Genocide Organ › In - Konflikt

Avec le départ de Freisler en 1999, Genocide Organ ne perd pas qu'un simple vocaliste : le groupe laisse s'échapper une part non négligeable de son impact, de son agressivité, de sa violence. Parce qu'on ne va pas se mentir les amis : Herich a beau être grand, fort et charismatique, le véritable frontman vociférateur qui abattait le boulot comme un chef, c'était quand même Freisler. Preuve qu'il y a bien un vide à combler, la formation s'offre depuis les services additionnels de M. Keick, choix pour le moins discutable, car si ce dernier excelle à rehausser de sa voix sentencieuse les ambiances mortifères d'Anenzephalia, il faut bien en avouer les limites dans le rôle du hurleur de service. C'est donc un G.O. assagi et en peine de charisme que l'on redoute en mettant le disque dans la platine... et c'est, hélas, ce que l'on écoute 47 minutes durant. C'est comme si le départ de Freisler avait laissé un groupe vidé, sans inspiration, sans âme, sans hargne surtout. Les compositions, relativement molles quand on sait la férocité dont a été capable la formation (des brûlots comme «Patria Y Libertad» ou «White Power Forces», c'est ça qu'on aime, merde quoi), déroulent trames, samples et percussions sourdes sans conviction. Même la bombinette qu'est, par exemple, «We care for you» n'atteint pas son potentiel d'impact maximal, la faute à un chant désolant de tiédeur. Et je ne parle pas des thématiques, qui puent le réchauffé à plein nez. Ca sent la pré-retraite à Mannheim ? Ben ouais. Ah si, un mot quand même sur la pochette dont j'ai eu un peu de mal à retrouver le contexte : il s'agit des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Voilà, voilà (j'éprouve comme une grande lassitude, soudain...) C'était mieux avant ? Ben ouais.