonage transgénique qu'aux recherches subventionnées sur le cancer du gros colon. Rarement third wave aura été aussi efficace dans son traitement : gros kick qui tâche, voix sentencieuse au vocoder, rythmiques ultra-jouissives, arpégiatteurs orgasmiques et subtils à la fois, gros synthé enrobé de chorus (serait-ce un Polysix?), tout cela à la botte d'une électro robotique, froide, sorte de Kraftwerk radical et ironique, bref perverti. Et comme si cela ne suffisait pas, Raison Future, en seconde face, vient enfoncer le clou du sordide avec «S.K.», à exposer les motivations d'un tueur en série, d'une voix aussi monocorde que celle d'un esprit faible déballant sans trop la comprendre sa récitation. Les titres suivants ajoutent à l'ambiguité de se trémousser malgré soi sur une musique trop entraînante pour y résister, mais trop indéchiffrable dans ses vrais morceaux d'humour noir à l'intérieur. Ca ne vaudra au final pas ses six boules, Raison Future n'étant honnêtement pas tout-à-fait au niveau de son camarade, mais c'est de très bon niveau. Et au risque de me répéter : selon moi, un incontournable du label.