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The Legendary Pink Dots › Crushed Velvet Apocalypse

cd • 8 titres • . min

  • 1I Love You In Your Tragic Beauty 4:40
  • 2Green Gang 7:38
  • 3Hellsville 5:42
  • 4Hellowe'en 1:17
  • 5The Safe Way 4:31
  • b-side
  • 6Just A Lifetime 7:40
  • 7The Death Of Jack The Ripper 5:20
  • 8New Tomorrow 9:53

informations

Enregistré par Hanz Myer au Studio Klaverland durant l'été 89 - Produit par les Legendary Pink Dots

artwork par Stephan Barbery - Photo verso par Klaus Totzler Premier disque à avoir été remasterisé par Raymond Steeg (soundman et membre du groupe) en 2011, et seul remaster sorti en cd jusqu'ici, Crushed Velvet Apocalypse contient sur toutes ses versions cd les 3 titres du single « Princess Coldheart » en bonus (9 – Princess Coldheart, 10 – The Pleasure Palace, 11 – The Collector) + une peu utile piste bonus regroupant des samples de tout l’album, « C.V.A. », portant le tout à 12 titres.

line up

Edward Ka-Spel (Qa'Sepel) (claviers, voix), Hanz Myer (hautbois, électronique, timbale), Bob Pistoor (guitares électriques et acoustiques, sitar, basse fretless), The Silverman (claviers, sampler, percus, machines), Niels van Hoorn (saxophone, clarinette basse)

chronique

De très ambivalentes fées se sont penchées sur la campagne Hollandaise cette fois-ci. Quand paraît cette chose à la pochette aussi étouffante qu’une ruelle de Mexico un jour de fête religieuse (à voir en vinyle comme les autres), les Dots croient à leur heure, à la chance qui leur sourit après avoir redémarré le groupe de zéro en 88. Deux ans après, quand sort C.V.A., la réputation du groupe va crescendo, et le duo Silverman/Ka-Spel est maintenant secondé par Niels Van Hoorn et Bob Pistoor, deux musiciens à la personnalité atypique. Cela se sent dès la confession automnale I Love You In Your Tragic Beauty, ballade de troubadour oubliée au fond des ages : le groupe a trouvé en ce nouveau guitariste son catalyseur, et c’est maintenant l’éternité qu’ils espèrent atteindre, comme cette belle passante que Ka-Spel ne dit que regarder depuis des années, alors que le titre dit "aimer". Comme tous les grands romantiques, il sent comme par anamnèse que le vrai amour n’a rien de réciproque ni de partagé. En déclarant sa flamme, il exerce en fait un pas de retrait, se mettant au ban du monde qui grouille, comme dans "Waterloo Sunset". La fille a déjà disparue au coin de la rue mais l’éternité, elle, rougit… Après une cour bien inhabituelle chez l’homme - plus habitué aux confessions violentes - tout autre chose : la comptine Floydienne Green Gang déploie sa longue intro au sitar – la moitié du titre, en fait – avant que la terre ne tremble en prémisse de ce tocsin stellaire que frappe Ka-Spel sur le refrain, en bon prédicateur cataclysmique. Un tic qui reviendra, tout comme cette impression, soudain saisissante, que quelque chose de beaucoup plus immense nous avale de son ombre… Une sensation d’espace toute nouvelle dans la musique du groupe, qui s’amplifiera sur Maria Dimension avant de disparaître. On la retrouve dans The Safe Way (son hautbois, son cri perçant les nuages…), Just A Lifetime et bien sûr New Tomorrow, depuis lors considéré comme LE classique du groupe, s’il en est un. Mais chaque chose en son temps. La face B démarre sur un orgue d’église en plastique qui annonce la beauté taboue de Maria Dimension, que Ka-Spel honore d’un texte à la Waiting for the Cloud, mêlant apocalypse nucléaire et messie tant attendu. Une chanson décevante, vu la hauteur de son ambition, où Ka-Spel semble en garder sous le coude pour la suite… The Death of Jack the Ripper est d’ailleurs une parenthèse vengeresse dont l’intérêt principal réside dans le texte, que je vous laisse découvrir. Ça se déguste froid, imbibé de sueur de gouttière comme l’arrangement électronique le laisse très bien entendre. C’est cette fois l’outro qui mange la moitié du titre, pour mieux dérouler un tapis de velours frappé pour l’interminable procession de New Tomorrow. Silverman rêve des motifs sublimes, Pistoor tisse une dentelle d’arpèges flamenco à se damner, et Ka-Spel se surpasse sur ce tour de force, allant jusqu’à imiter un dictateur queer à la Geldoblame sur le pont. Assez dit. "Et l’oracle défroqué pencha sa tête sans détacher ses yeux du cortège et laissa échapper : ‘Ok, gamin, demain matin on rentre au pays, je pense qu’on en a vu plus que ce qu’on était venu chercher’". Pour vous le dire en anglais "it doesn’t get any better than this". Ce qui se joue ici est de la dimension des It’s all right ma, Desolation Row voire All along the watchtower (la version à laquelle vous pensez) : la poésie mettant le monde en bouteille, l’esprit d’une époque capturé en 10 minutes – ici la chute du mur et l’hégémonie idéologique qui s’en suivra – tout, et son contraire, est raconté dans cette fable qu’on pourrait appliquer à toute tyrannie (politique ou religieuse) sans qu’elle perde de sa ferveur. A côté de cela, un titre comme Hellsville, enfantin et très goth, aurait moins détonné sur un album de Tear Garden que sur ce disque volontiers rêveur et vertigineux. Au final, C.V.A., comme on l’appelle, n’est ni un album pour ceux qui débutent le groupe (les 2 premiers titres, en revanche…), ni à mettre entre toutes les mains. Son romantisme exalté sera pris pour de la grandiloquence, alors qu’il n’est que la continuité du saut de l’ange que représentait Any Day Now, laissant tout confort cold/new wave pour attaquer ce que l’on sait le groupe respecter plus que tout : le psychédélisme. Grande musique aux moyens ridicules (oh que de vraies cordes auraient sublimé tout ça), où l’eschatologie et l’ontologie du groupe atteignent leur acmé. Splendide, mais imparfait, certaines pistes portant la marque de leur époque.

note       Publiée le vendredi 6 juillet 2012

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sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

Mon album préféré des Dots, avec The maria dimension

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Comme dit dans les remarques, oui... ça me fait penser que j'ai pas encore chroniqué le très bon "Blacklist" (maxi hors album à l'origine)

nicola Envoyez un message privé ànicola  nicola est en ligne !

Et là, j’en ai quatre de plus :

  • 09 - Princess Coldheart
  • 10 - The Pleasure Palace
  • 11 - The Collector
  • 12 - CVA
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fab22 Envoyez un message privé àfab22

lors d'un concert à Nantes, je demandais à Raymond Steeg son album préféré des dots, il me nommait celui-ci

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nicola Envoyez un message privé ànicola  nicola est en ligne !

Asylum ne t’a pas convaincu ? O_o

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