Leben Ohne Licht Kollektiv / Immemorial › Quantum of Abstract Physics

Je ne vous cache pas que les étiquettes du style "dark ambiant" ont tendance à me foutre les jetons. Ça augure en général assez bien de ce qui va se passer : un vague ennui bruitagé, plus ou moins abstrait, ça dépend de la pochette. Ce split, je vais pas vous mentir, ça commence pas terrible. Leben Ohne Lichte Kollektiv fait de l'ambiant black metal machin. Le premier titre est super prenant, Blut aus Nord est invoqué, c'est assez lo-fi pour qu'on y croie, et surtout ça ne semble n'avoir aucune véritable structure, c'est le genre de truc que j'aime dans mes cauchemars, quand je sais pas où ça va m'emmener. Malheureusement, les trois titres suivant sont absolument odieux. Mélange maladroit de samples, de son de clavier kitschissime, c'est le pire du dark ambiant collage flemme du type qui croit qu'on va pas griller la supercherie. Le final lui, manque carrément d'être un foutage de gueule. Dommage. Immemorial, pour tout vous dire, j'étais parti pour les descendre de la même manière. Le début est un peu longuet, dans un genre drone Sunn o))) assez propre, mais manquant singulièrement de personnalité, Attila Csihar compris. C'est sympa, quoi. Et puis, sans qu'on le sente arriver, le truc accélère pour partir et retomber aussi sec, avant de carrément s'engouffrer dans une BO survival à la Française (c'est à dire un peu glauque), et de se terminer en proto-black metal post machin. L'effet est assez curieux, à la réécoute, puisque s'il n'y a rien qui différencie foncièrement Immemorial de toutes ses influences (Sunn o))), Neurosis, Skepticism), et dont on sent la volonté de vouloir toutes les faire rentrer dans un seul et même morceau, c'est cette même volonté un peu foutraque qui, presque sans le vouloir, donne une ambiance et un cachet à ce marathon qu'on jurerait sorti de la caméra de Pascal Laugier : bizarrement, ça fonctionne.