Tobias Bernstrup › Sing My Body Electric

Toujours aussi à l'aise dans son univers synthétique, Tobias Bernstrup nous revient en 2011 avec ce Sing My Body Electric cette fois plus dance que jamais. Une chose est certaine : il détonne, mêne dans le petit monde du revival italo-disco. C'est que loin de se plier aux inévitables gimmicks, c'est lui qui les soumet à son talent de songwriter jamais remis en cause. Ce ne sont pas tant les machines que l'on entend que l'atmosphère futuriste sexuelle et kitsch qu'il continue d'explorer inlassablement. Il a tout de même beaucoup édulcoré sa formule pour se concentrer ici sur le thème de l'espace, délaissant les perversions outrageuses de Re-Animate Me au profit d'une ambiance plus mielleuse. Sauf qu'en perdant son mordant, il a aussi perdu un peu de variété. Ici les titres s'enchaînent et se ressemblent, pénétrant l'oreille avec douceur mais ressortant tout aussi gentimement par l'autre. Connaissant les capacités du bonhomme on est en droit de rester sur sa faim sur des titres tels que '1984' dont le thème, indémodable, laissait espérer quelque chose de plus sévère qu'un énième ersatz de la même formule synth-pop. Même chose pour les paroles, décevantes aussi sur l'ennuyeux 'Ugly Alone'. Tout se joue à très peu de choses car à l'inverse 'Body Electric' pourtant musicalement proche, brille magnifiquement et devrait chauffer plus d'un coeur sur les dance-floors de goût. Est-ce une question d'équilibre ? Les "ooOooh" passent sans problême sur 'Data Love' tandis qu'ils s'avèrent poussifs sur 'Enemies of the Earth". À noter la présence de deux invités, d'abord Miss Liz Wendelbo (de Xeno & Oaklander) sur 'No Time To Die' ainsi que le chanteur de Trans-X sur la reprise de Videodrome, excellent titre figurant à l'origine sur Re-Animate Me. Connaissant la réputation de Tobias Bernstrup nul doute que ce nouvel album fera son petit carton auprès des fans mais j'avoue qu'à mon goût la disparition de la guitare électrique, percutante sur les albums précédents, ainsi que l'édulcoration de son propos peuvent le rendre un peu lisse, surtout sur un site consacré aux musiques sombres.