Vous êtes ici › Les groupes / artistesHPJ Harvey › The Peel Sessions 1991-2004

PJ Harvey › The Peel Sessions 1991-2004

  • 2006 • Island 1709884 • 1 CD

cd • 12 titres • 41:53 min

  • 1Oh My Lover03:55
  • 2Victory03:33
  • 3Sheela-Na-Gig03:24
  • 4Water04:30
  • 5Naked Cousin04:10
  • 6Wang Dang Doddle03:20 [reprise de Willie Dixon]
  • 7Losing Ground03:00 [reprise de Rainer Ptacek]
  • 8Snake01:56
  • 9That Was My Veil03:07
  • 10This Wicked Tongue03:47
  • 11Beautiful Feeling03:55
  • 12You Come Through03:18

extraits vidéo

informations

Sessions enregistrées le 20 Octobre 1991, le 02 Mars 1993, le 05 Septembre 1996, le 10 Novembre 2000 et le 16 Décembre 2004

line up

PJ Harvey (chant, guitare), John Parish (guitare, claviers 7, 8, 9), Rob Ellis (batterie, choeurs 1 à 6, + claviers 10, 11), Stephen Vaughan (basse 1 à 6), Eric Drew Feldman (basse, claviers, choeurs 10, 11), Tim Farthing (guitare), Margaret Fielder (guitare, violoncelle 10, 11), Josh Klinghoffer (guitare 12)

chronique

La photographie cristallise toute l'histoire : John Peel couve du regard une Polly Jean aux yeux baissés, humble et heureuse d'avoir trouvé un auditeur aussi précieux, aussi bienveillant. Décédé en Octobre 2004, le mythique DJ de la BBC aura accompagné PJ Harvey depuis le début, un peu à la manière d'un Lenoir avec Murat ou Dominique A sous nos contrées un peu plus hostiles à la musique pas comme les autres. Il n'est pas étonnant de trouver ici, dans ce recueil de morceaux sélectionnés par Polly pour John Peel une bonne moitié extraite de sessions datant du tout début de l'histoire, la mémoire, les souvenirs et l'affection que porte la fille du Dorset pour cette figure emblématique guidant ses choix bien plus qu'une volonté d'exhaustivité ou de retracer un parcours artistique. Cet album ne parle pas d'elle, mais de John, de ce qu'il fut pour elle. On imagine tous les affects liés à l'écoute de ses premières sessions, quand rugit à nouveau la basse colérique de Stephen Vaughan, alors que le déjà fantastique Rob Ellis déploie ses rythmiques sèches et cassantes sur quatre des meilleurs titres du fabuleux premier album 'Dry', même pas encore sorti à l'époque. Et le plaisir de redécouvrir une rareté de 1993, "Naked Cousin", bien digne de son époque abrasive à souhait, louvoyant dans une marée serpentine de distorsions et dissonances dégueulasses, avant un riff meurtrier en cascade au refrain et des claviers bourdonnants d'acouphènes. Et des reprises qui vont puiser au sources du blues que PJ s'évertue à salir de sa langue de harpie, "Wang Dang Doodle" de Willie Dixon, déjà très erraflé en son temps par Howling Wolf; puis un hypnotique et lancinant "Losing Ground" emprunté au grand Rainer Ptacek (l'artisan du son de Tucson avec son meilleur ami Howe Gelb), interprété avec la complicité toujours légèrement diffractée de John Parish et sa guitare angulaire. De cette session en duo ressort également un "That Was My Veil" sublime de fragilité, où il apparaît évident que le chant de PJ Harvey s'est enrichi de couleurs nouvelles, affiné avec le cours du temps. Cela s'entend aussi sur "Beautiful Feeling", la chanson la moins mélodieuse du très mésestimé 'Stories From The Sea Stories From The City', plainte minimaliste ici agrémentée de quelques notes de piano disséminées ça et là par Eric Drew Feldman, qui la rendent encore plus envoutante. Avec cette même formation, PJ fait gonfler la saturation avec une face B monstrueuse (présente uniquement sur la version anglaise et australienne de l'album new-yorkais), "This Wicked Tongue", bruitiste et orageuse, noyée dans un brouet de fuzz d'où perce un cri grave et éminemment sexuel. La dernière chanson ne provient pas d'une Peel Session, John Peel était alors déjà parti. Polly y délaisse sa guitare pour se concentrer sur un chant qu'on perçoit presque douloureux, à la limite de la rupture lorsqu'elle doit prononcer ces mots : "You come through for me". Dépouillé et déchirant, pour lui dire une dernière fois "Merci John".

note       Publiée le vendredi 5 octobre 2012

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "The Peel Sessions 1991-2004" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The Peel Sessions 1991-2004".

    notes

    Note moyenne        2 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "The Peel Sessions 1991-2004".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The Peel Sessions 1991-2004".

    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Pas débat, juste petite info. Et encore une fois, je me demande bien pourquoi j'ai pas ce disque....

    bubble Envoyez un message privé àbubble

    de toute facon au dessus de 20kg c'est legal non ?

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Pour le peu que je sache là-dessus, Saville est accusé d'avoir abusé sexuellement d'enfants pendant des années : pédophilie. Ce qui n'a strictement rien à voir en effet avec le goût de John Peel (et d'à peu près 99% des groupes de rock, Stones, Who, Zeppelin etc...) pour les groupies peu farouches et peu agées. Non pas que ce soit très classe, mais enfin les mots ont un sens précis. Par ailleurs si débat il y a lieu d'avoir, merci d'avance de le poursuivre dans les forums par contre.

    ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

    J'ai tendance à penser que quand ça sort juste après la mort d'un personnage, ça a de fortes chances d'être avéré. Après, oui pour Peel s'il ne s'agit que de cela dans les années 60, vu que c'était considéré comme largement plus acceptable à l'epoque, oui on peut dire que ça faisait partie de l'air du temps.

    Note donnée au disque :       
    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Yep! Mais contrairement à Savile, les faits remonteraient aux années 60, au Texas, où il était DJ et où c'était un peu la révolution sexuelle. Le gars, de son aveu même, avait une cohorte de demoiselles (effectivement dans leur 15 printemps pour beaucoup) qui l'attendaient à son boulot et qui ne voulait qu'une chose, s'envoyer en l'air avec lui. Et il en était heureux, il en a même épousé une. Lui même n'était pas fondamentalement plus vieux, dans sa petite vingtaine. Disons simplement autre époque, autres mœurs. Et rien d'avéré par la suite. D'où le terme éclaboussé.
    Savile a l'air bien pire, de ce qui est dit. En même temps, il est mort, c'est un poil facile, j'ai envie de dire.