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Whitehouse › Asceticists 2006

cd • 7 titres

  • 1Dans
  • 2Language Recovery
  • 3Guru
  • 4Nzambi Ia Lufua
  • 5Killing Hurts Give You The Secrets
  • 6Ruthless Babysitting
  • 7Dumping The Fucking Rubbish

informations

chronique

Trois ans ont passé, Peter Sotos s'est fait la malle (ou s'est fait virer, selon les versions de l'histoire) et Whitehouse revient nous casser les dents avec Asceticists 2006 qui est accessoirement le premier album du groupe à vraiment développer ce que Bennett appelle 'afro-noise', mélangeant percussions sèches et distorsion digitales dans un mélange très sec qui dit vouloir fesser avec ferveur. La formule on la connaît pourtant déjà, et ce n'est pas par les textes que le groupe se renouvelle puisque le menu est sensiblement le même que d'habitude : misogynie, racisme, pédophilie, nihilisme, violence verbale ; récité, déclamé, braillé sans interruption comme déballé par un duo de téléprompteurs sans ponctuation. C'est sur des pistes comme 'Nzambi La Lufua' que l'on apprécie l'effort fait pour se sortir un peu de la bruyante routine dans laquelle ils se complaisent tant : il s'agit d'un instrumental court fait de courbes harmoniques déchirant l'espace en s'arrachant les unes aux autres, amenant tout en beauté la longue montée de 'Killing Hurts Gives You The Secrets'. Après, après... La question reste la même : pourquoi écoute-t-on encore Whitehouse ? Pour apprécier l'intensité du son et du snuff mélangé, pour goûter à ce distillat de répugnance, pour sourire bêtement devant des sons toujours plus méconnaissables, claquant, martelant et saturant l'air dans une espèce de confusion totale, érectile, mais avec une approche aujourd'hui presque aussi calibrée et prévisible que n'importe quel disque de pop ? Ce n'est alors plus qu'un jeu de forme et d'effet qui transforme la violence des thématiques en un exhutoire jouissif, ce qui en soi est identique à ce que fait le groupe depuis presque trois décennies. Qu'il puise aujourd'hui dans le vaudouisme des nouvelles sonorités n'ajoute aucune substance au travail, tout au mieux un nouveau masque de joker riant autant de lui-même que de ses auditeurs. Et lorsque le masque tombe - si bariolé et rutilant soit-il – le gros point faible du groupe ressurgit comme une évidence : passé le spectaculaire festival de distorsions, de sentences implacables et des acouphènes qui s'en suivent, on n'en retire pas grand-chose.

note       Publiée le dimanche 20 janvier 2013

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kranakov Envoyez un message privé àkranakov

Bon, après un long moment, je réxplore le diptyque final - je le trouve pas si mal balancé, celui-là. Moins ciselé que les précédents - après je pense que l'idée ça restait de faire beaucoup plus direct que la toute-puissance digitale, quitte à trébucher sur des idées inabouties et des envies irréalisables. En fin de compte, des groupes de noise si expérimentaux, y en avait plus tant que ça quand même en 2006... Deux soirées ultimes au Point FMR en tout cas.

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necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

j'suis dans un parc pas un violeur à l'horizon. je rentre chez moi...ed gein dans la baignoire, ted bundy dans le frigo et jeffrey dahmer dans les chiottes--- ce disque est nocif.

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kranakov Envoyez un message privé àkranakov

Je le réécoute enfin après une longue période de bouderie - qui avait été initiée par la publication de "RACKET". Après les deux superproductions du troisième millénaire qu'étaient "CRUISE" et "BIRDSEED", il faisait carrément pâle figure même si l'obsession du son pouvait constituer une porte d'entrée dans ce trip tout à fait valable quoiqu'un rien poussif. Avec le recul - c'est à dire bien sûr avec dans la tête ce qu'ont pu préciser les aventures "CUT HANDS" et l'effarante qualité de la production de BEST sous le nom CONSUMER ELECTRONICS -, ce disque n'est pas aussi évidemment en rupture avec les deux précédents. L'élément rythmique qui y est plus souligné (mais moins que sur "RACKET") et la mise en avant des harangues de BEST confirment ce qui faisait l'irrésistible attrait des précédents : plus gros, plus durs, plus violents, comme les films pornos US qui jouissent de l'artificialité redoublée de ces doubles ou triples pénétrations commises sur et dans des nanas siliconnées et redessinées comme des fantasmes aux coulerurs saturées. On note pourtant des inflexions nouvelles : la densité des instrumentaux qui annonce directement le très sous-estimé "CROWD'S PLEASER" et le chef d'oeuvre que constituera "ENGLISH ESTUARY" et cette écriture toujours plus intérieure qui gagne en pertinence ce qu'elle perd en menace. Reste qu'en fin de compte, ce qui me branche ici, c'est bien plus ce qui annonce CE que CH… ce qui est le comble quand BENNETT dit se renouveler alors que BEST affirme continuer dans ce qu'il a toujours fait. Allez, maintenant, je me remets "RACKET"...

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ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

Bonne chro Wotz (good job good effort!). Il faut dissocier le plaisir d'écoute et la qualité du souvenir qu'on a du disque. Asceticists me fait cet effet-là, c'est plaisant mais pas grand-chose n'imprime mon bulbe. Même chose pour Heathen Earth.

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Solvant Envoyez un message privé àSolvant

La démarche m'avait bcp surpris, Afro-Noise, c'était mon 1er abordage parceque j'ai découvert la fausse compil' "Extreme music from Africa" et le "Merzdub" d'Akita qu'après ce disque là et en tte logique, d'où son impact sur moi. Et je suis tjrs ravi de cette orientation exotique ^^

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