Westwerk › -/+

Comme des centaines de groupes, les Allemands de Westwerk ne nous auront laissé que deux albums, ce qui n'est pas un mal finalement car mon sentiment est qu'ils nous ont raconté l'essentiel, sans chercher à faire durer artificiellement ce qui était clair dès le départ. Même formule, même expression d'un malaise romantique, d'une aspiration à une réalité mystique derrière les choses comme pouvait en rêver Novalis. On note un usage accru des percussions et des arrangements plus typés gothic rock, même si les touches néoclassiques au travers du violoncelle, du Fender Rhodes, conservent leur importance, notamment sur les pièces calmes. Des textes en anglais, en allemand, avec cette fois-ci, en plus, quelques passages en français, forcément maladroits mais qui, personnellement, ne m'ont pas dérangé. Bien sûr: 'Frontiège, ma coeur, tu m'offres la silence, tu m'enlèves ma peur, viens avec moi au cimetière assombrit par la nuit' (fautes d'orthographe comprises) sur lit d'orgue funèbre, c'est kitsch et cliché as fuck mais c'est plus fort que moi, je marche à fond quand même, peut-être en raison de cette ambiance hivernale et nocturne dont le groupe s'est fait une spécialité et puis si Gwydion n'est pas un chanteur exceptionnel (mixé un poil trop fort), il a une belle voix grave. Sa collègue Ophelia, elle, chante vraiment très bien et on regrettera une fois encore qu'elle ne soit pas plus présente (ses choeurs subliment le bon 'Don't give up'). Reste que Westwerk s'ils n'évitent pas toujours les travers du style, s'y entendent décidément à nous pondre de belles mélodies enrobées dans des ambiances froides, nocturnes mais intimistes. Ils ne contournent pas totalement l'écueil de la linéarité mais ne jouons pas les esprits chagrin pour autant, des chansons telles que 'Don't give up', 'Tristesse noire', 'Frontiège' , 'Alone' ou un 'My pleasure' martial et plus inquiétant remplissent parfaitement leur contrat. Deux albums complémentaires s'emboîtant plutôt bien avant que Gwydion, Ophelia et Ajna ne partent tenter l'aventure dans un nouveau projet baptisé Diodati dont j'espère pouvoir vous parler dans ces pages. 4,5/6