Church of Misery › Master of brutality

'We hate trend, we hate corporate attitude. We hate the word' stoner'. Death to false stoners. Let there be doom !!', toujours ce sens de la mesure et de la diplomatie nippone...Les membres de Church of Misery ont deux passions dans la vie: Black Sabbath et les serial killers. En toute logique, ils ont donc décidé de jouer du doom parlant de serial killers et comme les plus célèbres de ces derniers sont devenus des stars vers la fin des 60's, écouter de la musique psychédélique a naturellement figuré au programme. Après avoir passé chez Southern Lord, c'est chez Rise Above que le combo a signé pour la réédition (la seconde après le label japonais Leafhound) de cet album sans concession, probablement leur meilleur, alignant déjà presque douze bougies sur le gâteau. Les riffs de l'école Black Sabbath sont évidemment l'élément prédominant mais joués avec une touche plus âpre, notamment de par les effets utilisés plus proches, Dieu me protège, du stoner. Car nos amis ont beau s'en défendre, le stoner, ils l'ont dans l'électricité et même dans le chant rocailleux à souhait de Yoshiaki Negishi. Ok, sauf exception ('Megalomania') ils évitent de jouer trop rapidement mais en terme de production, on a surtout l'impression que le son a été monté au maximum plutôt que d'être passé au plomb fondu, impression renforcée par quelques solis stridents. Reconnaissons que niveau atmosphère, ça tient la route, c'est puissant, intense, mais au final assez peu varié en terme de mélodies ou même de changements. Le groupe semble affectionner la technique du chaudron bouillonnant plus que de traquer les subtilités même sur un 'Green river' instrumental et plus tourné vers les atmosphères. Globalement, 'Masters of brutality' est un album sans doigté mais efficace, solide face à l'épreuve du temps mais mais n'évitant pas les longueurs inutiles ('Masters of brutality' sur plus de dix minutes, il faut se l'envoyer), le genre de plaque qui passe bien selon les jours sans se révéler addictive plus que de raison. A noter que cette édition offre trois bonus dont un live qui témoignent eux-aussi des qualités et défauts de nos Japonais: puissance, noirceur, efficacité mais abus d'effets psychédéliques, constructions vite connues, même dans le gimmick de diffuser des paroles des tueurs auxquels sont consacrés les morceaux. Reste qu'il demeure mon préféré d'un combo dont les travaux n'ont jamais réussi à m'enthousiasmer à fond et qui ne s'est pas montré à la hauteur de son intransigeance.