Yabanci › Live 21.04.12

Soirée du 21 avril 2012, quelques accords de guitare se perdent, une basse se met à ponctuer; sur la scène du Tonino Discobar, fief des Swiss Dark Nights, Yabanci ('ceux qui viennent du dehors' en turc) débute son concert. Groupe suisse comptant également des musiciens italiens en son sein et témoin parmi d'autres de la richesse des collaborations et échanges transfrontaliers entre les deux pays, son gothic rock se profile dans l'héritage laissé par les Fields of the Nephilim mais avec un son moins lourd, plus précieux. Cela s'explique notamment par le fait que la formation travaille avec une seule guitare permettant à Valerio (également parolier) de conférer à son instrument un aspect plus froid et cristallin très efficace. Le chant est également très bon, grave, légèrement tendu, assez typique du style mais jamais trop guttural ni 'aboyé'. On notera encore une fois le travail remarquable sur le son et le mixage, chaque instrument étant mis en valeur ; quand on voit les efforts déployés par une petite structure underground et que l'on songe à certains lives officiels, on se dit que certaines compagnies plus importantes pourraient en prendre de la graine. Le concert se déroule dans une ambiance dynamique et mystique avec des pics assez jouissifs tels que 'The bless' (un futur hit ?), 'The Deep' dont j'aime particulièrement le riff de guitare (hélas légèrement étouffé au mixage mais je chipote), 'Fear' ou le final 'The absolue'. Il est appréciable de noter que Yabanci, même s'ils ne cachent pas leurs influences, cherchent à développer une atmosphère qui leur correspond et ils s'en sortent plutôt bien ; il se dégage de ce concert une impression que je qualifierais d'intimiste, renforçant par là le côté mystique, un peu froid, de la musique. Rien de figé cependant, l'émotionnel est palpable notamment au travers du chant assez charismatique et des riffs prenants que Valerio a le don de trouver pour chaque morceau. J'ai reproché à plusieurs formations inspirées par les Fields of the Nephilim d'axer sur l'ambiance au détriment de la mélodie ; ce n'est pas le cas ici, Yabanci conjugue les deux. Les fans du genre devraient apprécier, ce d'autant que les formations du style ne sont pas légions dans la scène italienne contemporaine et encore moins en ce qui concerne la Suisse.