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Danny Brown › XXX

cd • 19 titres • 58:10 min

  • 1XXX
  • 2Die Like A Rockstar
  • 3Pac Blood
  • 4Radio Song
  • 5Lie4
  • 6I Will
  • 7Bruiser Brigade
  • 8Detroit 187
  • 9Monopoly
  • 10Blunt After Blunt
  • 11Outer Space
  • 12Adderall Admiral
  • 13DNA
  • 14Nosebleeds
  • 15Party All The Time
  • 16EWNESW
  • 17Fields
  • 18Scrap Or Die
  • 1930

informations

2010-2011

line up

Danny Brown (MC)

Musiciens additionnels : Frank Dukes, SKYWLKR, Brandun DeShay, Squadda Bambino, Nick Speed, Quelle, Paul White, DJ House Shoes (productions)

chronique

  • detroitien / albino

Prenez vos crayons et notez : Detroit est-il le berceau des rappeurs les plus déviants ? Mangez vos crayons, la métaphore du sujet de philo est vue et revue... je devrais avoir honte putain. En tout cas cette ville de freaks intimement liées aux conjonctures (quel mot exquis, sinon adapté) les plus electroïdes du hip-hop n'avait pas servi de MC aussi fascinant que Danny Brown depuis Esham... du coup il est assez logique que ce Triple X soit hexagonalement parlant passé plutôt inaperçu l'année dernière, hormis le single ultraminimaliste "Radio Song". On passe vite le patronyme faisandé (le même que le chanteur de Molly Hatchet... no comment), la pochette foirée en toute sobriété (hormis la typo piquée au dernier film culte de Pam Grier, qui indique un goût sûr), et le titre évoquant un blockbuster avec Vin Sans Plomb 95 (en fait, intitulé choisi en référence aux trente piges de l'intéressé). Danny Brown est en fait bien plus spécial que ça... avec son charisme de sympathique ahuri à la Steve Buscemi et ses dents du bonheur, il en appelle physiquement aux petits MC's cool & pervers à la Slick Rick. Vocalement, il me fait un peu penser à Dizzee Rascal ou ODB, ou au Cage d'avant Def Jux, version épave de fashion victim camée jusqu'à l'os. Et il pose sur des instrus chlorydriques sauçant dans la techno minimale (Detroit, on a dit) et l'electrodark new yorkaise à la Horrorist, quand ce n'est pas dans les vieilles recettes à la Lynch Hung. Question producteurs, aucun blase éloquent, mais les huit actifs - si j'ai bien compté - s'embriquent sans problème les uns dans les autres et rivalisent de toxicité. Des termes sans doute entendus à l'heure où des petits tocards faussement stylés comme Tyler the Creator attirent l'attention, mais ici, pas de slogans gratuits ou de graphisme tape-à-l'oeil masquant un certain vide, non : Danny Brown n'a pas qu'un seul personnage, pas qu'une seule capacité, et pas qu'un seul flow... il donne dans le babil intime de MC consanguin, réellement "autre". Niveau featurings, le vilain se limite à inviter une semi-poignée de membres de son ancien groupe Rese'vor Dogs. Et, comme s'il avait anticipé la lassitude de devoir se farcir ce flow de psychognagnan sur dix neuf titres, il mue vocalement sur la fin de l'abum, devenant plus grave et plus posé. En fait, ce changement de flow sur le dernier tiers du skeud correspond au moment où XXX bascule en mode "serious shit", sur le titre "DNA". Parce que ce mec a aussi prévu de séparer l'album en deux parties, genre concept double-parfum, qui serait marrant sur la face A et plus tendu face B... en fait à ce niveau on s'en tape un peu : XXX pue la solitude et les confessions intimes de drogué, du début à la fin, même en mode déconne légère... et c'est tout ce qui compte. Sur les dernières pistes, l'ambiance vire au funèbre ("Nosebleeds") et se pare d'effets progueux et sixties de fort mauvais goût, qui me font me demander, là tout de suite comme ça comme un flash (partage de pensée direct avec toi lecteur complice !) pourquoi diantre ne pose-t-on pas de la moquette dans les morgues, à la place du carrelage ? Tu l'auras compris, blatte amie, XXX envoie bien du cacheton dans les cloisons, et les paroles devisent de choses vilaines. Alors horrorcore ? Ouaip. Mais clinique. Post-2010. Celle qui sent l'after de soirée parfum téléréalité, la relation sexuelle avec mineure inconsciente consentante entre deux poubelles de tri sélectif remplies de digipacks d'Orelsan, l'horrorcore qui te rend heureux d'être un cancrelat rampant sous les cuisinières froides du Présent... et un peu plus loin dans ta nuit blanche, aux abords du RER, ce Danny Brown bafouille encore, dans ton casque, sous la capuche, tandis que trois clodos louches te talonnent en ricanant et en murmurant des trucs, accompagnés de clébards à l'iris laiteux.

note       Publiée le vendredi 9 novembre 2012

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Discu intégralement déplacée dans le topic rap :

    http://www.gutsofdarkness.com/god/forum.php?sujet=14622&page=12

    J'espère que c'est lisible et que vous appréciez quand même, parce que c'était long à faire ! donc, continuez à polémiquer, please !! (je relance de 10 : damo, vendu, il a des actions chez Unküt !)

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    il est pas original car il a un flow de canard un peu similaire a B-real? ; dans l'idee oui mais non ca sonne quand meme tres differemment. B-real c'est sec comme une machete dans la canne a sucre, Danny, lui c'est le pistolet a creme anglaise a coté

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Danny Brown n'a rien de plus original qu'un Kendrick, le mec c'est B-Real avec une dégaine à la ODB wow. Mais j'ai pas envie de rentrer dans un concours de bite, le vrai problème de Kendrick Lamar c'est qu'il fait tout pour être apprécié des indie kids qui sont à juste titre méprisés ici. D'ailleurs le Danny Brown faut qu'il fasse gaffe, si il continue à nommer ses albums d'après des morceaux de Joy Division en invitant des artistes côtés il va pas être apprécié longtemps sur Guts of Darkness.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Il a un flow pas banal et il invite des gens au flow tres banal? oui c'est clairement un probleme quand il y en a trop; apres des albums trop longs dans l'histoire du rap, c'est pas ca qui manque.

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    @ Sen : C'est quoi le problème d'inviter Kendrick Lamar au juste? Trop bien noté sur rate your muzak ou spitchfork? On aime ou pas mais il a rien de puant le gars.

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