Tyske Ludder › Dalmarnock

On peut situer ce Tyske Ludder quelque part entre Frontline Assembly circa Caustic Grip, et Vomito Negro. Le linge propre et le sale donc, dans la machine d'une body music panoramique, teutonne, plus confortablement glauque que gentiment dark (c'est pas du yELWORC non plus), et peut être un peu plus subtile qu'on le jugerait aux premières approches, ressemblant par moments un peu au Project Pitchfork des années 90 qui aurait troqué son écologie SF raëlienne cucul la praline contre une forme de nihilisme pète-sec. Le mix de la réédition 2006 décrasse un peu les jointures, avec quelques refontes techno en bonus plutôt mangeables (bon, celui de Asseptic Room fait plus Suicide Commando que nature, et je me rends compte que je ne peux plus assimiler ce genre de merde avec autant de facilité qu'à 15 ans). Je passe sur les aspects socio-politiques sous-jacents, disons juste que ces germains semblent avoir quelques neurones de plus que le commun de l'EBM, surtout germaine, même si certaines mélodies sont assez pitoyables de premier abord ("Monotonie"), en fait au deuxième ben on se rend conte que ça claque, et pis bon, reprendre du SPK période new wave - priez pour que l'envie d'en parler ne me prenne jamais - est un signe de goût évident (en plus la reprise plus typée future pop de "Crack!", qui est à l'origine une tuerie et le plus ultime tube des australiens donc un truc casse-gueule à retenter, n'est pas honteuse du tout)... on se retrouve donc en excellente compagnie, à grignoter des beat-strudel dans le futur du premier Terminator, berçé par les flashs de la seconde guerre mondiale en gris et blanc passant sur des télés à tube cathodique encastrées sous des carcasses de la génération devenue obsolète de cyborgs T-700, celle qui aura eu la chance d'être débranchée puis mise à la casse avant l'ère sinistre de l'aggrotech.