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Steven Lance › Fringe Runner

cd • 9 titres • 63:33 min

  • 1Flee for Your Life 6:48
  • 2Our Gods Are All Dead 6:32
  • 3Fringe Runner 7:49
  • 4As the Moons Rise 8:20
  • 5And if we’re Mistaken? 6:22
  • 6Exploring Uncharted Planet 9:04
  • 7Schrödinger's Cat 6:02
  • 8A Solution for Strangeland 6:18
  • 9Goodbye, Our Sun 6:18

informations

Pour plus d'informations sur Steven Lance et Fringe Runner, on visite le lien suivant: http://www.cdbaby.com/cd/stevenlance6

line up

Steven Fornal (Synthétiseurs, claviers, séquenceurs, percussions électroniques, basse et effets électroniques)

chronique

  • experimental, psybient, psytronic et pro

Steven Lance est un multi-instrumentaliste de New-York qui affectionne une MÉ percutante et très expérimentale. Son style très échevelé embrasse les délires d'Ozric Tentacles dans un style qu'il nomme ProgTronic où ses structures très progressives reposent sur des bases séquencées et des harmonies démonisées par des enveloppes de synthé multi-lignes. “Fringe Runner” est son 2ième album. Un album de science-fiction musicale où le sort de la race humaine, qui a quittée la terre en raison des chutes de galaxies, repose entre les mains des Fringe Runners. Une histoire tout désignée pour nourrir les ambitieux corridors d'une musique aussi folle qu'abstraite.
Des bruits blancs, des ondes extraterrestres et des dialogues de crapauds galactiques ouvrent "Flee for Your Life". Cette courte introduction est vite harponnée d'une approche de free-jazz progressive avec des lignes de séquences et pulsations qui ruent dans les roulements de percussions débridées, structurant une course folle dont les mouvements saccadés se reposent dans de brefs moments atmosphériques. Les lignes de synthé sont aussi violentes que le rythme, tissant une approche plus extraterrestre que purement électronique. Une fois cette introduction, assez violente faut admettre, passée on plonge dans un univers plus musical avec "Our Gods Are All Dead" qui est un beau moment ambiant avec ses délicates nappes qui pleurent dans de lourdes ondes statiques. La pièce-titre offre une structure brusque, qui est légion dans cet univers fait de ruades et secousses rythmiques, avec un rythme saccadé qui étend ses frappes multidirectionnelles sous de belles couches de synthé très enveloppantes. Le clavier est mélodieux, tissant un univers de paradoxe entre le prog, l'électronique et le jazz. Ces rythmes indomptables qui supportent des approches mélodieuses en dents de scie sont légions dans l'univers abstrait de Steven Lance. Un univers difficilement racontable tellement c'est bariolé et que tout ce qui vit se chamaille dans des tumultes musicaux aux ambigüités qui sont le cœur des musiques expérimentales.
Ainsi le rythme de "As the Moons Rise" est constitué de ces brefs mouvements saccadés qui, mis à la suite de l'autre, forment une cascade rythmique bourré de délicats spasmes oscillant dans de fugaces harmonies. "And if we’re Mistaken?" offre une intense approche de paranoïa avec de lourdes couches d’orgues qui étend son miroir de schizophrénie dans une structure orchestrale dramatique digne du fantôme de l’opéra. Steven Lance est aussi capable de structures ambiantes et contemplatives…enfin! Et "Exploring Uncharted Planet" en est un très bon où des éléments cosmiques et terrestres cogitent sur une oblongue marche lunaire ponctuée de vifs moments amorphiques. C’est intense et les hybridations des formes tribales, cosmiques et organiques font ressortir des réminiscences de Steve Roach et Robert Rich, mais en plus audacieux. L'aventure se répète dans "A Solution for Strangeland" qui évolue aussi en mode processionnel, brodant une intensité organique tribale qui respire de sa dualité. Voilà deux titres ambiants dont les lentes et noires évolutions sont rongés par une inquiétude habilement transposée en musique. Et si on pensait avoir affronté l'absolu abstrait en "Flee for Your Life", c'est que l'on n’a pas entendu "Schrödinger's Cat" ni "Goodbye, Our Sun" qui conclut un album trônant au sommet des œuvres électroniques expérimentales assez difficiles à apprivoiser.
Oui j'ai eu de la difficulté à écouter d'un bout à l'autre ce “Fringe Runner” de Steven Lance. En toute honnêteté, j'ai même arrêté l'audition deux fois plutôt qu'une. Mais une fois les 20 premières minutes digérées par nos oreilles, on envahit une faune sonore tissée dans les nuances et subtilités d'une musique à la quête de son univers de fantaisies extraterrestres. Et c'est par enchantement que l'on découvre toute la musicalité et la dextérité de Steven Lance sur un album où les sonorités, et ses éléments sous-jacents, font pas parti des curiosités que l'on aime apprivoiser dans un bon casque d'écoute. C'était d'ailleurs une approche très appréciée de ma Lise.

note       Publiée le vendredi 14 décembre 2012

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