C'est La Mort › Empty words fill lonely spaces

Le vieil homme est à sa fenêtre par ce beau matin d'automne un peu gris, il a le regard vitreux, l'âme lourde, le corps douloureux mais il sourit car il sait que la délivrance est proche; plus de nonante longues années qu'il traîne sa carcasse sur cette planète, il n'en peut plus. Et c'est arrivé. Les piétons qui déambulaient dans la rue, les voitures qui noyaient les boulevards, rien n'a changé, si ce n'est que la réalité a paru se figer l'espace d'une seconde, une légère brise s'est levée tandis qu'une gloire a percé les nuages baignant l'appartement d'une clarté irréelle et douce. Non, personne n'a rien remarqué mais le vieillard a laissé sur le sol cette dépouille mortelle grevée de soucis et de maux dont il ne voulait plus pour suivre l'ange venu lui tendre la main. Un envoyé céleste dont le visage lui rappelait un peu celui de sa fille...Ca y ressemble, la musique de C'est la Mort, une forme de shoegaze éthéré, légèrement froide, triste, envoûtante dans laquelle il n'est pas difficile de percevoir des influences à la Cocteau Twins avec des harmonies plus post punk. Il y a le chant féminin, céleste, envoûtant, juste pas trop, et la voix masculine, pas vraiment mélancolique, juste détachée, comme dans le New Order des débuts. Difficile d'user du terme 'gothique' et pourtant, il y a derrières ces compositions fraîches une forme d'humidité brumeuse qui procure une sensation de frisson en bas de l'échine. Oui, c'est cela, la musique de C'est La Mort, un léger tremblement, une lumière d'après-orage vite emportée dans le tumulte quotidien, et pourtant l'impression que quelque chose manque désormais, d'où ces quelques larmes que l'on n'a su expliquer.