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Von Magnet › Ni Prédateur Ni Proie

cd • 12 titres

  • 1Growing Vs Fading 5:05
  • 2Into The Breach 7:27
  • 3Instead 4:01
  • 4Kedma 5:51
  • 5Capricious Horse (Who Leads The) ? 6:08
  • 6Light Thread 12:05
  • 7Bare Hands 4:08
  • 8Minefield Dance 3:16
  • 9Mann Hinter Dem Vorhang 7:31
  • 10Splinter Of Glass 7:53
  • 11Mostar Angels 3:39
  • 12Death Is A Gift 2:08

informations

Sont samplés, en ordre d'apparition : Rabih Abouh Khalil, Yussuf Abou-Warda, Andreï Kashkar, Ali Suliman, Kais Nashef, Abbas Bakhtiari, Trio Joubran, Kevin Spacey

line up

Flore Quétier, Phil Von, Def

Musiciens additionnels : Mimetic, Mübin Dunen, Lisa May, Esra-Bezen Bilgin, Ambre, Anouk, Bulle, Mario & The Rom Kids

chronique

En prenant le conflit Israélo-Palestinien comme source d'inspiration, Von Magnet n'a pas choisi la facilité. Mais contrairement à Muslimgauze (à laquelle leur démarche a été comparée, à tort), le groupe refuse de se positionner. Plein de tensions internes, Ni Prédateur Ni Proie évoque de manière plus large le dualisme qui déchire les Hommes, les murs qui s'élèvent et les corps qui tombent. La pochette est très pertinente ; les mains tentent de se serrer mais l'huile (le pétrole ? c'est le même mot en anglais...) les en empêche, déséquilibrant les deux. C'est un album difficile mais avec un sens narratif encore plus poussé qu'avant. Mêlant poésie arabe, francophone, anglaise, turque et j'en passe, l'atmosphère noire déploie des atours musicaux plus anguleux qu'à l'accoutumée. Les drones viennent lentement strier les rythmes déjà fracturés, comme sur 'Into The Breach', où l'électronique prédomine sur l'acoustique. Un autre élément utilisé pour garder la tension constante est la rupture brutale, sans transition, entre un élément et un autre : ainsi 'Instead' n'est-il qu'un mur de percussions et de drones industriels qui s'élèvent progressivement, puis se coupent net, comme Nine Inch Nails l'avait fait sur The Downward Spiral. Ainsi 'Capricious Horse (Who Leads The)' ne semble être qu'un patchwork de rythmes qui se croisent et s'entrechoquent, toujours à cheval entre breakbeat technoïde et rythmes traditionnels. Mais encore une fois, ici, l'heure n'est plus à la rêverie ni à la sensualité. L'album parle de guerre. Pas celle, romancée, de Death In June ; il parle de cultures qui se déchirent autour d'un mur et d'une Histoire, avec l'usage permanent de la technologie (ici personnifiée par l'électronique, principalement exploitée pour construire des barrages sonores ou des contrepoints cinglants aux percussions plus humaines). Les parties acoustiques sont quant à elle plus subtiles que jamais, comme en témoigne 'Light Thread', flirtant avec la dramaturgie du rock in opposition sur douze minutes d'une ambiance terrible. Plus étonnant, le contraste entre 'Bare Hands', un field recording pluvieux et presque silencieux, fait pour se faire oublier juste avant l'explosion belliqueuse qu'est 'Minefield Dance'. Von Magnet parle le langage des rythmes, c'est un fait avéré depuis Mezclador. Mais que cela ne fasse pas oublier sa portée cinématographique, ici magnifiée. J'ignore comment était le spectacle autour de cette monumentale fresque mais je le souhaite aussi intense. Sans doute, sur CD du moins, est-ce une de leur plus grande réussite – ils ont réussi à parfaitement doser les aspects dramatique, documentaliste, poétique, futuriste, physiologique en une seule oeuvre très noire mais pas désespérée, où les voix et les émotions des gens continuent de se faire entendre à travers les murs que d'autres, ou qu'eux-mêmes, ont érigé là où le dialogue auparavant régnait. 5,5/6

note       Publiée le jeudi 20 septembre 2012

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Quelle claque les amis ! Cette musique raisonne puissamment en moi, comme si elle avait touché une corde sensible. Dès les premières notes on sait que le spectacle va nous transformer à tout jamais par sa férocité sauvage. Musicalement d'abord : Les rythmes industriels, organiques, futuristes ou arabisants sont oppressants. L'ensemble est composé avec une grande maitrise pour construire une histoire humaniste et malgré tout brutale. Mais l'épreuve la plus angoissante ce sont les voix qui la portent, quelles soient chantées ou parlées. Pour la majorité, les multiples langues me sont étrangères mais on a pas besoin de traduction pour comprendre qu'un drame se joue devant nous. Les cris, les plaintes, les chuchotements et peut être même les prières abordent la condition humaine sans détours. Notamment quand on entend des enfants jouer calmement lorsque soudain, dans une furie rythmique, des chants guerriers remplissent l'espace que l'on croyait apaisé. C'est tout simplement brillant, monumental et intense.

Note donnée au disque :       
SEN Envoyez un message privé àSEN

Pour archipielago il est en écoute libre ici : http://ant-zen.bandcamp.com/album/archipielagos

Je ne connaissais pas Von Magnet avant ce "Ni Prédateur Ni Proie" que je viens de découvrir avec délectation.... Et le reste de sa discographie m'apparait du même niveau, ça va encore me coûter un bras cette histoire !

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Quelqu'un a-t-il déjà jeté une oreille sur Archipielago ?

wootiller Envoyez un message privé àwootiller

Ouaip, et surtout la nouvelle galette, "archipielago", à sortir le 23 octobre chez ant-zen !

L'attente est rude...

Note donnée au disque :       
ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

ok, je suis la file de von magnet avec attention de toute façon.